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Les accords de cessez le feu entre le Hamas et Israël vu par Libération.fr
28 août 2014 17:35
Proche-Orient. L’accord prévoit un allégement du blocus et un mois d’accalmie sur le terrain avant l’ouverture des véritables négociations.
Au cinquantième jour de l’opération «Bordure protectrice», Israël et les organisations palestiniennes sont tombés d’accord pour un cessez-le-feu à durée illimitée. Celui-ci a débuté mardi soir, peu après 19 heures locales. Négocié par les moukhabarat (renseignements égyptiens), le deal prévoit une accalmie totale sur le terrain d’une durée d’un mois en échange d’une large ouverture des points de passage contrôlant les accès de la bande de Gaza, ainsi qu’un élargissement de la zone de pêche dévolue à l’enclave.
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Rancœur. Au terme du premier mois de calme débuteront des pourparlers portant sur le statut futur de l’enclave palestinienne, la reconstruction de son aéroport international détruit au début des années 2000 dans le cadre de la Deuxième Intifada, la mise en eau d’un port ainsi que la création d’un mécanisme de contrôle international des marchandises pénétrant à Gaza. Une exigence israélienne destinée à empêcher ou à ralentir le réarmement du Hamas et de ses alliés.

Dans ce cadre, l’Autorité palestinienne, qui avait été expulsée de l’enclave à la suite du putsch du Hamas en juin 2007, sera appelée à jouer un rôle puisque plusieurs centaines de ses hommes seront formés en Egypte afin d’assurer la sécurité aux différents points de passage de l’enclave. Et d’empêcher divers lanceurs de roquettes de s’approcher de la «barrière de séparation» longeant Israël.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a officialisé la conclusion du cessez-le-feu à l’occasion d’une conférence de presse organisée mardi soir. Au Hamas, le chef de la branche politique gazaouie de l’organisation, Ismaïl Haniyeh, et son porte-parole, Sami Abou Zouhri, ont confirmé l’existence de l’accord avant même l’intervention d’Abbas. Il ne s’agit pas d’une simple anecdote car, en prenant cette initiative, Haniyeh et Abou Zouhri ont forcé la main de leur patron, Khaled Mechaal, le directeur général de la branche politique basé au Qatar, ainsi que des Brigades Ezzedine al-Qassam (la branche militaire) qui étaient, elles, prêtes à poursuivre le combat autant qu’elles l’auraient jugé nécessaire.

De leur côté, les dirigeants israéliens ont traîné à confirmer l’existence du cessez-le-feu. Nombre d’entre eux, à commencer par Benyamin Nétanyahou qui se fait discret, ne cachent d’ailleurs pas leur malaise. Car cinquante jours après le déclenchement de la «guerre de Gaza», les résultats de Tsahal sont loin d’avoir atteint leurs espérances ainsi que celles de la population. En effet, à l’origine, l’état-major prévoyait une opération éclair censée, grâce à des bombardements intensifs, briser l’infrastructure des Brigades Ezzedine al-Qassam en une semaine - quinze jours maximum -, tout en augmentant la rancœur de la population locale contre l’organisation islamiste.

De fait, durant ce cycle de violence, plus de 2 150 Palestiniens ont été tués (parmi lesquels un nombre indéterminé de combattants) et 10 900 ont été blessés. Près de 10 000 bâtiments ont été rasés ou touchés. Mais le Hamas était bien préparé à cette épreuve. Il n’a donc pas plié, et l’Etat hébreu s’est laissé embarquer dans la guerre d’usure qu’il voulait à tout prix éviter.

«Fêter». A contrario, l’organisation islamiste, qui était fort affaiblie avant le début du conflit en raison, entre autres, de l’hostilité du nouveau régime égyptien à son égard et de la perte d’une grande partie de ses revenus financiers, a réussi à se refaire une santé. En tout cas, au sein du monde arabe, il profite désormais de l’aura que lui confère sa «résistance face à l’ennemi sioniste».

Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le Hamas de Gaza a en tout cas organisé une série de réunions publiques destinées à «fêter sa victoire sur l’occupant». Ses porte-parole ont alors fait écho au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui venait de promettre que la reconstruction «débutera le plus rapidement possible».
 
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