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Grand Angle

Maroc : Vers une infrastructure antisismique

Il y a 52 ans, la ville d’Agadir s’est écroulée dans un tremblement de terre hors du commun. Le Maroc connait une forte activité sismique qui mobilise la scène scientifique et politique nationale depuis 10 ans.

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/DR La ville d'Al Hoceima reste sismologiquement vulnérable
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Aujourd'hui, le Maroc fête le triste anniversaire du tremblement de terre qui avait détruit Agadir en 1960. Il n’est pas rare au Maroc que l’activité sismique provoque des tremblements de terre, mais la majorité de ceux-ci sont heureusement de faible magnitude. La dernière de secousse a eu lieu, le 18 février, dizaine de jours entre Meknès et Tanger et a été enregistrée entre 4,1° et 4,4° de magnitude.

«Le Maroc est situé dans un domaine de collision continentale due au rapprochement des plaques tectoniques (Afrique-Europe) dont les contraintes sont principalement absorbées par la chaîne atlasique et le Rif. A l’ouest du détroit de Gibraltar, les villes marocaines sont soumises à l’influence de l’activité sismique de la zone qui sépare l’Atlantique centrale et l’Atlantique Nord. Cette zone est susceptible de générer des séismes à haute magnitude», explique le sismologue Lahsen Ait Brahim, responsable du groupe recherche Georisk, à la faculté de sciences de Rabat.

En cas de série de secousses légères, les sismologues marocains ne tirent pas la sonnette d’alarme. «Le plus important ce n’est pas de mobiliser l’opinion publique nationale. Les sismologues marocains ont plutôt mobilisé le ministère marocain de l’Urbanisme en collaboration avec le ministère de la Recherche scientifique et les instituts scientifiques nationaux concernés pour l’élaboration d’un code de construction qui résiste aux tremblements de terre à haute magnitude», explique le sismologue Lahsen Ait Brahim. Le plan de construction Règlement ParaSismique est né il y a 10 ans. Ce code encourage l’ensemble des architectes, urbanistes, géophysiciens et sismologues du pays à prendre en première considération l’infrastructure antisismique dans leurs plans d’urbanisation surtout dans les zones les plus exposées aux tremblements de terre et inondations.

Toutefois, chez certains Marocains, la peur renaît à chaque anniversaire du tremblement de terre d’Agadir (1960) ou celui d’Al Hoceima (2004). «Il y a eu beaucoup de littérature scientifique et médiatique sur la psychose et la possibilité de prédire les séismes dans l’avenir, je peux garantir que toutes les données scientifiques pluridisciplinaires réunies ne pourront jamais augurer un tremblement de terre. Il est seulement possible d’y résister», soutient le sismologue.

Le Maroc veut rejoindre le groupe des 78 pays dont les gouvernements ont créé des plates-formes nationales pour la réduction des risques liées aux catastrophes naturelles et pour soutenir les politiques de résistance aux catastrophes naturelles, dont les séismes, a annoncé, hier, l'ONU International Strategy for Desasters Reduction (UNISDR). Une feuille de route pour la création de cette plate forme marocaine a été développée par 40 poarticipants, au début du mois, issus de 11 ministères différents. Un soutien financier doit venir au Maroc de la Banque mondiale via l'UNISDR.

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