Au début du XXe siècle, Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi mena une révolution contre les colonisateurs espagnols et français dans le Rif, après être sorti victorieux de la bataille d’Anoual le 22 juillet 1921. La république du Rif vit alors le jour, devenant la première d’Afrique du Nord au siècle dernier.
Un historien marocain révèle que El Khattabi avait refusé d’être roi du Maroc à la place de Mohammed V. Il s'agissait d'une offre française faite au rifain via Allal El Fassi.
Les premières années du règne de Hassan II marquaient l’amorce d’une ouverture en direction des fils d’Abdelkrim El Khattabi, restés encore au Maroc. C’est du moins ce qu’affirme dans ses mémoires, Safia Al Jazairi. Le décès de l’émir le 6 février 1963 a mis brusquement un terme à cette tentative de réconciliation.
Quelques jours après sa victoire lors de la bataille d’Anoual (22 juillet 1921), Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi accorda une interview à un journaliste espagnol. Cet entretien portait en grande partie sur la vision de l’émir concernant une solution de paix avec les dirigeants ibériques.
La glorieuse victoire de la bataille d'Anoual en 1921 ne s’oublie pas, comme les milliers de victimes tuées par des gaz chimiques, généreusement fournis à l’Espagne par ses deux alliés : la France et l’Allemagne. Un crime contre l’humanité toujours impunie.
Le 1er juin 2012, le gouvernement espagnol adoptait un décret royal accordant la Croix Laureada de San Fernando, la plus haute distinction pour les militaires, à l’ensemble des membres du régiment des Chasseurs d’Alcantara qui avait essuyé une cuisante défaite, lors de la bataille d’Anoual. De ce revers, des légionnaires en ont fait une chanson.
«Le Comité rifain» ou le rêve de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi de lancer, depuis Le Caire, une nouvelle révolution armée. Il voulait marquer ainsi son opposition aux accords de La Celle-Saint-Cloud.
Depuis son exil au Caire, El Khattabi suivait de très près la situation politique au Maroc. C’est ce que montre la réponse à une lettre de Mohamed Hassan El Ouazzani, une autre figure de la résistance qui avait souffert de la marginalisation. Il évoque les centres de détention, les assassinats et les disparitions qu’avait connus le pays entre 1956 et 1960.
Abdelkrim El Khattabi n’était pas seulement un fin stratège en temps de guerre, qui a inspiré d’autres mouvements de libération, mais il était aussi un brillant négociateur. En témoigne, le processus ayant conduit à la libération en 1923 de 357 prisonniers espagnols qui étaient entre ses mains.