Menu

Grand Angle

Le Maroc enfin arrosé par les pluies…mais est-ce trop tard pour l’agriculture ?

Ces prochains jours s’annoncent arrosés au Maroc. La météo prévoit plusieurs jours de pluie jusqu’à la semaine prochaine. Avec plus de 4 mois de retard, ces pluies n’arrivent-elles pas trop tard dans la campagne agricole ? Eléments de réponses.

Publié
Bank Al Maghrib prévoit une production céréalière de 41 millions de quintaux pour la campagne 2011-2012
Temps de lecture: 2'

La météorologie nationale a annoncé hier mardi 3 avril des pluies sur le royaume pour toute cette semaine et ce, jusqu’à mardi prochain 10 avril, rapporte la MAP. La grande question qui se pose alors : Peuvent-elles toujours sauver la campagne céréalière ?

Certaines régions sauvées

Une source proche de la profession des minotiers, qui n’a pas voulu être cité, rappellent que les pluies sont toujours les bienvenues au Maroc, quelque soit le moment de l’année. Les pluies de ces derniers jours et celles prévues pour les jours à venir vont permettre de sauver une partie des meubles. «S’il n’y avait pas ces pluies, la campagne céréalière aurait été une véritable catastrophe !», déclare-t-il. «Dans les régions du Gharb et de Fès-Meknès, ces pluies vont sauver la campagne céréalière. Par contre, pour Doukkala, Chaouia et les autres régions du pays, c’est déjà trop tard et ces pluies ne vont pas sauver grand-chose car les agriculteurs de ces régions les attendaient depuis le mois de janvier», poursuit-il.

Il insiste également sur le fait que cette année, la campagne céréalière sera moyenne prévoyant une production de céréales de 30 à 35 millions de quintaux contre 84 millions pour la campagne agricole 2010-2011. Bank Al Maghrib avait prévu à la fin du mois de mars dernier une production céréalière de 41 millions de quintaux, soit une baisse de 51% par rapport à la campagne précédente.

Oliviers et orangers

Les arboriculteurs marocains peuvent également souffler. Les pluies prévues vont également bénéficier à leur production. «Ces derniers mois, les arbres fruitiers ont été en dormance, c’est-à-dire en période d’activité minimum et ils n’ont pas été impactés par le manque de pluie de ces derniers mois. C’est le cas par exemple de l’olivier, du figuier ou de l’amendier», explique Ali Mamouni, spécialiste des arbres fruitiers à l'Institut National de Recherche Agronomique (INRA) de Meknès. Par contre, il est primordial qu’il puisse continuer de pleuvoir ces prochaines semaines afin justement que ces arbres fruitiers puissent profiter pleinement de la pluie pour se développer. Il rappelle que les périodes sèches ont beaucoup plus d’impact sur les céréales, les légumineuses ou les plantes fourragères qui vont servir à nourrir le bétail. D’ailleurs, bon nombre de paysans se voient obliger de vendre actuellement leur bétail parce qu’ils ne savent pas quoi leur donner à manger, les paturâges manquant cruellement d'herbe, précise-t-il. 

Concernant le cas des oranges et des agrumes, Ali Mamouni souligne que ces fruits ont été beaucoup plus touchés par le gel cet hiver que par le manque de pluie car les vergers sont irrigués, une irrigation qui se poursuit en été. Les producteurs d’agrumes puisent l’eau des rivières, des puits et des barrages situés à proximité de leur verger pour les arroser.  Ce mercredi 4 avril, le taux de remplissage de l'ensemble des barrages est de 67,7% d’après les chiffres du ministère de l'Energie et de l'Eau, contre 80,3% à la même période de l’année dernière.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com