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Un article intéressant sur Ibn Arabi
T
9 novembre 2007 23:46
Universalité et actualité du message d’Ibn ‘Arabî

Par Tayeb Chouiref
vendredi 9 novembre 2007


Comme nous le faisions remarquer au début de l’article portant le même titre que celui-ci et consacré à Ghazâlî, face aux difficultés auxquelles nous devons faire face aujourd’hui et qui semblent parfois insurmontables, il est possible – et parfois plus que souhaitable – de s’inspirer de la manière dont les grands esprits du passé ont pu aborder et résoudre les difficultés auxquelles, eux et leurs contemporains, furent confrontés. De fait, que serait la sagesse si elle n’était valable qu’en un seul temps et en un seul lieu ?

Toutefois, s’inspirer ne veut évidemment pas dire répéter des formules héritées du passé sans réellement les comprendre et surtout sans en réaliser la portée intérieure. A cet égard, l’œuvre du grand mystique andalou Ibn ‘Arabî (1165-1240) est très significative. Lui qui fut un des plus grands porte-parole de la sagesse en Islam est parfois considéré comme le Shaykh al-akbar, le maître spirituel par excellence.

De son œuvre immense – on lui attribue plus de quatre cents ouvrages – deux titres regroupent l’ensemble des thèmes qu’il a développés dans tous ses écrits : al-Futûhât al-makkiyya[1] (Les ouvertures spirituelles mecquoises) et Fuçûç al-hikam[2] (Les gemmes des sagesses). Il va sans dire qu’on ne peut épuiser toutes les richesses qu’une telle œuvre peut offrir à l’homme d’aujourd’hui en un court article. Nous essaierons modestement d’évoquer trois thèmes chers à Ibn ‘Arabî, et dont la portée revêt une importance capitale pour l’Islam à notre époque :

- l’interprétation du Coran
- l’universalisme spirituel
- la primauté de l’amour.

1. Concernant le Coran, Ibn ‘Arabî affirme le caractère inépuisable du message coranique et la multiplicité des niveaux d’approfondissement des significations qu’il contient : « Le serviteur dont le regard intérieur (al-baçîra) est illuminé – celui qui est dirigé par une lumière de son Seigneur (Coran : 39, 22) – celui-là obtient chaque fois qu’il récite un verset une compréhension nouvelle distincte de celle qu’il avait obtenue pendant la récitation précédente, et de celle qu’il obtiendra pendant la récitation suivante. Dieu a répondu à la demande qu’Il Lui a adressée en disant : ô mon Seigneur, augmente-moi en science ! (Coran : 20, 114).

Celui dont la compréhension est identique lors de deux récitations successives est perdant. Quant à celui qui récite sans rien comprendre, que Dieu lui fasse miséricorde ! »[3]

Le littéralisme asphyxiant, ultime refuge de certaines mouvances face à leur propre vide spirituel, est à l’origine de bien des dérives actuelles. Pourtant l’affirmation selon laquelle le Coran, en tant que Livre sacré, ne saurait être réduit au sens littéral de ses versets est confirmée par un hadith qu’Ibn ‘Arabî juge fondamental pour quiconque s’intéresse à l’interprétation du Coran : « Le Coran a un intérieur (batn) et un extérieur (zahr), une limite (hadd) et un point d’ascension (matla‘ ou matli‘ [4]). »[5]

Pour Ibn ‘Arabî, la sainteté c’est ainsi l’accès aux significations intérieures du Coran lesquelles, sans abolir le sens littéral lui donnent une profondeur et une portée nouvelle. Cette grâce, Ibn ‘Arabî en a témoigné dans les termes suivants : « Ainsi, tout ce dont nous parlons dans nos assemblées et nos œuvres écrites provient de la Présence du Coran et de ses trésors : J’en ai reçu la clé de la compréhension et le soutien spirituel qui lui est propre (al-imdâd minhu). Tout cela afin de ne pas sortir du Coran car rien de plus élevé ne peut être accordé : Seul en connaît la valeur celui qui y a goûté, qui en a contemplé la demeure initiatique (manzil) comme un état intérieur et à qui le Réel parle [en lui projetant des versets] sur l’intime de son être (fî sirrihi). »[6]

2. A une époque où les religions ne peuvent plus vivre en vase clos – ce fut le cas, par la force des choses, pendant des siècles jusqu’à une époque pas très éloignée – et où nul ne peut plus ignorer que d’autres spiritualités existent, le musulman ne peut pas ne point s’interroger sur la relation qu’il établira avec les croyants appartenant à d’autres communautés. La rencontre des religions est ainsi une donnée incontournable de notre époque. Comment considérer les autres croyances ?

Le Coran est sur ce point nettement universaliste puisqu’il affirme que tous les peuples depuis les débuts de l’Humanité ont reçu un message divin par l’intermédiaire des prophètes et des envoyés : « A chacun de vous, nous avons donné une Loi et une Voie. »[7] Toutefois le Livre sacré n’évoque pas directement les raisons pour lesquelles les religions sont diverses.

(A suivre)
T
9 novembre 2007 23:48
Le Prophète a permis, on le sait, que les religions du Livre (Judaïsme et Christianisme) puissent vivre en paix en terre d’Islam et être pratiquées en toute quiétude. Il a, de plus, fait preuve d’une immense ouverture concernant la quête de la sagesse : « Le croyant est à la recherche de paroles de sagesse ; où qu’il les trouve, il est le plus en droit de les faire siennes. »[8]

Pour justifier et rendre clair la diversité des religions, Ibn ‘Arabî insistera sur l’infinité de Dieu : ce qui fonde la nature d’une religion, et qui en est aussi la raison d’être, c’est l’aspect divin (nisba ilâhiyya) qu’elle envisage en priorité et sur lequel elle met l’accent. La diversité des aspects de Dieu est proprement inépuisable puisqu’Il est l’Infini.

Voilà pourquoi, chaque religion se doit de focaliser, en quelque sorte, sur tel ou tel aspect divin dans un souci de pédagogie spirituelle. Même si les autres aspects divins ne sont pas niés, l’aspect divin principal qu’envisage une religion la caractérisera en quelque sorte : « Les religions révélées ne sont diverses que par la diversité des aspects divins (nisab ilâhiyya) qu’elles envisagent. En effet, si l’aspect divin selon lequel telle chose est permise dans la loi révélée (char‘) était le même que celui selon lequel la même chose doit être interdite, il n’existerait pas de divergences de statut juridique (hukm) d’une loi révélée à l’autre. Or, il est bien établi que de telles divergences existent.

De plus, si cela n’était pas le cas, cette parole divine n’aurait pas de sens : ‘‘A chacun de vous, Nous avons donné une loi et une voie’’[9]. Or, il est vrai que chaque communauté possède une loi et une voie propres qui leur furent apportées par leur prophète ou leur envoyé lequel a, d’une part, confirmé les religions qui l’ont précédé et, d’autre part, exposé de nouveaux éléments.

Nous savons donc, en toute certitude, que l’aspect divin par lequel Dieu accorda Sa loi à Muhammad est différent de ceux par lesquels Il révéla Sa loi aux autres prophètes. Si tel n’était pas le cas, et si l’aspect divin à l’origine de la loi révélée était unique sous tous les rapports (min kulli wajh), alors les religions révélées seraient une sous tous les rapports.

Si l’on demande : Pourquoi les aspects divins envisagés sont-ils différents d’une religion à l’autre ? Nous répondons : A cause des différentes dispositions intérieures (ahwâl). Ainsi, l’homme malade implorera : ‘‘Ô Toi qui soigne et donne la guérison !’’ ; l’homme affamé s’écriera : ‘‘Ô Toi qui accorde la subsistance !’’ ; l’homme en passe de se noyer appellera : ‘‘Ô Toi qui accorde le secours !’’... Les aspects divins[10] [vers lesquels l’homme se tourne] dépendent donc des différentes dispositions intérieures. »[11]

3. Pour Ibn ‘Arabî, la voie spirituelle est essentiellement une voie d’amour. Il en est ainsi parce que Dieu est essentiellement miséricorde. D’après un hadith qudsî[12] : « Certes, Dieu le Très-Haut écrivit pour Lui-même, lorsqu’Il créa le monde : ‘‘En vérité, Ma miséricorde l’emporte sur Ma colère.’’ »[13]

A l’inverse, lorsque l’amour est absent des cœurs, un juridisme vide et desséchant tient alors lieu de ferveur et de zèle. Ibn ‘Arabî a toujours dénoncé les dérives de certains juristes, comme il le rappelle lui-même : « Que Dieu te garde, mon frère, des pensées mauvaises en t’imaginant que je blâme les juristes en tant que tels ou pour leur travail de jurisprudence, car une telle attitude n’est pas permise à un Musulman et la noblesse du fiqh n’est pas à mettre en doute. Toutefois, je blâme cette sorte de juristes qui, avides des biens de ce monde, étudient le fiqh par vanité, pour qu’on les remarque et que l’on parle d’eux, et qui se complaisent dans les arguties et les controverses stériles. Ce sont de telles gens qui s’attaquent aux hommes de l’Au-delà, à ceux qui craignent Dieu et reçoivent une science de chez Lui (min ladunHu). Ces juristes cherchent à réfuter une science qu’ils ne connaissent pas et dont ils ignorent les fondements. »[14]

Dans le chapitre 178 des Futuhât qu’Ibn ‘Arabî consacre à l’amour, il distingue trois types d’amour : l’amour naturel (tabî‘î) ou élémentaire (‘unçûrî), l’amour spirituel (rûhânî) et l’amour divin (ilâhî). L’amour naturel se caractérise par l’égocentrisme et la possessivité : « L’origine de l’amour naturel n’est autre que le bien-être (in‘âm) et le bienfait (ihsân) procurés par l’être aimé, car le naturel de l’être n’est jamais capable d’aimer l’autre pour lui, c’est uniquement pour soi qu’il aime les choses en désirant s’y unir ou s’en rapprocher, comme cela a lieu chez l’animal ou l’homme pour l’animalité qui est en lui. » [15]

(A suivre)
T
9 novembre 2007 23:51
L’amour spirituel, quant à lui, présuppose un dépassement de l’égocentrisme, et confère donc une certaine sagesse : « Sache que dans l’amour spirituel, l’amant verra son intellect et sa science illuminées par la sagesse : il sera sage par son intellect et par sa sagesse, il sera savant… C’est dire qu’il saura ce qu’est l’amour, quelle en est la signification et quelle en est la réalité… »[16]

L’amour divin, enfin, désigne l’amour que Dieu porte à Ses créatures. Pour Ibn ‘Arabî, cet amour est notamment prouvé par la générosité de Dieu qui accorde toutes sortes de bienfaits sans mérite préalable des créatures et sans reconnaissance de leur part en retour. Parmi ces bienfaits se trouvent l’existence puis la conscience et l’intelligence de l’Homme : « Quant à l’amour que Dieu nous porte pour nous-mêmes, Il s’exprime par le fait que Dieu nous a fait connaître ce qu’est notre bien en cette vie et dans l’autre. Il nous a prodigué les preuves de Sa science pour que nous Le connaissions et que nous ne soyons pas enfermés dans l’ignorance. De plus, Il nous accorde la subsistance et nous comble de faveurs bien que nous y soyons inattentifs… »[17]

Ajoutons encore quelques précisions sur le lien existant entre l’amour et la connaissance, lesquels sont toujours liés dans la voie spirituelle : « La connaissance de Dieu engendre toujours l’amour, et l’amour présuppose une connaissance – au moins indirecte et par reflet – de l’objet aimé. L’amour spirituel a pour objet la Beauté divine, qui est un aspect de l’Infinité ; par cet objet, le désir devient lucide… C’est par son objet, la Beauté, que l’amour coïncide virtuellement avec la connaissance. »[18]

Comme aime à la souligner Ibn ‘Arabî, l’amour est la raison même de la création du monde : « Dans le Coran, l’amour se trouve mentionné à maints endroits et il existe de nombreux hadiths sur l’amour tels les suivants : Le Prophète – sur lui la grâce et la paix – a dit de la part de Dieu : ‘‘J’étais un Trésor caché ; Je n’étais pas connu. Or, J’ai aimé être connu. Je créai donc les créatures et Je Me fis connaître à elles de sorte qu’elles Me connurent.’’ Il résulte de ce contexte que Dieu nous a créé [par amour] pour Lui seul… Le Prophète – sur lui la grâce et la paix – a dit : ‘‘Dieu déclare : Mon serviteur ne saurait se rapprocher de Moi par rien qui Me soit plus agréable que l’accomplissement de ce que Je lui ai prescrit. Mon serviteur ne cessera de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime.

Et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, son regard par lequel il voit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche ; s’il Me demande une chose, Je la lui accorderai, et s’il cherche auprès de Moi asile, assurément, Je le lui offrirai.’’[…]Un autre hadith affirme : ‘‘Dieu est Beau et Il aime la Beauté.’’… Les hadiths sont nombreux à ce sujet. Sache que la station spirituelle de l’amour est une distinction élevée et que l’amour est le principe (açl) de l’Existence universelle (wujûd). »[19]

En guise de conclusion, nous laisserons l’ultime parole à Ibn ‘Arabî et à sa poésie inspirée. Ce grand maître de sagesse a su exprimer de manière inégalée les vérités les plus subtiles par des vers d’une grande beauté :

De l’amour nous sommes issus.
Selon l’amour nous sommes faits.
Vers l’amour nous tendons.
A l’amour nous nous adonnons.[20]

(Notes à suivre)
T
9 novembre 2007 23:52
[1] Il en existe une présentation et une traduction partielle : Les Illuminations de la Mecque, anthologie présentée par Michel Chodkiewicz, éd. Albin Michel, 1997.

[2] Titus Burckhardt en a donné une traduction partielle accompagnée de précieuses notes explicatives : La Sagesse des prophètes, éd. Albin Michel, 1955. Ch.-A. Gilis en a donné plus récemment une traduction intégrale en deux volumes : Le Livre des Chatons des Sagesses, éd. al-Bouraq, 1997.

[3] Fut., III, p. 129. trad. fr. : M. Chodkiewicz : Un Océan sans rivage, p.47.

[4] Les deux termes sont coraniques : matla‘ dans la sourate al-Fajr (LXXXVII, 5) et matli‘ dans la sourate al-Kahf (XVIII, 18). Dans le premier cas, il s’agit d’une précision temporelle et dans le second, d’une détermination spatiale. C’est la deuxième vocalisation qui nous semble correspondre au hadith.

[5] Cité par Ibn Hibbân dans son Sahîh. Hadith reconnu authentique (sahîh).

[6] A ce sujet, cf. notre traduction : Le Mahdi et ses Conseillers, éd. Mille et une lumières, 2006, p.17.

[7] Coran : 5, 48.

[8] Cité par Ibn Mâjah. Hadith reconnu valide (hasan).

[9] Coran : 5, 48.

[10] Représentés par les différents Noms divins dans les exemples qu’Ibn ‘Arabî vient de donner.

[11] Fut. I, p.265.

[12] Parole divine rapportée par le Prophète mais sans que cela fasse partie du Coran.

[13] Cité par Tirmidhî. Hadith reconnu authentique (sahîh).

[14] Les Soufis d’Andalousie, éd. Actes Sud, 1995, p.95. (Trad. fr. : R. W. J. Austin – G. Leconte)

[15] Fut., II, p.334. Une traduction de ce chapitre des Futuhât a été réalisée par Maurice Gloton : Traité de l’amour, éd. Albin Michel, 1986.

[16] Fut., II, p.332.

[17] Fut., II, p.328.

[18] Titus Burckhardt, Introduction aux doctrines ésotériques de l’Islam, éd. Dervy, 1985, pp.43-44.

[19] Fut. II, p.322-323.

[20] Fut. II, p.323. Traduction de Maurice Gloton.
L
10 novembre 2007 01:49
je n'ai rien lu de lui (des bribes uniquement)
mais a chaque fois que j'ai lu quelque chose sur lui, j'ai trouvé ce personnage attachant et .... surprenant (surtout en regard de son siècle)
e
10 novembre 2007 16:50
la paix pour tous

jolie travail Toune j aimerai si possible bien sur , si tu pouvait faire le meme travail de comparaison entre les deux grands savant de l Islam Ghazali et Ibn Rushd

je suis tres attentif au travail fait par Ghazali j ai presque toute la collection de ces livres
par contre je ne connait pas trop Ibn Rusd dit Avéorres

je n aime pas la philo car ce sont des personnes qui ont compris " un truc " qui n est absolument ppas determinant apres la mort ils ont juste "la connaissance " mais pas l application

j ai beacoup aimée le " cassage des philosophes" faits par Ghazali "erreur et délivrance par ex...

Ibn Rushd je connais walou de lui pourrait-tu faire un résumé de sa pensée et ou cela mene
et quel sont ces livres les plus marquants

bs.l.m.A
T
10 novembre 2007 20:13
Citation
elcontaminator a écrit:
la paix pour tous

jolie travail Toune j aimerai si possible bien sur , si tu pouvait faire le meme travail de comparaison entre les deux grands savant de l Islam Ghazali et Ibn Rushd

je suis tres attentif au travail fait par Ghazali j ai presque toute la collection de ces livres
par contre je ne connait pas trop Ibn Rusd dit Avéorres

je n aime pas la philo car ce sont des personnes qui ont compris " un truc " qui n est absolument ppas determinant apres la mort ils ont juste "la connaissance " mais pas l application

j ai beacoup aimée le " cassage des philosophes" faits par Ghazali "erreur et délivrance par ex...

Ibn Rushd je connais walou de lui pourrait-tu faire un résumé de sa pensée et ou cela mene
et quel sont ces livres les plus marquants

bs.l.m.A


J'aurai bien aimé être capable d'écrire ce textesmiling smiley mais, comme indiqué, il n'est pas de moi mais de Tayeb Chouiref.
z
11 novembre 2007 11:14
Salam elcontaminator,

Al Ghazali réfutait l'usage de la philosophie mais Ibn Rushd a démontré point par point son utilité pour ue meilleure compréhension de notre religion.

J'ai eu du mal avec la philo au départ aussi, je pense qu'on nous l'enseigne mal (thèse antithèse...foutaise voilà ce que j'en avais retenu, bref pas brillant).

Plus tard j'ai découvert qu'elle avait un modèle mathématique avec pour base logique, raison, démonstration et franchement ça devient largement plus intéressant.
On nous apprenait la philo sans nous apprendre à manipuler les outils.
Comme si on devait faire des calculs sans savoir comment marche une addition, une multiplication,...

Ibn Rushd démontre son utilité dans son discours décisif.
Tu devrais t'acheter, inchae Allah "Averroès l'Islam et la raison".

Je vais essayer de te retranscrire sa démarche en m'appuyant sur ce livre:

Le statut de la démarche:


Une fatwa doit se prononcer sur l'une de ces 5 qualifications: obligatoire - recommandé - permis - blâmable ou interdit.

Qu'en est il sur la philosophie:

Si l'acte de philosopher ne consiste en rien d'autre que dans l'examen rationnel des êtres, et dans le fait de réfléchir à eux en tant qu'ils constituent la preuve de l'existence de Allah SWT (l'Artisan), et que la connaissance de l'Artisan est d'autant plus parfaite qu'est parfaite la connaissance des êtres dans leur fabrique; et si la Révélation recommande bien aux hommes de réfléchir sur les êtres, et les y encourage, alors il est évident que l'activité désignée sous ce nom de philosophie est , en vertu de la Loi révélée, soit obligatoire, soit recommandée.

Que la Révélation nous appelle à réfléchir sur les êtres en faisant usage de la raison, et exuge de nous que nous les connaissions par ce moyen, voilà qui appert à l'évidence des maints versés du Coran.

Réfléchissez! Ne réfléchissez vous donc pas?!
Réfléchissez donc ô vous qui êtes doués de claivoyance (59;2).
Ce verset est une déclaration univoque du caractère obligatoire de l'usage du syllogisme rationnel, ou rationnel et juridique à la fois.

7.185. N'ont-ils pas médité sur le royaume des cieux et de la terre, et toute chose qu'Allah a créée, et que leur terme est peut-être déjà proche ? En quelle parole croiront-ils après cela ?

Ce verset appelle à l'examen rationnel de tous les êtres.

Puis au sujet d'Abraham (pbAsl):
6.75. Ainsi avons-Nous montré à Abraham le royaume des cieux et de la terre, afin qu'il fût de ceux qui croient avec conviction.

Et encore:

88.17. Ne considèrent-ils donc pas les chameaux, comment ils ont été créés,
88.18. et le ciel comment il est élevé,
88.19. et les montagnes comment elles sont dressées
88.20. et la terre comment elle est nivelée ?

3.191. qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant) : “ Notre Seigneur ! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi ! Garde-nous du châtiment du Feu.

Puisqu'est bien établi que la révélation déclare obligatoire l'examen des étants au moyen de la réflexion sur ceux-ci, et que par ailleurs, réfléchir n'est rien d'autre qu'inférer, extraire, l'inconnu du connu, alors nous avons l'obligation de recourir au syllogisme rationel pour l'examen des êtres.

L'outil:

Ensuite Ibn Rusch va démontrer que l'on peut utiliser le syllogime rationnel ( méthode de la démonstration) même si déjà utilisé avant l'islam par les Grecs en écrivant ceci:

On ne demande pas à un instrument avec lequel on éxécute l'immolation rituelle si il a appartenu à un juif, mazdéen, etc on lui demande seulement de répondre aux critères de conformité.
Or le syllogisme n'est rien d'autre qu'un outil.

Si des Anciens ont étudié ces questions avant l'apparition de l'islam, si ce qu'ils disent est juste, nous les recevrons de leur part, et s'il s'y trouve quelque chose qui ne le soit pas, nous le signalerons.

Dernière démonstration pour contrer ceux qui disent que la philosophie mène à l'égarement:



Il ne faut pas rejeter une chose bénéfique par nature et par essence sous prétexte qu'il y a en elle accidentellement un inconvénient.
Interdire l'étude d'ouvrage philosophique à ceux qui y sont aptes parce que l'on supposerait que c'est à cause de l'étude de ces ouvrages que certains hommes se sont égarés, ne revient à rien dire de moins que d'interdire à une personnes assoifée de boire de l'eau fraiche et agréable au goût, et que cette personne meurt de soif, au motif que d'autres, en en buvant, ont suffoqué et en sont morts.

La mort pas suffocation est accidentelle tandis que celle causée par la soif est d'ordre nécessaire.
Si les oliviers connaissaient les mains qui les ont plantés, leur huile deviendrait des larmes. [b][color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color]@@@@@@ [color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#FFFFFF]@@@@@[/color] [color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#009900]@@@@@@[/color][/b]
z
11 novembre 2007 11:16
Salam,

Barak'Allahou fik Toune, j'ai commencé à lire hier.
Je continuerai, merci.
Si les oliviers connaissaient les mains qui les ont plantés, leur huile deviendrait des larmes. [b][color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color]@@@@@@ [color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#FFFFFF]@@@@@[/color] [color=#FF0000]@[/color][color=#FF0000]@[/color][color=#009900]@@@@@@[/color][/b]
L
18 novembre 2007 19:43
je pense que pour mieux comprendre la philosophie, il faut l'aborder par ses lettres de noblesses ancienne : la philo des grecs " que l'on nome présocratiques"

enfin, c'est mon point de vue personnel
Citation
a écrit:
Plus tard j'ai découvert qu'elle avait un modèle mathématique avec pour base logique, raison, démonstration et franchement ça devient largement plus intéressant.
On nous apprenait la philo sans nous apprendre à manipuler les outils.
Comme si on devait faire des calculs sans savoir comment marche une addition, une multiplication,...
ce que tu dis là, chére zouitina , est fort intéressante et fort juste
j'ai demandé a de nombreux jeunes pourquoi ils apprenaient la philo, mais aussi l'histoire .... et j'ai été trés étonné que les prof n'expliquent même pas à quoi cela sert grinning smiley

et j'ajouterais aussi qu'il y a dans la philo, un reflet de la pensée humaine durant les siècles, elle traduit non seulement son évolution , qui même a l'utilisation du rationalisme dans le monde scientifique, mais aussi les errements de histoire des sociétés des hommes

Je pense aussi que si il y a si peu de gens qui comprennent la philo, c'est bien parce que la société monothéiste a surévalué Socrate , Platon, Aristote et gommant purement et simplement des philosophes réellement révolutionnaires comme Leucippe, Démocrite... et le travestissement de Epicure ...

c'est pourquoi je pense que Ibn Ruchd fut courageux de réhabilité la philosophie, mais il connaissait la portée de tout cela et même s'il avait du parlé de plus osé que Aristote, il ne le pouvait pas

ps : il ne faut pas oublier que la philosophie ancienne ne se démarquait pas des autres sciences
e
1 décembre 2007 13:23
la paix pour tous

Barak'Allahou fik zouitina j ai faits quelque librairie mais tjrs pas trouvés un livre d ibn Ruchd
je commence a comprendre ou sa mene (1)

observez la réalité sur les freres et soeurs qui ont faits de la philo je parle pour la France ils sont devenus athée ou il me sortes des ignominies genre le plus vieux métier du monde... ou un philosophe a compris " un truc " il croit a un autre truc

(1) c est le combat de la raison et de la pure intélligence (celle du coeur)

j ai découvert ceci sur les philosophes

" le coeur a des raison que la raison ignore "

c est parceque notre raison est tres tres tres limités... ,bornées ,stupides et sans espoir de retour pour certains car toutes les preuves qu UN CRéATEUR existe sont présent les gents ont les yeux ouvert il agissent aveuglément

bs.l.m.A
 
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