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Grand Angle

France/Maroc : plusieurs contrats, un TGV mais des «Rafales» et des mandats d’arrêts qui…fâchent

Si Nicolas Sarkozy comptait sur sa visite d’Etat comme instrument de mesure de sa popularité au Maroc, le président français a dû se trouver rassuré voir littéralement comblé. En effet, c’est en grande pompe que le Roi Mohammed VI l’a accueilli, plus de 48 heures durant, à Marrakech, Rabat ou encore Tanger.
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Cette visite, à forte connotation économique, a permis aux deux Chefs d’Etats de signer une «brochette» de contrats (TGV, frégate,…), un protocole d’accord pour l’utilisation du nucléaire civil (histoire de rappeler à l’Iran que la France n’est pas opposé à l’utilisation du nucléaire civil par des pays arabomusulmans et par la même occasion de «s’aligner» sur les positions des américains qui ont signé un accord identique avec l’Algérie en juin dernier).

Voilà pour la face visible de l’iceberg et pour le côté «fun» de cette visite. Cependant, deux nuages noirs sont venus ternir le ciel bleu et dégagé. Il s’agit du refus du Maroc de faire l’acquisition des avions «Rafales» du groupe Dassault, lui préférant un escadron d’avions made in USA, certes d’occasion, mais «correspondant» au moyen financier du Royaume, selon certaines indiscrétions.

Néanmoins, il semblerait que le lobby de l’armée, très puissant au Maroc, ne soit pas étranger à ce choix. Pis, il aurait pesé de tout son poids pour que le «marché» soit conclu avec les américains. Les décideurs militaires se sentiraient plus proches de leurs homologues US que de leurs «camarades» français. Il se dit même qu’ils se seraient invités pour appuyer la volonté du Maroc à ne pas accueillir Nicolas Sarkozy lors de son récent tour du Maghreb. Pourquoi ? De peur que Nicolas Sarkozy arrive à vendre les «Rafales», alors que des engagements auraient été pris par ailleurs….

En outre, il convient de revenir sur l’intervention judiciaire (et médiatique) du juge Ramel, en charge de l’affaire Ben Barka, qui a profité de la visite d’Etat pour ré exprimer sa volonté (et sa détermination) à entendre 5 Marocains dans le cadre de son enquête. D’autant plus que ces derniers sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international et que l’un d’entre eux se nomme…Housni Benslimane, homme d’Etat, en charge de la gendarmerie royale.

Il ne va pas sans dire qu’il ait été concevable que Nicolas Sarkozy et Rachida Dati (présente également au Maroc et Garde des Sceaux) n’ont pas été «sensibilisés» voir prévenus de cette…offensive. Si Nicolas Sarkozy s’est contenté de déclarer que la justice est indépendante», histoire de dire qu’elle intervient à tout moment et sans «ordres ni consignes», il n’en reste pas moins que le goût amer laissé par l’annulation de l’escale au Maroc du «Sarkotour» au Maghreb (et ce au dernier moment), combiné au marché…perdu des avions Rafales, laissent pensif. Et si c’était une réponse «du berger à la bergère»…

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