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Grand Angle

Réformes des retraites au Maroc : 9 ans d'attente et ce n'est pas fini

2003, année de l’ébauche de la réforme des caisses de retraites au Maroc. Neuf ans plus tard, le pays est encore loin de trouver le bout du tunnel. Le bureau d’études français Charles Riley a remis sa copie. La commission nationale, présidée par le chef du gouvernement, attend que la commission technique parvienne à une solution consensuelle pour ensuite l’adopter ou l’amender. Encore des années d'attente en perpespectives.

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L’épineux dossier de la retraite revient à la Une de l’actualité. La commission technique se réunira, vendredi 30 mars, pour la seconde fois après celle du lundi 26, pour concocter la meilleure potion à même de redonner vigueur à des systèmes de retraites dont les indicateurs sont dans le rouge.

Deux approches se disputent la vedette : l'une purement financière, basée sur l’équilibre et la pérennité, défendue par l’exécutif et le patronat et l'autre sociale revendiquée par les syndicats soutenus par le BIT (Bureau International du Travail). «La rencontre de lundi rompe le gel qu’a connu ce dossier sous l’ancien gouvernement; nous avons commencé à examiner sérieusement le dossier. Vendredi nous devrons accélérer la cadence», résume Mohamed Hakech, représentant de l’UMT au sein de la commission technique.

Au coeur des prochains rendez-vous de cette commission, l’examen du rapport du bureau d’études français Charles Riley, remis le 30 août 2010. Il s’est prononcé pour «un seul régime de base unifié pour tous les salariés avec l’introduction d’une retraite complémentaire pour les fonctionnaires», confie Hakech. «C’est à nous, maintenant, d’introduire des amendements et de soumettre de nouvelles propositions en vue d’arriver à une solution consensuelle entre les différentes approches des membres de la commission techniques.»

Les caisses de retraites dans le rouge

Parmi les quatre caisses de retraites existant au Maroc, le Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR), la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR) et la Caisse Marocaine de Retraites (CMR), c’est la situation de cette dernière, réservée aux fonctionnaires, qui est la plus alarmante. Sa faillite est prévue en 2020, si rien n’est entrepris pour sauver le navire.

Comment en est-on arrivé là ? Mohamed Hakech n’y va par quatre chemins : «c’est l’Etat qui en est responsable. Depuis 1956 à 1990, la CMR était complétement dépendant du ministère des Finances, un service parmi tant d’autres. L’Etat ne versait pas ses parts de cotisations, cumulant des arriérés de centaines de millions de dirhams dont une partie a été réglée et une autre est encore en attente».

La CNSS, réservée aux salariés du privé, souffre, mais dans une moindre mesure, des mêmes problèmes. Son assise financière n’est guère stable. Pendant des années, cette caisse a était victime de mauvais gestionnaires, causant la perte de 115 milliards de dirhams. L’affaire est devant la justice.

Les syndicats unis mais pour combien de temps ? 

Actuellement, les syndicats ne partent pas en rangs dispersées et sont même unis. Les cinq centrales ayant des représentants au sein de la commission technique, UMT (Union Marocaine du travail), FDT (Fédération Démocratique du Travail), UGTM (Union Général des Travailleurs du Maroc), UNTM (Union Nationale du Travail au Maroc), et la CDT (Confédération Démocratique du Travail), selon Mohamed Hakech, sont sur la même longueur d’onde.

Jusqu’à quand, connaissant les liens existant entre les directions de ces syndicats et les partis politiques et l’Etat ? Une proximité, voire une dépendance, à laquelle vient les graves problèmes internes dans lesquels sont empêtrées les centrales syndicales, les rendant vulnérables et incapables de tenir tête au gouvernement sur le dossier de la réforme des retraites.

hakech
Auteur : hiyani
Date : le 03 juin 2013 à 01h40
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