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Abdessalam Hadou Ameziane agite le Rif
H
2 août 2006 11:51
Abdessalam Hadou Ameziane, exilé depuis 47, revient au Maroc. Son retour partage la société civile locale sur son passé.

[img]http://arrif.com.membres.free.fr/Img/Abdessalam_Hadou_Ameziane.200672422297.jpg[/img]

ABDESSALAM Hadou Ameziane fait partie de ceux qui sont restés en exil depuis des années. Pourtant, depuis la mise en place de l'IER (Instance Equité et Réconciliation), il avait été assuré qu'il n'y avait aucune poursuite judiciaire ou autre contre lui. L'IER lui avait même proposé, en 2004, de rentrer au pays avec billet d'avion et de lui réserver un accueil en pompe... Il avait répondu, selon des membres actifs au sein de l'IER (faisant maintenant partie de la commission de suivi du CCDH pour l'application des recommandations de l'IER), qu'il préférait choisir, lui-même, le moment opportun pour rentrer. En effet, on se rappelait qu'en janvier 2005, lors de l'assemblée constitutive de "la Déclaration du Rif", Abdessalam Hadou Amezian avait annoncé qu'il allait rentrer "bientôt".

Selon des défenseurs des droits de l'Homme d'Al Hoceima, son retour n'avait pas eu lieu parce que des quiproquos, entre le collectif de "la Déclaration du Rif" et un proche de l'intéressé, avaient eu lieu. Selon Abdessalam Boutayeb, membre du collectif : "nous étions au collectif les premiers à avoir demandé au président de l'IER d"œuvrer pour le retour d'Ameziane. Tout a été mis en place par l'Instance à cette fin, mais à un certain moment, tout à été bloqué. Et ce, à cause d'un neveu d'Ameziane qui a voulu tout prendre à son compte et interdire à certains militants d'assister à l'accueil,... Le collectif avait alors gelé toutes ses initiatives à ce sujet estimant que le dossier des violations graves ne pouvait pas être ainsi manipulé pour des comptes politiques ou autres...".

Loin de cette première polémique (parce qu'il y en a une autre), Abdessalam Hadou Amezian devait rentrer au pays, à Al Hoceima, le 19 juillet à bord d'un bateau en provenance d'Almeria.

Des membres de la société civile locale ont constitué un "comité d'accueil du militant exilé Abdessalam Hadou Amezian" et ont mis sur pied tout un programme pour bien l'accueillir. Mais, et c'est de là qu'est venue la polémique, des membres de certaines associations ont estimé que la personne en question ne mérite pas un "bon accueil". Pour Chakib Khiyari, membre du comité de soutien de la fondation Abdelakrim Khatabi : "Abdessalam Hadou Amezian était un inspecteur de police depuis 1958. La plupart de ceux qui l'on côtoyé disent qu'il réprimait ses concitoyens. Il s'est exilé simplement parce qu'il avait des relations de parenté avec Mohamed Salam Amezian (connu pour être le chef d'Intifadat Rif)".

La société civile locale est en fait partagée sur la question.

Source : LeReporter.ma
----------------------------- Viva mi Patria y mi Pueblo!
H
2 août 2006 11:55
Abdeslam Haddou Ameziane intervieweé par un journaliste espagnol Pedro Canales du journal "La Razon"

"Pedro Canales :

Vous êtes l’un des protagoniste d’un évènement historique très important au Maroc et dans toute l’Afrique du Nord. Un évènement qui à affecté en son temps à l’Espagne, mais qui est très peu connu. Comme la proclamation de la république du Rif par l’émir Abdelkrim dans les années 20 avait eu une énorme répercussion internationale, la rébellion du peuple rifain à la fin des années 50 est restée occultée. Que s’est il vraiment passé durant ces évènement ? pourquoi le Rif a refusé le pouvoir néo-colonial d’alors ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Premièrement, il faut dire que le Rif n’a jamais été intégré dans la « zone Sud »,c’est à dire dans la partie du Maroc occupée par la France. Le Rif n’a jamais eu un contact direct avec le Sud. Nous avons été à moitié indépendant jusqu'à l’arrivée de l’Espagne, le débarquement d’Al Hoceima et la coalition franco-espagnole qui a détruit l’existence d’un Rif indépendant , la République d’Abdelkrim en 1926. En 1956, l’Espagne, sans nous consulter, sans nous demander si nous étions prêts pour l’indépendance ou si nous voulions nous intégrer avec le Sud, a concédé l’indépendance du Protectorat et nous donnés à Rabat.

Pedro Canales :

Mais que voulait le Rif ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Nous voulions une autonomie. Avec le Maroc, mais une autonomie. Mais on ne nous a pas consultés. Ils ont fait la même chose avec le Sahara. Nous, l’Espagne ne nous a jamais tenus pacifiquement sinon par la force. La seule colonisation qu’a souffert le Rif dans toutes son histoire à été celle de l’Espagne. Au début du siècle, Bou Hmara qui dominait le Nord Est marocain à partir du Oujda a essayé de s’approprier la zone rifaine d’Al Hoceima, et sa été sa fin. C’est ce qui est arrivé à l’Espagne. A partir de Melilia, elle lançait des escarmouches, mais sans plus. Mais, quand elle a essayé d’occuper le Rif, elle a eu le désastre d’Anoual où sont mort les généraux Silvestre et Navarro.

Pedro Canales :

Et alors qu’est ce qui s’est passé quand arrive l’indépendance du Maroc en 1956 ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Les marocains nous appelaient « les Espagnols ». Ils nous considéraient comme des Espagnols. Le soulèvement du Rif en 1958-1959 était pour dire au régime de Rabat « ça suffit ». Nous voulions être pris en compte. Nous ne voulions pas nous séparer du Maroc, nous voulions qu’on nous donne une autonomie pour que nous puissions décider de notre destin. Au début de l’indépendance, tous les fonctionnaires, caïds, commissaires et gouverneurs, nommés par Rabat étaient originaires du Sud.

Pedro Canales :

L’objectif du soulèvement était donc de revendiquer l’autonomie mais à l’intérieur du royaume du Maroc ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Oui, oui. C’était ça l’objectif : l’autonomie dans le Maroc. Mais, ils ne nous ont pas écoutés, ils n’ont pas fait attention à nous, ils n’ont pas voulu négocier avec nous. Ils ne nous restait alors qu’une seule alternative.

Pedro Canales :

Laquelle ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

L’indépendance n’était pas possible, la République du Rif n’était pas possible. Nous avons alors pensé à demander une autonomie du Rif à l’intérieur de l’Espagne. Le Maroc ne voulait rien savoir, alors il ne nous restait plus comme alternative qu’a retourner à ce qu’on appelait « la mère patrie », c’est à dire une autonomie du Rif à coté de l’Espagne.

Pedro Canales :

Et vous avez négocié avec le régime de Rabat avant de prendre cette décision ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Oui. Rabat a envoyé plusieurs hauts responsables militaires au Rif pour discuter avec nous. Ils voulaient que nous rendions les armes et qu’on discute après. Mais nous n’avons pas accepté , parce ce que cela signifiait : disparaître de la carte une fois pour toute, comme un génocide contre les Rrifains. Si nous avions rendus les armes et nous nous étions mis à leur merci, ils nous auraient liquidés physiquement.

Pedro Canales :

Pourquoi croyiez vous qu’ils allaient vous liquidés ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Par ce qu’ils le faisaient. Au moment de l’indépendance, le parti istiqlal avait séquestré beaucoup de Rifains et il les avait fait disparaître. Jusqu'à aujourd’hui, on ne sait rien d’eux. Comme nous n’étions pas d’accord avec l’Istiqlal, il kidnappait nos hommes. L’exécuteur de cette « sublime » stratégie était Mehdi Ben Barka. A l’époque, j’étais inspecteur de police. Les équipes de Ben Barka séquestraient des Rifains, puis elles les emmenaient au commissariat, les maltraitaient , les torturaient et après les faisaient disparaître.

Pedro Canales :

Ils ont fait ça à qui ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Aux dirigeants Rifains du parti Maghrib al Hor, le parti du “Maroc libre”.

Pedro Canales :

Qui avait fondé ce parti ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Il avait été fondé par un Rifain qui avait été ministre sous Garcia Valino(dernier haut commissaire espagnol au Maroc espagnol) il s’appelait Cheikh Zazioh- il y’avait aussi avec lui le président du haut tribunal de justice du Makhzen dans la zone Nord, Cheikh Ameziane, mon frère.

Pedro Canales :


Et le parti de l’istiqlal était contre le parti du Maghrib al Hor ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Oui, ils attaquaient, ils séquestraient nos militants et nos sympathisants. Après ils les faisaient disparaître.
D’ailleurs, ils ont fait disparaître les militants du parti de Mohamed Ben Hassan Ouazzani.

Pedro Canales :

Pourquoi l’istiqlal a fait cela ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Parce que c’était le parti unique, et il voulait le rester.
Mais, il était d’accord avec le roi. Ils voulaient que les Rifains se soumettent.

Pedro Canales :

Mais il n’y avait aucun Rifain dans l’istiqlal ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Non, à cette époque, aucun Rifain ne serait allé avec ce parti…aujourd’hui les choses ont changé.

Pedro Canales :

Quand est ce que les Rifains ont décidé de se soulever en armes ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Quand Mohamed Ameziane, mon défunt cousin, est sorti de la prison de Kénitra. Il était séquestré là-bas par la bande de Skhouri que dirigeait Ben Barka, qui était alors le président exécutif de l’istiqlal. Mohamed Ameziane avait été emprisonné pendant deux ans dans cette prison. Quand il est sorti, nous avons organisé l’insurrection.
Au début, nous voulions seulement demander nos droits. Mais comme ils ne nous ont pas écoutés, alors nous avons étés obligés de nous soulever en armes.

Pedro Canales :

Abdelkrim a- t’il appuyé l’insurrection de 1958-1959 ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Oui, il nous écrivait, il nous envoyait des messagers et nous animait. Abdelkrim a appuyé le soulèvement.

Pedro Canales :

Et quel rôle a joué l’Espagne dans ce soulèvement ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Un seul, celui de la trahison

Pedro Canales :

L’Espagne n’a jamais essayé de vous aider ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Si, le général Galera à Sebta. J’étais présent durant l’entretien entre Omar Ameziane et le général Galera- j’étais le traducteur-Il a personnellement promis de l’aide militaire. A Melilia, le commandant général de la place nous avait aussi promis de l’aide militaire. A Melila, le commandant général de la place nous avait aussi promis de l’aide. Un bateau était parti vers Al Hoceima. Mais avant d’arriver au port, il reçu un contre-ordre et il a fait marche arrière.

Pedro Canales :

Qui a donné ce contre-ordre ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Madrid, naturellement. Moi, je crois que les Etats unis ont fait pression sur l’Espagne pour qu’elle ne nous aide pas(…) Les américains avaient des bases militaires en Espagne et au Maroc. Washington a toujours protégé le Maroc. Même aujourd’hui. Comme nous n’avions plus d’armes et qu’il devenait impossible de continuer à se battre, ce fut la débandade.

Pedro Canales :

Croyez-vous que si vous aviez obtenu des armes, vous auriez résisté ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Bien sûr. Les soldats marocains n’auraient jamais pu entrer dans le Rif. Ils ne savaient pas que nous n’avions pas d’armes, c’est pour cela qu’ils sont restés six mois, nous avons contrôlé tout le Rif. Les caïds, gouverneurs, commissaires, les fonctionnaires du Makhzen avaient tous fui. Nous sommes restés seuls.

Pedro Canales :

Et qu’est ce qui s’est passé ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


On a commis une erreur. Nous avons attaqué les postes frontières du gouvernement de Rabat et il se sont rendu compte que nous n’avions pas d’armes. Alors ils sont intervenus.

Pedro Canales :

Ils ont bombardé le Rif ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Oui, avec l’aide de la France. En réalité, ce sont les français qui ont bombardé le Rif. A l’époque, le Maroc n’avait pas de pilotes et presque pas d’avions. C’étaient des pilotes français. Le Maroc venait d’avoir son indépendance et on ne peut pas former un pilote d’un « Mirage » ou d’un « Phantom » en deux ans. Après les bombardements français, les marocains ont décidé de débarquer à Al Hoceima.
Pedro Canales :

Au Maroc, personne ne vous a aidé ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Non. Ni l’armée de libération nationale (ALN) ni personne. Le Sud n’a pas bougé.
Pedro Canales :

Et les algériens ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Même chose. Pourtant, le Rif avait toujours aidé les algériens. Chez nous, il y’avait des camps d’entraînement pour les combattants algériens. Combien de fois, les familles Rifaines ont vendu des biens pour venir en aide à la révolution algérienne ? une infinité de fois.

Pedro Canales :

Et alors vous avez fui ? comment avez vous fait pour quitter le Rif ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

J’ai fait sortir quelques Rifains par Sebta. Cheikh Ameziane, Sarraj, un parent d’Abdelkrim originaire d’Ajdir, un gouverneur, un caïd et quelques policiers qui étaient avec moi. Et comme les autorités Espagnoles ne voulaient pas que nous restions à Sebta, elles ont amené ici, à Alméria.

Pedro Canales :

Et le chef de l’insurrection ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Il est resté trois mois de plus dans le Rif, à combattre et se cacher. Il y’avait toute une armée derrière lui. Finalement, il a pu s’échapper vers Melilia, et de là il a été transféré à Séville. Il est resté un temps dans cette ville, et après, les Espagnols lui ont donnée un passeport et il pu voyager au Caire où il s’est réuni avec Abdelkrim.

Pedro Canales :

Et vous, vous êtes restés en Espagne ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Nous n’avions pas le choix. Beaucoup d’entre nous, voulaient partir en Egypte, Mais les Espagnols ne voulaient pas.

Pedro Canales :

Pourquoi ?

Abdeslam Haddou Ameziane :


Ils nous répondaient que nous étions des amis de l’Espagne et qu’il n’y avait pas de raison pour que nous quittions le pays.

Pedro Canales :

L’Espagne a t’elle participé à l’écrasement de votre insurrection ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Non, mais elle nous a trahi. Elle nous avait promis de l’aide et elle n’a pas tenu parole.

Pedro Canales :

Qu’est ce qui a changé dans le Rif plus de quarante ans après votre insurrection ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Rien, les Rifains n’ont que ce que leur à laissé l’Espagne. Il n’y a pas de routes, pas d’infrastructures, pas d’autoroutes, pas d’industries. Ils vivent toujours dans la misère et il n’ont pas profiter des ressources naturelles qu’offre leur terre. Dans le Rif, il n’y a que des vieux, les jeunes sont partis en Europe.

Pedro Canales :

Quand Mohamed VI est monté sur le trône, il a fait un voyage dans le Rif. Il est passé par Ajdir. A t’il réveillé une quelconque illusion ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Non. Nous les Rifains, nous ne croyons pas aux miracles. Il a fait le geste mais sans plus. Mais, il faut dire que la faute de tout ce qui se passe dans le Rif incombe aussi au socialiste Abderhman Youssoufi.

Pedro Canales :

Croyez vous qu’il n’a rien fait ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Il n’a rien fait du tout. Il a fait plus pour le Sud que pour le Nord.

Pedro Canales :

Cependant il est de Tanger !

Abdeslam Haddou Ameziane :

C’est un opportuniste.

Pedro Canales :

Vous l’avez pourtant connu.

Abdeslam Haddou Ameziane :

Oui, quand j’étais étudiant. Les socialiste, au Maroc comme en France ou en Espagne, parlent beaucoup mais ne font rien. Youssoufi a même rendu hommage au roi Hassan II. Et dire que cet homme a passé une grande partie de sa vie en exil à cause de l’ancien souverain.


Pedro Canales :


Et vous, vous n’auriez pas rendu hommage à Hassan II ?

Abdeslam Haddou Ameziane :
Non!!!

Pedro Canales :

A l’époque de Hassan II, il y’a eu une tentative pour créer une fondation Abdelkrim dans le Rif mais Rabat l’a stoppé.

Abdeslam Haddou Ameziane :

Tout ce qui a une relation avec Abdelkrim, ou avec les Rifains est banni au Maroc.
Pourtant ne nous sommes ni des séparatistes, ni des terroristes. Ce qu’on veut, c’est une autonomie, un gouvernement local qui puisse développer la région. Ce que nous voulons, c’est exactement ce qu’est en train d’offrir Rabat aux Sahraouis.

Pedro Canales :

Ne croyez vous pas que le Maroc vit aujourd’hui un processus démocratique ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Vous le voyez où, vous, ce processus démocratique ? Les prochaines élections seront gagnées par les monarchistes et les socialistes encore une fois.

Pedro Canales :

D’après vous, quelle est la raison du retrait de l’ambassadeur marocain ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Le conflit du Sahara. Le Sahara a du pétrole, des minerais, du phosphate, de la pêche et des richesses. Tout ça, le Maroc ne le lâcheras jamais. Les Sahraouis n’auront jamais l’indépendance par ce que le Maroc est appuyé par les Etats-Unis et la France.

Pedro Canales :

Et la solution ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Si les Sahraouis étaient intelligents, ils accepteraient l’autonomie. Ils sortiraient gagnants. Ils n’obtiendront jamais l’indépendance. Ils sont trop peu. Ils ne peuvent pas battre un pays de 30 millions d’habitants avec une armée très puissante. Ah ! si le Maroc pouvait nous offrir l’autonomie, faut pas rêver !!!!

Pedro Canales :

Le Maroc est en train de mettre sur place un processus de régionalisation.

Abdeslam Haddou Ameziane :

Si il y’a autonomie, je ne la verrais pas de mon vivant. Et en plus, je ne fais pas confiance aux déclarations, il faut des faits, de l’action réelle.

Pedro Canales :

Pourquoi vous ne rentrez pas au Maroc ?

Abdeslam Haddou Ameziane :

Je ne sais pas ce qui va se passer.
J’étais inspecteur de police et j’ai déserté avec d’autres compagnons quand l’insurrection a commencé.
Je n’ai pas la moindre garantie positive qui puisse assurer mon retour en Espagne.

Propos recueillis par Pedro Canales pour la « Razon

Source: [www.arrif.com]

[www.arrif.com]
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i
2 août 2006 22:24
Up pour la vérité sur chacun
georges orwell
o
3 août 2006 01:50
il y a quelques années, j' ai lu "mémoires d' un combattant" , de mohand sellam amezyane (miss nrhaj sellam pour les intimes... winking smiley )...depuis lors, j' ai un profond dégout de tout les partis politiques marocains d' après indépendance,....aussi bien l' istiqlal que l' usfp ....meme si ce dernier vint par après....en tout cas le fameux ben barka qu' on traite parfois de martyre a egalement du sang sur les mains...c' est un assassin qui s' est fait assasiné.....la roue tourne.....
o
3 août 2006 11:44
Qd on pense ce parti Istiqlal qui a collaboré avec la france puisque ces créateurs ont tous étudié à paris pendant que des gens se battaient contre l'armée francaise s'approprie l'indépendance on devrait pas être fiére d'être marocains.
Ces gens ont collaboré avec la france ont assassiné les grands combattants résistants de l'atlas et du rif et pour finir nous ont importé une idéologie moyen orientaliste et arabiste from Nasser et compagnie.
En fait le maroc est gouverné par les harkis contrairement à l'algérie.Et chaque année ils fêtent ca.HONTEUX
H
3 août 2006 13:04
Citation
outinghir a écrit:
Qd on pense ce parti Istiqlal qui a collaboré avec la france puisque ces créateurs ont tous étudié à paris pendant que des gens se battaient contre l'armée francaise s'approprie l'indépendance on devrait pas être fiére d'être marocains.
Ces gens ont collaboré avec la france ont assassiné les grands combattants résistants de l'atlas et du rif et pour finir nous ont importé une idéologie moyen orientaliste et arabiste from Nasser et compagnie.
En fait le maroc est gouverné par les harkis contrairement à l'algérie.Et chaque année ils fêtent ca.HONTEUX

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E
16 octobre 2010 23:50
L entourage du defun roi hassan 2 etait comme theatre de traitres ou chacun avait un role a jouer se faire riche et plus de pouvoir . Le plus grand role etait la casse et la soumission de son peuple . Meme le pillier de la monarchie comme il etait connu ( Oufkir ) n'a pas etait epargner par son maitre .

Le roi Hassan II reçoit pour son anniversaire plus de mille invités lorsque font irruption deux colonnes de cadets commandés par quelques dizaines d'officiers. Ils tirent sur la foule des invités. Le souverain échappe miraculeusement à la mort


Il est hâve, mal rasé, taciturne. Sa casquette Bigeard le distingue à peine des dignitaires qui se bousculent derrière le roi. Le général Mohammed Oufkir n'a pas dormi depuis deux nuits. Mais il est venu. Car les quatre généraux qui reposent ce lundi, parmi vingt cercueils d'officiers alignés face à la mer devant Rabat la blanche, étaient ses camarades. Ils ont péri stupidement l'avant-veille, dans la tuerie du palais d'été de Skhirat, qui a failli coûter à Hassan II son trône et peut-être la vie. Sur le drapeau rouge à l'étoile verte qui recouvre chaque bière, le roi, ému, appose les mains. Voilà longtemps que le souverain ne faisait plus confiance qu'à l'armée: il a perdu là, d'un coup, quatre de ses meilleurs soutiens.

Le roi regarde l'exécution à la jumelle

Mais si le général Oufkir a veillé si tard, c'est qu'il a lui-même interrogé, toute la nuit, les officiers du putsch. Parmi eux, quatre autres généraux. Il les verra fusiller le lendemain, dans les dunes d'un champ de tir, tandis que le roi, d'une terrasse, observera leur agonie à la jumelle. Ceux-là aussi étaient des camarades d'Oufkir. Ils étaient sortis des mêmes écoles. Ils avaient servi, parfois ensemble, dans les mêmes unités françaises. Mais le général Oufkir ne montrera aucune émotion, même quand les pelotons s'entendront ordonner de cracher sur les cadavres.

Epuration

Et, soudain, tout le Maroc a peur. Peur de ce connétable au profil d'aigle, dont la puissance paraît s'enfler à mesure qu'il fait le vide. Il est depuis onze ans grand maître de la police, depuis sept ans ministre de l'Intérieur. Il a muselé les politiciens, décapité la gauche et brisé les émeutes. Et voilà qu'au soir du putsch de Skhirat, le roi, d'un mot, lui donne pleins pouvoirs pour épurer la seule véritable force de droite: l'armée. Du putsch à la répression, celle-ci a perdu, en trois jours, 9 généraux sur 14. L'inquiétude s'installe dans chaque caserne. Livrée à Oufkir au moins pour un temps, l'armée, comme tout le pays, peut se demander quels secrets terribles cachent ses lunettes noires. […]

«Oufkir, dit-on, garde à 51 ans les nerfs les plus solides du Maroc.» Ce Berbère de l'Atlas, au seigneurial mépris pour la racaille des villes, est homme de ruse subtile, d'étonnant courage, et de loyautés simples. L'affaire Ben Barka les a simplifiées encore.

Insouciant de politique comme de droit, Oufkir était passé, directement, du lycée à l'armée - française. Il a, presque toute sa vie, identifié le Maroc à la France. La France pouvait lui demander n'importe quoi: de porter ses couleurs à Rome quand, en juin 1944, la Ire armée y entrait dans l'éclatante fanfare de ses tabors. D'aller se battre en Indochine. De convaincre, en 1955, le sultan fantoche Moulay Arafat de rendre son trône au roi Mohammed V, de retour d'exil pour proclamer l'indépendance de son pays. Oufkir, l'homme aux fidélités sans frontières, semble n'avoir jamais bien compris pourquoi le général de Gaulle le laissait condamner in absentia à la prison à vie, en 1966, pour avoir, avec l'aide des services français, supprimé l'adversaire le plus redoutable de la monarchie marocaine: Mehdi Ben Barka, chef de la gauche, dont les projets de «république populaire» ne pouvaient, aux yeux d'Oufkir, faire l'affaire de personne.

Effervescence. La France le rejetait. Restait le Maroc. Et le roi: pour Oufkir, c'est la même chose. Le roi, seul, peut tout exiger de lui: d'écraser sous le napalm, comme en 1958, les rebelles berbères du Rif. D'ouvrir le feu, comme en mars 1965, sur la «racaille»: les étudiants et les chômeurs de Casablanca, dont l'effervescence menaçait d'embraser tout le Maroc. D'interroger lui-même, sous la torture, les meneurs de gauche accusés de complot, comme en 1963, comme en 1971 à Marrakech. De fusiller, comme mardi, ses camarades berbères de l'armée royale: entre «roi» et «nation», ceux-là commencent à voir une différence.
 
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