Menu

Grand Angle

Prisons : 1,64 mètre pour chacun des 80 milles détenus

Le 30 avril 2008, la direction des prisons change de statut et devient la délégation générale de l'Administration pénitentiaire. Elle n’est plus sous la tutelle du ministère de la justice mais dépend de la primature. Quatre ans après ce changement administratif, les conditions de détentions sont pratiquement les mêmes.

Publié
DR
Temps de lecture: 2'

La population carcérale ne cesse d’augmenter. C’est le principal constat de Hafid Benhachem,délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion. Devant la commission de la justice et des droits de l’homme à la Chambre basse du parlement marocain, ce responsable a estimé que le nombre des détenus oscille entre 75 et 80 000 dont plus de 97% sont des hommes. Durant les dernières quatre années, les centres pénitenciers ont connu une forte arrivée de détenus, environ 5600 personnes. Un chiffre dû notamment à la baisse des bénéficiaires des libertés provisoires des poursuivis en justice de 46% en 2008 à 39% en 2011. En dépit du recul, Benhachem, un des anciens hommes de Driss Basri, s’est prononcé pour une réduction de ce pourcentage.

Concernant les conditions de détentions, le délégué général a été contraint d’admettre des cas d’irrégularités à cause, selon lui, du surpeuplement qui prévaut dans les prisons.  Justement, la surface réservée à chaque détenu a connu, selon Hafid Benhachem, une légère amélioration, passant de 1,4 m en 2008 à 1,64 m en 2011. Quant au budget alloué à l’alimentation des 80 000 prisonniers, il a atteint 331 millions dh en 2011.  Le surpeuplement pourrait s’aggraver avec le transfert des Marocains emprisonnés dans certains pays européens, comme c’est le cas en Belgique. Plus de 1000 personnes sont concernées par l’entrée en vigueur de l’accord de l’extradition des détenus y compris ceux accusés de terrorisme ou d’apologie à des actes de terrorisme.

Des conditions qui ne changent pas

Le passage du délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la réinsertion devant les députés est le deuxième du genre en une semaine.  Lors de son premier passage à la Commission de la justice et des droits de l’homme, Hafid Benhachem a défendu son approche sécuritaire et surtout son refus de laisser les représentants de la société civile entrer dans les centres de détention sous prétexte de respecter la vie des détenus. La dernière visite de ce genre remonte à 2009. L’observatoire marocain des prisons, lors d’une réunion mi-mars à Casablanca tenu avec l’ambassadeur de l’Union européen, a dressé un sombre tableau dans les prisons, faisant notamment référence à la montée des cas de suicide parmi les détenus. Ironie de l’histoire, l’Observatoire marocain des prisons avait, dans un rapport rédigé en 2009, émis les mêmes remarques.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com