Associations : 352 ONG reçoivent 145 millions de dh de l’étranger

Après la publication des listes des agréments de transports, le gouvernement Benkirane a pris goût à ce jeu, il vient de lever le voile sur les associations marocaines qui reçoivent des aides de l’étranger. Mardi, Driss Dahak, le si décrié secrétaire général du gouvernement, a annoncé devant les membres de la commission justice et droits de l’Homme à la Chambre des représentants, que 352 ONG ont déclaré à ses services avoir bénéficié de financements internationaux dont le montant dépasse les 145 millions de dh. Dahak a précisé, également, que d’autres associations ne se sont pas pliées à cette même règle, occultant, ainsi, toute subvention étrangère. Le secrétaire général du gouvernement (sans appartenance politique, ndlr) n’a pas fourni plus de détail sur les champs d’actions de ces structures associatives ni sur leur nombre.  Des informations qui sont en possession des services de la sûreté de l’Etat qu’ils utilisent à leur guise et au moment opportun. Le cas de Chakib El Khayari en est un exemple éloquent.

Au lendemain des révélations de Driss Dahak, c’est au tour de Habib Choubani, le ministre des Relations avec le parlement et la société civile d’être plus explicite. Devant la même commission à la Chambre basse, le PJDiste a annoncé, comme le rapporte le quotidien Al Massae, que l’association de lutte contre le sida (ALCS) a reçu en 2009 presque 13 millions de dh de l’étranger. De son côté l’AMDH (Association marocaine des droits de l’Homme) a bénéficié de 3 millions de dh de subventions de donateurs internationaux. Le Forum des alternatives du Maroc de Lahbib Kamal a reçu au cours de la même année de 4 millions de dh de la commission européenne, une fondation française et une association néerlandaise.  Baeit Al Hikma (Maison de la sagesse) de Khadija Rouissi a reçu, de l’Alliance internationale en Espagne, plus de 800 milles dh de

Même l’Etat reçoit des aides de l’étranger !

Le timing de la publication de ces listes pose, indéniablement, problème. Un membre du PJD, sous couvert d’anonymat, dit «ne pas comprendre les raisons d’une telle publication», estimant que «la société marocaine n’est pas encore prête à affronter ce genre d’information. Recevoir des aides de l’étranger est toujours synonyme de trahison ou de collaboration avec les ennemis. Il faut d’abord que ces préjugés disparaissent  et ensuite entreprendre cette initiative».

La même source assure qu’ «il est tout à fait normal que des associations marocaines reçoivent des aides de l’étranger. C’est un des mécanismes de la coopération internationale. L’Etat bénéficie de dons en millions d’euros d’agences de coopérations ou d’organisme financiers alors pourquoi pas les ONG ?». Ces associations ayant pignon sur rue ne sont, en effet, que l’arbre qui cache la forêt. Nombreuses sont les ONG qui vivotent avec des budgets annules ne dépassant guère les 5000 dh chacune. C’est dérisoire. Des estimations avancent qu’au Maroc il y a plus de 60 000 associations dont la moitié a vu le jour avec le lancement, mai 2005, de l’INDH (Initiative nationale de développement humain).