A l’instar des islamistes d’Algérie, le parti travailliste du pays voisin ne cache pas sa volonté de voir, un jour, des peuples maghrébins unis au nom des similitudes culturelles et identitaires. Aujourd’hui, après les échanges de visites entre les chefs des gouvernements, de promesses de négociations et de pourparlers prometteurs, on murmure dans les couloirs présidentiels que la tant attendue réouverture est encore loin. Et ce n’est pas le ministre algérien des affaires étrangères qui dira le contraire. Mourad Medelci, pour le nommer, entrevoit que son pays ne tient pas à brûler les étapes et qu’il préfère attendre et négocier au lieu de se précipiter. Dans le même contexte, le ministre algérien a déclaré, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union du Maghreb Arabe, que la «priorité est désormais accordée au renforcement des relations commerciales et les ressources humaines entre les deux pays».
Les Etats-Unis en ligne…
De son côté, Hillary Clinton n’a pas laissé au placard sa diplomatie. Celle-ci entretient, depuis plusieurs mois, une politique d’intermédiaire entre les deux pays Nord-africains. En effet, la secrétaire d’Etat américaine multiplie les voyages d’affaires entre les deux pays maghrébins pour, «speeder le processus des négociations entre les deux pays», fait-elle savoir, lors de sa dernière visite officielle au Maroc.
Le gouvernement islamiste marocain commence à ne plus croire en la réouverture des frontières, fermées depuis 18 ans environ, ou du moins, ne croit plus en une solution imminente. Partant de cette idée, Saâd Eddine El Othmani, ministre marocain des Affaires étrangères, a exprimé sa volonté de discuter en ce moment avec le pays voisin, de tous les sujets excepté celui sur la réouverture des frontières et de la question du Sahara.
Le ministre marocain en charge des relations avec le parlement et la société civile, El Habib Choubani, affirme que des responsables politiques hautement placés dans les sphères du gouvernement algérien craignent la concurrence avec le Maroc. Ces-derniers, lors d’une visite en civil au Maroc ont découvert que le pays est réellement en voie de prospérité économique.
Cependant, de nombreux observateurs estiment que si les islamistes algériens arrivent au pouvoir dans les années à venir, la question des frontières fermées ne sera plus qu’un mauvais souvenir.