La crise diplomatique qui oppose depuis peu l’Espagne et le Royaume-Uni au sujet de Gibraltar remet au goût du jour la vieille question de la marocanité de Sebta et Melilla. Nombreux sont ceux qui, sur les réseaux sociaux, jugent les deux situations identiques. Madrid défend, avec un argument en particulier qui confirme les analyses de certains politogues marocains. Explications.
En cette période estivale, l’Espagne ne se prépare pas seulement à l’opération transit des MRE, mais, également, aux visites inopinées des activistes marocains dans les îlots qu’elle occupe en Méditerranée. Et cette année, Madrid tente d’éviter le remake des incidents de 2012.
Les récentes opérations de démantèlement réalisées par les forces de sécurité espagnoles n’ont pas été du goût d’Al Qaïda. La cellule maghrébine du groupe terroriste accuse le roi Mohammed VI de coopérer avec l’Espagne dans cette affaire et appelle à la récupération de Sebta et Melilia.
«Explosive», c’est ainsi que les services de renseignements espagnols ont qualifié la situation sécuritaire actuelle au niveau des enclaves de Sebta et Melilia, après le démantèlement, vendredi dernier, d’une cellule jihadiste. Huit personnes soupçonnées d’appartenir à Al Qaida, avaient été arrêtées lors de cette opération.
La nouvelle est tombée tôt ce matin. Les forces de sécurités espagnoles viennent d'arrêter huit espagnols membres d'un réseau de jihadistes proche d'Al Qaida, qui recrutaient au Maroc et en Espagne pour rejoindre les combats en Syrie. Plusieurs dizaines de personnes dont des mineures auraient été enrôlées notamment pour des attentats suicides. Rabat devrait-il avoir peur ?
Dénonçant des conditions «discriminatoires» à l’emploi, des travailleurs marocains de Sebta et Melilia prévoient de bloquer les frontières pour faire valoir leurs droits. C’est ce qu’a annoncé, mercredi à Rabat, la section régionale de l’Union marocaine des travailleurs qui les soutient dans leur démarche.
Un mois après la signature d'un accord visant à renforcer la collaboration policière entre le Maroc et l'Espagne, le chef de la police ibère vante l'aide du royaume chérifien dans le combat contre l'immigration clandestine. Mais est-ce vraiment une collaboration donnant-donnant?