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Algérie : Les Visas ? c’est encore plus difficile dans l’autre sens
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30 novembre 2006 21:10
Algérie : Les Visas ? c’est encore plus difficile dans l’autre sens

AlgérieAlgérie - Qu’est-ce qui freine l’investissement en Algérie ?

Les banques. Oui, mais on l’a déjà dit. L’Administration. De même, et tout le monde le sait. Les papiers. Certainement, puisque l’Algérie demande plus de papiers qu’elle en achète. Reste le reste : les visas. « Vous savez, expliquera au chroniqueur un Occidental qui travaille en Algérie, il est beaucoup plus difficile d’obtenir un visa pour l’Algérie que l’inverse ».

Le discours de réforme peut dire ce qu’il veut, l’essentiel pour un Occidental est qu’il met deux mois pour obtenir son visa et venir en Algérie. Cela prend un peu moins de temps pour organiser une chaloupe et foncer vers l’Espagne avec 500 euros en poche et quatre dattes pour survivre à des conditions de vie extra-solaires. Tout le monde s’accorde à dire que le discours sur l’investissement est aujourd’hui bien rodé et à tous les niveaux, mais que le reliquat de la culture de la « main étrangère » domine encore peut-être les guichets, sinon les procédures.

Un étranger, venu en Algérie, y vient après deux mois de retard, se voit repeindre en fluo pour être plus facilement identifiable dans la foule ou par des jumelles, se voit offrir des circuits clos de contacts ou de circulation et n’arrive jamais à faire la différence entre ceux qui sont là pour le surveiller grossièrement, et ceux qui sont là pour le protéger en s’ennuyant ferme. Dans le tas, tout le monde s’accorde à dire que l’Algérie qui appelle n’est pas la même que celle qui tamponne et appose le cachet humide.

Petits discours que personne n’arrive à ouïr, les conditions d’obtention de visa pour entrer en Algérie sont presque les mêmes que pour en sortir. Sauf que, à partir de chez nous, il est plus facile de parler de défaut de liberté de circuler entre les deux rives, de discourir sur la ségrégation et sur l’immigration contrôlée, et de Benladeniser les raisons d’un rejet de dossier. L’autre différence est que, eux peuvent se passer de venir en Algérie et d’aller préférer le Maroc ou la Tunisie où l’absence d’une guerre de libération, d’une guerre contre le terrorisme et d’une paranoïa nationale à l’époque du socialisme, n’ont pas définitivement rangé le concept de l’Etranger dans la catégorie de la menace.

La règle de la peur vaut aujourd’hui, même pour les investisseurs arabes qui viennent de faire le tour par Alger et qui ont dénoncé la difficulté d’obtention de visa pour les hommes d’affaires. Conclusion ? il faut chercher l’adresse exacte de ce monde parallèle où l’un de nos ministres de souveraineté s’annonce en France, par exemple, en annonçant de nouvelles facilitations pour les demandeurs de visas étrangers désireux de fouler le sol algérien, y faire des photos ou de l’argent.

Par Kamel Daoud - Quotidien d'Oran, le 30 novembre 2006.
 
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