Etats Unis : Nouvelles révélations sur l’espionnage des musulmans

Du côté du New Jersey, au nord-est des États-Unis, la moutarde est montée au nez des politiques américains. Jeffrey Chiesa, procureur général du New Jersey a le nez penché actuellement sur cette affaire ayant défrayé la chronique Outre-Atlantique, selon les propos hier mercredi de Cory Booker, maire de Newark, plus grande ville de cet état. Ce dernier a invité les autorités du pays à reconsidérer vivement cette affaire caractérisée comme «profondément offensante». L’actuel gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie, a quant à lui qualifié «d’inquiétantes» ces surveillances. A un an des élections présidentielles américaines, les républicains sont très intéressés par cette affaire peu glorieuse. Non pas pour dénoncer les injustices subies par les musulmans de New York mais pour mieux s’en prendre à l’administration de Barack Obama, également fustigée par les journalistes de l’Associated Press.

Musulmans ? Vous êtes épiés

En 2007, l'Unité secrète Démographique de la police new-yorkaise a fréquemment sillonné les rues de Newark, photographiant chaque mosquée et opérant des écoutes dans les entreprises musulmanes. Les résultats ont été catalogués dans un rapport de 60 pages, obtenu par l'Associated Press. Cependant, il y avait aucune mention du terrorisme ou de tout acte criminel.

Toujours selon l'agence Associated Press, «les Américains qui habitent ou travaillent dans les grandes villes du New Jersey ont fait l'objet d'un plan de surveillance qui visait à établir une base de données sur les lieux fréquentés par les citoyens de confession musulmane. Les 9000 Marocains vivant à New York étaient les plus espionnés.

Qui a commandité l’affaire ?

Cory Booker, l’actuel et l’ancien directeur de police de Newark ont expliqué avoir été induits en erreur par la police de New York, «qui a manifesté le désir de répondre à quelques questions qu’ils se posaient au sujet des musulmans», mais ne les ont pas informés de «la profondeur de l'enquête planifiée».

«Si mes agents étaient au courant de cette manœuvre visant à épier des individus sur la base de leur religion, j’aurais personnellement sévi puisque cela va à l’encontre de mes propres principes», a affirmé le Maire démocrate de Newark Cory Booker.

Selon le directeur de la police de Newark Samuel DeMaio, qui était chef adjoint du département à l'époque, «la Police new-yorkaise cherchait à être représentée autour de la ville pour les besoins d’une enquête dont elle n’a jamais révélé les menus détails». «Nous voulons vraiment être clair : la police de Newark ne se serait jamais adonnée à ce type d'activité», a-t-il poursuivi. Gary McCarthy, directeur de la police de Newark en 2007 et actuellement commissaire de police à Chicago, a expliqué aux journalistes de l’AP que «les agents de Newark n’ont absolument pas été impliqués dans l'opération». Dès lors, les ordres ont-ils été donnés d’en haut ? La question ne vaut pas un dollar.