Oussama a 32 ans. C’est depuis la naissance de sa petite fille, il y a trois ans qu’il a décidé de basculer vers l’écologie et milite en faveur de la protection de l’environnement au Maroc. En janvier dernier, il décide de partir avec sa petite fille et un groupe de personnes soucieuses de l’environnement au zoo de Aïn Sebaa pour faire un état des lieux. C’est la première fois qu’Oussama visite le parc zoologique mais il est choqué par ce qu’il découvre.
Rats et pop corn pourri
«Le zoo est dans un état de délabrement total. La moitié des cages sont vides. Ca empeste, c’est sale. Il y a des rats dans les cages. On n’a pas vu un seul gardien faire sa ronde pour surveiller les lieux. Les animaux sont affamés et mangent du pop corn pourri. Vous avez des enfants qui stressent les animaux. Comme le zoo est situé dans un quartier populaire et qu’en plus le tarif d’entrée n’est qu'à un dirham pour les enfants, cela n’arrangent pas les choses» détaille-t-il écœuré avant d’ajouter que l’endroit est tellement sale que sa petite fille a eu une diarrhée le lendemain de leur visite. «C’est honteux qu’une ville comme Casablanca possède un zoo dans cet état. Autant le fermer et au moins les animaux ne vivront plus ce calvaire», lâche-t-il.
Les animaux, pas des êtres prioritaires
Mais au-delà de la colère, c’est l’incompréhension. Oussama ne comprend pas comment la direction a pu laisser le zoo arriver à un tel état de délabrement. Pourtant lui et les autres membres du groupe ont proposé de nettoyer bénévolement le zoo mais la direction ne leur a jamais répondu favorablement. «L’administration du zoo se méfie de nous. On n’arrive pas à avoir un interlocuteur. On nous a laissé entendre à plusieurs reprises que ça ne nous regardait pas et que le zoo n’était pas de notre responsabilité», précise-t-il.
Oussama évoque également un problème de mentalité dans la société marocaine surtout lorsqu’une personne veut venir en aide de manière bénévole à une cause animale «Au Maroc, on considère que les animaux ne sont pas prioritaires au niveau de l’aide que l’on peut leur apporter et que cela se fait au détriment des plus nécessiteux. C’est une erreur de penser ainsi et c’est à nous de changer cette mentalité», explique Oussama.
Un heureux évènement
Au fil de l’entretien le jeune homme nous apprend que l’une des ourses du zoo attend des petits. Il ne cache pas son inquiétude surtout après avoir vu comment vivaient les ours, encerclés par un grillage défoncé pouvant entraîner des blessures au niveau de leurs pattes. «Je me demande s’il y va y avoir un suivi médical pour les petits parce que n’importe quoi peut leur arriver et pire encore ils peuvent mourir. Dans ce zoo, tout est possible», conclut-il amer.