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Grand Angle

Réseau «Belliraj»: Un vaste coup de filet et beaucoup d'interrogations

Al Qaida et le…Hezbollah sont pointés du doigt par le Maroc. Pourquoi le Royaume fait-il référence au mouvement à tendance chiite du Liban ? Une première !
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Il semblerait que le Maroc soit (re)devenu une cible pour les organisations dites terroristes et installées à travers le monde. En effet, et selon les dires des autorités compétentes, le Royaume serait passé tout près de la catastrophe avec la programmation d’actes infâmes et inhumains initiés par le réseau «Belliraj» (Abdelkader Belliraj alias «Ilyass», 51 ans) et qui visaient «des personnalités politiques marocaines de premier rang, de hauts gradés des Forces Armées Royales (FAR), des institutions politiques et économiques (cambriolages de banques prévus comme source de financement du réseau), une personnalité de confession juive,… « Il ne fait aucun doute sur la volonté et la détermination de déstabiliser le pays», déclarait Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, lors du point presse.

Lors du premier coup de filet (d’autres sont programmés), près d’une trentaine de personnes ont été arrêtés dont des responsables politiques, des commerçants, mais aussi, un médecin, un pharmacien, un professeur et instituteur, des artisans, des chefs d’entreprises et autres techniciens. En clair, toutes les composantes de la société marocaine sont largement représentées. Ce qui constitue une première ! En effet, lors des précédents attentats (16 mai 2003, avril/mai 2007), les protagonistes étaient issus de milieux particulièrement défavorisés. Pour l’heure, peu d’informations sur ce phénomène émergent, mais surtout très inquiétant. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’une psychose s’installe dans chaque foyer, quartier, lieux de vie et de travail,… Ainsi, cet état de fait mérite beaucoup plus qu’une «simple explication de texte».

Pis, et là également le Maroc joue la carte de la nouveauté. Par la voix du ministère de l’Intérieur, on apprend que les responsables du parti «Al Badil Al Hadari » (Alternatives Civilisationnelles», à savoir Mostapha Mouatassim, Secrétaire général, et Mohamed Merouani, Secrétaire général adjoint, ainsi que le dénommé Mohamed Amine Regala (parti de Al Houma), «sont directement impliqués dans le réseau. Ils ont servis de porte d’entrée à l’Emir Belliraj pour infiltrer le champ politique et la société civile», précisait-il.

Pour autant, ont-ils des liens étroits avec l’organisation à tendance chiite du Hezbollah, comme l’a annoncé Chakib Benmoussa ? Si oui, de quelle nature ? Le mouvement dirigé par Nassrallah est-il identifié comme un réseau terroriste par le Royaume ? Ne faut-il pas craindre une réaction de la part du Hezbollah ? Le Maroc a-t-il les «moyens» de prendre pour «cible» ce mouvement ?

Toujours au rayon des interrogations, quand, comment et où l’arrestation de Kader Belliraj a été réalisée ? Présenté par le Maroc comme l'«un des plus dangereux activistes recherchés dans le monde», figurait-il sur les tablettes de la CIA, d’Interpol ? Aucune information ne filtre sur le sujet, alors qu’il serait l’auteur de six assassinats perpétrés en Belgique et de hold up (camion de la Brinks au Luxembourg en 2000). Comment un individu de cette trempe a pu passer entre les mailles des filets sécuritaires nationaux et internationaux et «agir» en toute quiétude et à l’abri des regards?

En clair, que se passe-t-il ? Doit-on s’alarmer ? Avoir peur ? Les discours récents de Nicolas Sarkozy centrés sur la religion constituent-ils un «message», obéissent-ils à une vision religieuse du monde ? La situation au Moyen-Orient et les tensions entre Israël et le Hezbollah, ont-elles un lien étroit avec la position adoptée par le Maroc ? Doit-on lire «un alignement» aux positions américaines ? La «neutralité» du Maroc dans les grands conflits que connaît le monde d’aujourd’hui est connue de tous. Feu Hassan II s’était fabriqué un costume d’homme de paix et de dialogue. Qu’en est-il dorénavant ? Le «poids» des enjeux géostratégiques et celui des réalités socioéconomiques imposent-ils un changement de cap et de ton ? Il faut croire que oui…

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