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Algérie, le nouveau "dragon" économique
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23 juin 2006 18:11
De l’agriculture aux infrastructures
ALGÉRIE - 18 juin 2006 -


Les performances économiques de l’Algérie des années 2000 sont indéniables. Doivent-elles être imputées à la seule flambée des cours sur les marchés des hydrocarbures ? Répondre par l’affirmative reviendrait à occulter une donnée essentielle : le chemin parcouru par ce pays depuis quelques années.

La dernière décennie du XXe siècle avait été cataclysmique. Après une esquisse de démocratisation ratée, une sanglante insurrection islamiste a fait près de 150 000 morts, sans parler de millions d’orphelins, de traumatisés et de handicapés. Le coût économique de cette tragédie a été estimé à plus de 20 milliards de dollars. Quant au « tissu social », les dommages qu’il a subis ont longtemps paru irréparables…

Pourtant, la stabilité politique a bel et bien été restaurée. Et l’Algérie a retrouvé une partie de son poids diplomatique. Chefs d’État et patrons de grands groupes industriels se succèdent à Alger. Longtemps jugée infréquentable, l’Armée nationale populaire est aujourd’hui un partenaire privilégié de l’Otan. Après quarante ans de « socialisme scientifique » et une décennie noire, l’économie algérienne s’est en grande partie libéralisée. L’entrée en vigueur de l’accord d’association avec l’Union européenne ouvre la voie à la création d’une zone de libre-échange et annonce une prochaine adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

L’importance des réserves de change (64 milliards de dollars, au 31 mars dernier) autorise la mise en œuvre d’une politique volontariste de modernisation et de développement. La rente pétrolière contribue sans nul doute à l’amélioration des conditions de vie de la population, mais ne suffit pas à expliquer les mutations en cours depuis le début du nouveau siècle. La transparence de la gestion s’est beaucoup améliorée depuis quelques années. Le bilan de la Sonatrach, première entreprise africaine, est désormais accessible sur Internet. Et la redistribution sociale des fruits de la croissance est empreinte d’une grande sagesse (le montant des transferts dépasse tout juste 5 milliards de dollars par an), ce qui n’a certes pas toujours été le cas depuis l’indépendance. Mais avant d’engager son pari ambitieux de faire de l’Algérie un « dragon » africain, Bouteflika se devait de commencer par le commencement : rétablir la paix.

Depuis son retour aux affaires, en avril 1999, Bouteflika est parvenu à maîtriser la situation sécuritaire, grâce à un savant dosage de traitement politique, de lutte antiterroriste et de mesures d’apaisement. Le 13 janvier 2000, une grâce amnistiante a été accordée et, le 1er mars dernier, une amnistie décrétée. Des combattants islamistes purgeant, pour certains, de lourdes peines d’emprisonnement ont été libérés, des maquisards repentis ont réussi à se réinsérer socialement. Dans les deux cas, Bouteflika a demandé et obtenu l’aval du suffrage universel.

Certaines questions se posaient alors. Comment les familles de victimes allaient-elles cohabiter avec les bourreaux ? Pourraient-elles pardonner des crimes aussi barbares ? Comment oublier les tortures et les exécutions sommaires qui ont accompagné la lutte contre le terrorisme ? Certes, la paix a été privilégiée au détriment d’une justice totale. Mais comment en aurait-il pu être autrement ? La priorité de Bouteflika a toujours été de faire cesser le bain de sang, de favoriser la réconciliation pour enfin tourner la page, préparer l’avenir et laisser de côté un passé qui a trop longtemps paralysé l’Algérie. Résultat : plus de six mille islamistes ont quitté ?les maquis et les irréductibles du Groupe salafiste ?pour la prédication et le combat (GSPC) sont aujourd’hui très isolés.

Reste à présent à rattraper le retard pris en matière de développement, en gardant à l’esprit une donnée essentielle : pétrole et gaz, les principales richesses de l’Algérie, ne sont pas éternels. Dès 2000, Bouteflika a mis en place un Plan national de développement de l’agriculture (PNDA) : subventions à la production, rationalisation des cultures, modernisation des techniques d’irrigation, etc. Une salutaire bouffée d’oxygène pour un secteur en quasi-jachère depuis la catastrophique révolution agraire de 1973. L’agriculture est ainsi parvenue à absorber près de 500 000 travailleurs victimes du programme d’ajustement structurel imposé par le FMI jusqu’en avril 1997. La sensible augmentation de la production a contribué à réduire le montant des importations - et celui de la facture alimentaire. Enfin, le PNDA a permis de lutter efficacement contre la désertification (plantation de plusieurs millions d’arbres) et de concilier aménagement du territoire et préservation de l’environnement.

Au cours du premier mandat de Bouteflika, un Programme de relance de l’économie (PRE) d’un montant de 7 milliards de dollars a été lancé dans le but d’améliorer le climat des affaires, de financer de grands chantiers, de réduire le chômage et d’engager une première série de réformes institutionnelles. Il s’est achevé en 2004. Un nouveau programme quinquennal (2005-2009) d’investissement public beaucoup plus ambitieux - 60 milliards de dollars - a alors été arrêté, puis complété par deux programmes spéciaux, le premier destiné au sud du pays, le second à la région des hauts plateaux. Montant total de l’investissement : près de 80 milliards de dollars.

Le plan de soutien à la croissance (voir infographies) s’articule autour de cinq grands axes : l’amélioration des conditions de vie, le développement des infrastructures de base, la modernisation des services publics, le soutien au développement économique et la promotion des nouvelles technologies de l’information. Avec, respectivement, 45 % et 40 % de l’ensemble des investissements, les deux premiers constituent à l’évidence la priorité de Bouteflika. L’amélioration des conditions de vie de la population implique la construction de 1 million de logements, de 17 hôpitaux et d’une soixantaine de polycliniques, l’amélioration de l’alimentation en eau potable, l’accès de près de 1 million de foyers au gaz de ville et le raccordement de près de 400 000 autres au réseau électrique.

En ce qui concerne les infrastructures de base, la modernisation de la ligne ferroviaire Nord (1 220 km), entre la frontière avec la Tunisie et celle avec le Maroc, a été décidée. L’ensemble du réseau va être électrifié et trois lignes à grande vitesse vont être construites. Les grands centres urbains seront dotés de lignes de tramway et le métro de la capitale, dont la construction a été confiée au groupe français Alstom, devrait enfin voir le jour, si l’on peut dire puisque toutes les lignes seront souterraines, au cours du premier semestre de 2007.

Dans les travaux publics, la réalisation de l’autoroute Est-Ouest a été attribuée à deux consortiums asiatiques, l’un chinois, l’autre japonais. De nombreuses routes vont être réhabilitées (6 000 km, au total) et trois nouvelles voies rapides construites, dont celle des hauts plateaux (1 100 km). Par ailleurs, la construction de huit barrages est programmée d’ici à 2009. Elle sera complétée par celle d’énormes systèmes de transfert d’eau, dont le faramineux chantier d’In Salah, à 700 km au nord de Tamanrasset. L’objectif est d’alimenter nomades et sédentaires en eau potable à partir de la nappe albienne (6 000 milliards de m3 de réserves confirmées). Celle-ci était jusqu’ici exclusivement utilisée pour les grands forages pétroliers. Pour compenser l’insuffisance endémique des pluies, Bouteflika a fait le choix stratégique de privilégier le dessalement de l’eau de mer. Une dizaine d’usines ont été construites au cours des dernières années et une vingtaine d’autres sont en cours de réalisation. Pour la première fois depuis l’indépendance, aucun rationnement n’est prévu, cet été, dans les grandes agglomérations.

Séduits par l’ampleur du programme, les investisseurs étrangers ont fini par oublier leurs préventions. Le secteur des hydrocarbures n’est plus le seul à les attirer. Il est désormais concurrencé, entre autres, par la téléphonie mobile (16 millions d’abonnés, contre 150 000 en 1999), l’industrie agroalimentaire et le tourisme (l’Algérie espère pouvoir accueillir 4 millions de visiteurs en 2010).

Quand, en 2004, Bouteflika a pour la première fois annoncé son intention de faire de son pays un nouveau « dragon » économique, de nombreux observateurs riaient sous cape. Aujourd’hui, le rêve présidentiel est en marche.

Jeune Afrique.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/06/06 18:16 par omar98.
o
23 juin 2006 18:17
pourquoi pas, au moins, celà poussera le maroc à essayer de rivaliser...tout le monde sait que les plus grandes percées dans quelque domaine que ce soit, ont été réalisées en période de conflit....en tout cas, c' est tout le mal que l' on souhaite à nos frères algériens, si l' algerie progresse et prospère, c' est tout le maghreb qui y gagne....wallah a3lam
a
23 juin 2006 18:28
Les marocains ne souhaitent que la réussite et le bonheur de leurs frères algériens.
Les marocains n'éprouvent aucune jalousie envers leurs frères. Par conséquent, autant d'argent investi c'est autant d'argent en moins pour les généraux et l'armée !
V
23 juin 2006 18:55
c'est bien tout ca , MAIS y en a qui ne sont pas du meme avis.


Dépendance alimentaire de l’Algérie

L’Algérie serait le premier importateur de produits alimentaires en Afrique et ses exportations agricoles ne dépassent pas 0,3%, affirme une étude sur le secteur agroalimentaire dans la région euroméditerranéenne.
dimanche 27 novembre 2005.

L’Algérie doit développer son secteur agricole pour réduire sa dépendance alimentaire.
« L’Algérie n’a pas jusqu’ici réussi à assurer son autosuffisance alimentaire. Avec une balance très déficitaire dans les industries agroalimentaires, elle est le premier importateur africain de denrées alimentaires. » C’est ce que constatent les réseaux euroméditerranéens des agences de promotion des investissements (Anima) dans une étude sur le secteur agroalimentaire dans la région euroméditerranéenne publiée récemment.

Le document ajoute que la production du secteur en Algérie est modeste : 3 milliards de dollars en 2001, soit à peine 7% de l’ensemble de la région Moyen-orient et Afrique du Nord (Mena). La part des produits agroalimentaires dans les exportations algériennes en 2003 ne dépasse pas 0,3%. Dans un tableau explicatif sur les forces et faiblesses du commerce extérieur par pays, le document relève que l’Algérie est le premier importateur de la région. Son commerce extérieur est déficitaire pour l’ensemble des produits.

L’analyse de la situation actuelle des industries agroalimentaires dans les pays Meda conduit à un diagnostic assez contrasté. Certaines faiblesses sont inquiétantes. Une production qui représente à peine 1,5% du total mondial, pour nourrir près de 4% de la population du globe. Un déficit commercial en augmentation régulière et qui a frôlé en 2003 les 10 milliards de dollars. Un déséquilibre marqué surtout pour les céréales.

Dans le cas de l’Algérie, l’étude d’Anima parle de “dépendance alimentaire assez forte”, au même titre que l’Égypte. Parmi les handicaps recensés par le rapport : la sécheresse, productivité agricole basse, qualité inégale de l’outil de production, produit non normalisé, faiblesse de la chaîne logistique et de l’industrie de l’emballage, atomisation de l’offre, pénurie de moyens de paiement, faible modernisation du secteur de la transformation. Cette situation se traduit par un déficit commercial d’autant plus préoccupant que la libéralisation progressive des échanges extérieurs, notamment avec l’Europe, exposera dans les années à venir les producteurs et les agriculteurs locaux à une concurrence croissante et de plus en plus forte qu’ils ne sont pas encore préparés à affronter.

L’Algérie est classée au 14e rang sur 16 pays avec un indice de 1,4 très loin derrière la France classée au premier rang avec un indice de 5,1 mais aussi de la Tunisie classée à la 11e place.

Synthèse de Samir
D’après Liberté




source :[www.algerie-dz.com]
l
25 juin 2006 16:20
Personne n'a dit qu'on y est arrivé, on y travaille encore ...winking smiley
C'est vrai l'Algérie exporte peu de produit agricole, vu son potentiel, mais la tendance est à l'amélioration, car, déjà, depuis cette année, l'Algérie est le 1er producteur de pomme de terre dans le monde arabe.




L’Algérie veut réduire sa facture alimentaire
mardi 20 juin 2006

L’Algérie prévoit d’investir pas moins de 440 millions d’euros par an pour le développement du secteur de l’agroalimentaire pour réduire sa lourde facture des importations en produits alimentaires.


Se référant à l’Agence nationale de développement de l’investissement, le ministre de la PME et de l’Artisanat, Mustapha Benbada, a affirmé que 267 projets dans la branche agroalimentaire ont déjà été enregistrés au niveau de l’agence en 2005, soit 11,84 % de l’ensemble des projets déclarés. Le montant global de ces projets, qui s’élève à 34 milliards de dinars, répond parfaitement, selon lui, à la moyenne d’investissent exigée par année. Tout en assurant que cette branche occupe le troisième rang en termes d’attractivité des investissements, M. Benbada a prévenu que les entreprises agroalimentaires sont confrontées à une rude concurrence, notamment avec l’ouverture du marché et la mise en vigueur de l’accord d’association Algérie-UE.

Il a averti que cette concurrence devrait s’accentuer avec l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) car le démantèlement tarifaire qui en résultera facilitera davantage l’écoulement des marchandises étrangères sur le marché national. Ce qui risque, selon lui, d’alourdir encore la facture des importations dont les dépenses dépassent parfois 4 milliards de dollars. Pour faire face à la concurrence des multinationales, le ministre préconise aux entreprises de la filière de se mettre à niveau pour être plus performantes et plus compétitives.

Il a affirmé, à ce titre, que parmi les 325 entreprises qui ont bénéficié du programme de mise à niveau de l’Union européenne, géré par l’Euro-Développement PME, 87 d’entre elles appartiennent au secteur de l’agroalimentaire. Ce qui représente un nombre vraiment minime, sachant que le chiffre global des PME activant dans cette filière en Algérie s’élève à 14 500. Le ministre a également parlé de la dépendance des entreprises du secteur vis-à-vis des marchés internationaux en matière d’intrants agricoles tels que la poudre de lait, les céréales et les fruits. « Même si la production nationale est satisfaisante en termes de quantité, le système de collecte et de stockage, très peu développé, ne permet pas un approvisionnement régulier de l’activité industrielle », a-t-il noté.
 
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