Santé publique : Alerte générale aux médicaments cancérigènes
Santé publique : Alerte générale aux médicaments cancérigènes Environ 400 spécialités pharmaceutiques contiennent des parabènes. Ces conservateurs à effets cancérigènes font l’objet de débats scientifiques en France et dans le monde. Au Maroc, le ministère de la Santé se penche sur le dossier.
Les parabènes, ces conservateurs dont la toxicité et les effets cancérigènes font l’objet de débats scientifiques, ont fait coulé beaucoup d’encre ces derniers jours en France et dans le monde. Près de 400 spécialités pharmaceutiques sont concernées. Le quotidien français Le Monde a publié, lundi 23 mai, la liste de ces 400 produits qui comprend aussi bien des dentifrices que des médicaments utilisés en chimiothérapie anticancéreuse (Voir encadré). Parmi les médicaments les plus connus, figurent notamment la Biafine, le dentifrice Fluocaril, Humex (maux de gorge), Fungizone (antimycosique), Ibuprofène (anti-inflamatoire), Motilium (antinauséeux), Maalox (maux d’estomac), Primperan (contre les nausées)… Les parabènes sont des conservateurs antifongiques et antibactériens qui sont utilisés pour empêcher la prolifération de micro-organismes nocifs et de champignons dans les produits cosmétiques. Ils empêchent aussi la dégradation et la baisse d’efficacité des médicaments. Ces médicaments ont lancé en France un débat scientifique quant à la toxicité et leurs effets cancérigènes. Conscient du danger que présente ces différentes spécialités pharmaceutiques, l’Assemblée nationale française a même voté le 3 mai dernier leur interdiction. Qu’en est-il du Maroc ? Contacté par ALM, Dr Omar Bouazza, directeur des médicaments et de la pharmacie au ministère de la Santé, a indiqué que «le dossier est en cours d’étude. La commission de pharmacovigilance s’est réunie récemment à ce sujet» sans plus de précisions. Abdelaziz Agoumi, pharmacien et ancien directeur des médicaments et de la pharmacie au ministère de la Santé, appelle à la vigilance. « Je pense que le Maroc doit lancer une alerte. Il faut être prudent avec l’utilisation de ces médicaments et tenir compte de la dose et de la fréquence », déclare-t-il. Et d’ajouter : «Il ne faut toutefois pas condamner tous les médicaments contenant des parabènes. Une étude scientifique doit être réalisée au niveau national pour examiner les effets de ces médicaments. Celle-ci devrait dans un premier temps ciblé 3 ou 4 médicaments présents sous différentes formes ( comprimé, ampoule, pommade) ». Pour sa part, Ali Sedrati, président d’honneur de l’Association marocaine des industries pharmaceutiques, a affirmé qu’ « à ce jour, il ne s’agit que d’interrogations sur les potentiels dangers que peuvent présenter les parabènes contenus dans certains médicaments ». « Des experts se sont prononcés dans les deux sens, alertant sur les dangers et soulignant l’importance de ces conservateurs utilisés depuis longtemps, mais, ce sont les autorités qui doivent faire le point. Il faut de réelles investigations pour trancher sur cette problématique. Personnellement, je pense que les patients ne doivent pas arrêter leurs traitements contenant des parabènes. Dans certains cas, l’arrêt du traitement peut être plus dangereux que de potentiels effets secondaires.Pour l’instant, il n’y a pas eu d’appel à l’arrêt de production de ces médicaments et personne ne s’est encore prononcé. La sagesse dit qu’il ne faut pas céder à la panique. Il faut attendre les résultats des recherches avant de prendre position », a-t-il ajouté. Rappelons qu’en 2004, l’Afssaps s’était intéressée aux parabènes, suite à la publication d’une étude britannique menée par une chercheuse de l’Université de Reading, Philippa Darbre. Des parabènes avaient alors été retrouvés dans des tumeurs du sein. Mais selon les experts de l’Agence, l’utilisation de ces produits «n’impliquait pas un risque immédiat sur la santé». Les études faisaient alors état d’une «faible probabilité de risque cancérogène».
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