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Affaire Merah : "Hollande a peur de la vérité"
N
12 novembre 2012 11:22
Source : LePoint.fr
Propos recueillis par Jean-Michel Décugis et Aziz Zemouri
Le Point.fr : pourquoi êtes-vous en colère ?

Albert Chennouf : Mes avocates, Mes Samia Maktouf et Béatrice Dubreu, devaient être reçues demain matin à 9 heures par Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée. Or, cet après-midi, un mail provenant de Bruno Le Roux est tombé sur la messagerie de mes avocates pour les avertir que ce rendez-vous était annulé. Aucune autre date ne nous est proposée avant décembre sous prétexte que l'agenda de monsieur Le Roux est très chargé. Mes avocates ont essayé de savoir pourquoi ce rendez-vous était subitement annulé. On leur a expliqué que plusieurs barons du PS, dont Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois, avaient fait pression sur lui pour qu'il ne nous rencontre pas. On réclame une commission parlementaire sur les dysfonctionnements de la DCRI dans cette affaire. Et M. Urvoas tout comme ses amis socialistes n'en veulent pas. Ce sont des couilles molles, excusez-moi du mot. C'est irrespectueux envers mes avocates, irrespectueux envers les familles des victimes, irrespectueux envers mon fils qui a défendu le drapeau français.

De quoi ont-ils peur, selon vous ?

S'ils acceptent la commission parlementaire, c'est la mort de la DCRI, sa dissolution. La France entière a compris que Mohamed Merah était un indic de la DCRI. Je l'affirme moi-même depuis le début. Comment entre-t-on d'Israël en venant de la Syrie avec un nom à consonance arabe ? Et vice-versa. Merah était protégé par la DCRI, qui comptait sur lui pour démanteler des réseaux islamistes. Bernard Squarcini, l'ancien patron de la DCRI, a voulu nous faire croire que c'était un loup solitaire. En fait, je le pense protégé par un parrain solidaire qui nous vend une fable de barbouze. Pour moi, Bernard Squarcini est l'assassin présumé de mon fils. J'affirme qu'il a menti au juge. Et lorsqu'on ment au juge, on ment au peuple. Je n'admets pas cela.

Ils ne veulent pas toucher à la DCRI. Manuel Valls m'a dit une fois : "M. Chennouf, dans l'affaire Merah, il n'y a pas de raison d'État." Pourtant, ça fait sept mois que l'on attend et il ne se passe rien. Avocats et juristes affirment que rien ne s'oppose à une commission parlementaire. Il est faux de prétendre que, parce qu'il y a une enquête judiciaire en cours, elle ne peut avoir lieu [comme l'écrit Jean-Jacques Urvoas dans la lettre ci-dessous, NDLR]. Cette instruction ne concerne pas les dysfonctionnements de la DCRI. Après l'assassinat du préfet Érignac en Corse et l'incendie des paillotes commandité par le préfet Bonnet, deux commissions d'enquête parlementaires ont été créées, alors qu'une procédure judiciaire était en cours. Idem après le fiasco d'Outreau. Alors pourquoi pas là ? François Hollande est sur la même ligne que Nicolas Sarkozy, que Jean-Yves Le Drian, nouveau ministre de la Défense, que Gérard Longuet, Manuel Valls, ou encore Claude Guéant. Tous, ils ont peur de la vérité...

Ce sont des accusations graves.

Depuis le début, l'attitude de l'État dans cette affaire est inadmissible. Le gouvernement de droite a commencé par décorer de la Légion d'honneur deux policiers de la DCRI et trois autres du Raid. Pourtant, la DCRI a laissé passer entre les mailles de ses filets l'assassin de nos enfants, le Raid l'a tué. Vous parlez d'un exploit.

La gauche ne fait pas mieux. François Hollande, le jour de la cérémonie nationale d'hommage aux victimes, avait affirmé que, président, il demanderait une enquête approfondie sur cette affaire. Une fois élu, quel a été son premier geste ? Recevoir la famille de Florence Cassez, cette Française qui a été condamnée pour un crime de droit commun par un État souverain : le Mexique. Cela nous est resté en travers de la gorge. Je passe sur le fait que nous, les familles des trois militaires victimes de Merah, n'ayons pas été conviées au défilé du 14 Juillet, au même titre que les autres familles endeuillées par la perte de leurs proches.

Imaginez qu'à ce jour notre fils n'est toujours pas reconnu mort pour la France, alors qu'il a été assassiné en tant que militaire par un terroriste sur le sol français. Pour l'armée, il s'agit d'un simple accident de travail. Hier, M. Valls a décoré de la Légion d'honneur deux pompiers. Je ne dis pas qu'ils ne le méritent pas. Mais pourquoi eux et pas mon fils ? Pour moi, et je pèse mes mots, c'est un problème de discrimination. Les trois militaires auraient été des "Gaulois", comme disent les jeunes aujourd'hui, ils seraient décorés depuis longtemps...
m
12 novembre 2012 14:23
Cette affaire sent toujours la crevette.
 
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