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Ahmed Herzenni : "Hassan II n’est pas le seul responsable"
b
8 septembre 2006 22:24
Un ancien "gauchiste" s'exprime:


[www.telquel-online.com]

[...]

Vos adversaires vous reprochent d'être critique avec la gauche et pas assez avec le pouvoir. Dans une audition publique de l'IER, vous avez déclaré que les torts et les responsabilités (quant aux années de plomb) étaient partagés entre le pouvoir et la gauche, ce qui avait choqué beaucoup de vos anciens camarades de lutte. Pourquoi une telle sortie ?

Je vous rappelle que dans cette déclaration je n'ai engagé que moi-même. Je n'ai parlé au nom de personne d'autre. J'ai dit, en clair, que je n'avais pas toujours été un démocrate et que je n'excluais pas le recours à la violence pour faire passer mes idées. Ceci dit, je pense réellement que beaucoup d'autres progressistes, à titre individuel ou collectif, n'étaient pas plus démocrates que moi. Mais c'est à eux de le reconnaître. Je pense d'ailleurs qu'ils auraient intérêt à se dépêcher de le faire car s'ils ne le font pas, d'autres le feront à leur place à partir de la marge.

Vous pensez réellement que la part de responsabilité de l'Etat était égale à celle de la gauche ?

Non, je n'ai jamais dit cela. Il ne fait aucun doute que la responsabilité de l'Etat était de loin la plus grande. Mais le fait que la gauche ait une part de responsabilité, même infime, nous impose de l'admettre et de faire notre autocritique.

Dans votre même déclaration à l'IER, vous avez rendu un vibrant hommage au défunt Hassan II après avoir critiqué la gauche, ce qui a heurté beaucoup de sensibilités. Etait-ce nécessaire ?

Je viens de vous dire que dans cette déclaration je n'ai critiqué que moi-même. Quant à l'hommage à Hassan II, il avait deux raisons essentielles. La première est objective : on doit reconnaître que le Maroc que nous a légué Hassan II est aussi fait de réalisations non négligeables, qu'il s'agisse de la construction d'un Etat moderne, de réalisations économiques, de parachèvement de l'unité territoriale et même de préparation de l'alternance. Comment faire l'impasse sur tout cela ? La deuxième explication de cet hommage qui a fait tant jaser est plus tactique. J'ai voulu désarmer ceux qui fustigeaient les gens qui ont conduit l'expérience de l'IER et qui accusaient ces derniers de n'être mus que par la haine de Hassan II. En rendant hommage à ce dernier, je voulais contribuer à la neutralisation de ceux qui voulaient faire avorter l'expérience de l'IER et toute la relecture de notre passé.

Abdellah Laroui tentait, dans l'un de ses dernier livres, de répondre à une interrogation : c'est Hassan II qui a façonné le Maroc à son image ou le contraire ? Que pourriez-vous répondre à cette question ?

Difficile. Ce qu'on peut dire généralement, c'est que certains individus peuvent façonner la société, mais seulement jusqu'à un certain point. Le Maroc des années de plomb est certainement le produit de Hassan II, mais aussi des autres acteurs de l'époque qui ont privé Hassan II de leur coopération et l'ont laissé devenir otage de certaines forces rétrogrades.

Et aujourd'hui, vous croyez à la sincérité du système actuel ?

Oui, je n'ai aucun doute sur la sincérité du roi lui-même et de ses proches collaborateurs quant à leur désir de démocratiser et développer le pays.

La démocratisation et le développement doivent-ils passer, aussi, par une réforme constitutionnelle ? Et si oui, la réforme devra-t-elle rester éternellement le fait du roi, et de lui seul ?

À mon avis, il ne devrait pas être question d'une nouvelle constitution aujourd'hui. Une nouvelle constitution doit couronner la transition démocratique qui, à mon avis, n'est pas encore terminée… Adopter une nouvelle constitution aujourd'hui reviendrait à figer un état de développement immature. Ce ne serait pas une bonne chose. Le mieux est de se contenter de quelques amendements (2ème chambre du parlement, indépendance de la justice, etc), et d'activer certaines dispositions existantes dont celle relative à la création du Conseil économique et social. Quant à la vraie réforme, elle devra attendre que le Maroc dispose enfin de partis et d'alliances politiques suffisamment fortes pour pouvoir peser et être partie prenante dans la rédaction d'une nouvelle Constitution.

Une Constitution qui devrait réduire les prérogatives du roi ?

Aucune constitution ne pourra se faire contre la volonté du roi.

Certains de vos anciens camarades considèrent que vous vous alignez systématiquement sur les positions officielles de l'Etat et remettent en cause votre sincérité de militant de gauche. Quelle est votre réponse ?

Oui, il me parvient parfois que quelques uns disent que je me suis aligné systématiquement sur les positions de l'Etat. Mais d'autres disent encore que je suis encore un dangereux révolutionnaire. Je laisse chacun penser ce qu'il veut. Une de mes devises est celle d'Hadrien : “Fais ce que dois, advienne que pourra”.
c
8 septembre 2006 22:58
Il a eu combien de villa ce gauchiste convertie en leche botte de M6????
b
8 septembre 2006 23:08
Je m'attendais a de tels reflexes dépassés dans le temps.
Tu peux chercher a lui poser la question toi-meme.

Mais je crains que tu seras decu par savoir qu'un nombre d'ex gauchistes, surtout les vrais, n'avaient pas besoin de villas pour devenir (plus) lucides.
 
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