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Grand Angle

Des associations marocaines relancent le débat pour stopper le TGV

Un regroupement d'associations marocaines lancent l'appel Stop TGV. Elles veulent rouvrir le débat concernant la construction d'une ligne de TGV entre Tanger et Casablanca. La rentabilité, la priorité donnée à un tel projet, le mode de signature de contrat ... tout pour ces associations est contestable.

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Temps de lecture: 3'

«Si le débat est ouvert, on arrêtera ce projet.» Le leitmotiv de Omar Belafrej, co-initiateur du mouvement Clarté ambition courage, mardi 21 février, en conférence de presse à Rabat, sonne comme une incantation. Avec 6 autres associations dont Capdéma (Cap Démocratie Maroc), Intitiative BDS Maroc (Boycott, Désinvestissement et Sanction pour Israël) et Transparency International, il lance un appel, nommé «stop TGV», à signatures et à destination des associations et des citoyens marocains pour demander l’arrêt du projet de LGV entre Tanger et Casablanca. «Plus nous aurons de signatures, plus nous aurons de poids pour imaginer porter notre appel devant les députés et les responsables politiques», explique Omar Belafrej.

«Cette décision hypothèque notre avenir financier pour des années, alors qu’il y a tant de projets de développement prioritaires», estime Sion Acidon, président de BDS Maroc. En ligne de mire pour ces 7 associations : les nombreux investissements pour le développement du royaume qui pourraient être réalisés avec les 25 milliards de dirhams alloués à la réalisation de la ligne à grande vitesse. Un argument qui a ses limites : un autre projet que la LGV, a fortiori une pléiade de projets, n’auraient jamais bénéficié d’un financement aussi avantageux de la part de la France. Elle prête directement au Maroc 625 millions d’euros remboursables sur 60 ans dont la premier échéance tombe en 2028, selon Capdéma. S’ajoutent un prêt de l’Agence Française de Développement (AFD) de 220 millions d’euros et un don simple de 75 millions d’euros. Des largesses dont la France n’aurait pas fait preuve si ce n’était pas l’entreprise française Alstom qui avait obtenu le contrat. Reste pour Omar Belafrej que le «froid, cet hiver à contraint certaines personnes, dans les montagnes, à être évacuées à dos de mulet. N’est-il pas plus urgent de construire des routes dans les villages isolés ?», demande-t-il.

«La LGV sera déficitaire»

Pour Karim Hajjaji, président de Capdéma, s’ajoute un problème économique. «Nous avons évalué le coût d’un trajet aller en train entre les deux villes pour un passager à près de 30 euros. Le verdict est sans appel : la LGV sera déficitaire», affirme-t-il. L’association, dans un rapport d’étude réalisé avec «les rares informations disponibles», souligne Karim Hajjaji, propose une alternative au TGV : la technologie Railjet qui, «dans l’hypothèse d’une ligne parfaitement rectiligne mettrait Tanger à 3h18 de Casablanca», contre 2h10 pour le TGV, et contre 4h45 aujourd’hui. «Sur le coût global du projet, la solution TGV représente un surcoût de 450%» par rapport à la technologie Railjet, souligne le document de l’association. Cet éventualité avait été évoquée par l’ONCF mais n’a pas été retenue.

Pourquoi ? Parce que «la décision a été prise de façon tout à fait arbitraire, elle est venue d’en haut», affirme Omar Belafrej. «Il n’y a pas eu de mise en concurrence au départ entre plusieurs prestataires», souligne M. Saddouk, secrétaire général de Transparency International. La décision a été prise aux plus hauts sommets des deux Etats français et marocains.

Entente directe

«Le 8 septembre 2011, à la gare de Belfort, où il est venu inaugurer une nouvelle ligne TGV en France, Nicolas Sarkozy, visiblement diminué par les affaires qui anéantissent sa fin de mandat, prend à témoin Patrick Kron, le patron d’Alstom : «Oui, on s'est battu, Patrick, pour que vous ayez le TGV au Maroc et c'est un fait économique et politique sans précédent : le premier TGV du continent africain sera d'Alstom !», raconte Ali Amar dans son dernier livre « Paris-Marrakech: Luxe, pouvoir et réseaux». Pour le journaliste marocain qui apporte son analyse et a signé l'appel stop «TGV», «pour Sarkozy, l'avantage - si on peut parler d'avantage - est de faire du Maroc une vitrine de la technologie française pour des raisons essentiellement électoralistes» et pour Mohamed VI, «cela fait partie de sa politique de folie des grandeurs ; c'est un caprice. Cela participe à son image de «roi moderne.»

Le contrat s’est décidé sans passer par un appel d’offre; «il y a eu entente directe, c’est une possibilité offerte par la loi marocaine», indique M. Saddouq. Difficile, donc, d’imaginer une action en justice au-delà de l’appel militant «Stop TGV». «Des poursuites en justice ne sont pas l’ordre du jour», confirme M. Saddouq. «Nous ne visons personne, notre appel n'est contre personne, il est pour le Maroc », tient à souligner Omar Belafrej.

Après la mobilisation citoyenne, comment parvenir à faire barrage concrètement au projet de LGV pour le rassemblement associatif ? Faire en sorte que les parties renégocient le contrat mais le contexte politique marocain n’est pas porteur. Lahcen Daoudi, alors pressenti pour être ministre de l’Equipement, avait qualifié mercredi 21 décembre, de «catastrophique», un projet de 33 milliards de dirhams dans «un pays où il existe encore des villages dans l’Atlas qui ne disposent pas du moindre moyen de communication». Finalement, dans une interview donnée à Jeune Afrique, il renonce : «nous ne reviendrons pas sur ce qui a déjà été lancé.» Côté français, «nous espérons, à l’approche de la présidentielle, que le nouveau gouvernement français impulsera une nouvelle politique de coopération qui favorise le débat au sein des populations des pays avec lesquels elle traite», souligne Omar Belafrej.

periode de vitesse
Auteur : 2002nidal
Date : le 24 février 2012 à 19h45
plus vite tu déplace,plus vite tu gagne du temps et le temps c est de l argent.
ou alors continuer avec la charrette et l âne.w li bra yrbeh l3ame twil
jamais content
Auteur : Daït Aoua
Date : le 22 février 2012 à 19h51
Si ces associations etaient payées suivant leur travail on ferait de serieuses economies.





En réponse à ELCHAMALI
Auteur : Noproblemo
Date : le 22 février 2012 à 19h11
L’inde et le Brésil se sont les nouveaux géant économiques et le Maroc n'a pas la richesse de ses deux pays émergents.
Le Maroc s'est fait dupé par par le petit nain malin
( SARKO) car la France à besoin de nouveau marché et n'arrive plus à vendre son TGV et son Rafale.
Nous voulons mettre toujours la charrue avant les bœufs. il y a d'autres priorités comme le désenclavement des régions isolés, la construction d’hôpitaux et de nouvelles écoles.
Le Maroc ce n'est pas uniquement l'axe Tanger rabat casa c'est aussi tout le reste.
La France n'est plus un modèle de référence , cessons de les vénérer. Il y a d'autre partenaire économique moins onéreux.
....
Auteur : ElChamali
Date : le 22 février 2012 à 17h41
Concernant le Rafale, l'Inde et le Brésil n'ont pas ton point de vue.
Quand à dire ce qui coûte cher, essaie d'imaginer le Maroc sans les investissement français et son soutien politique. Il faut voir notre relation dans son ensemble, pas comme un bête comptable. Nous ne sommes pas en guerre avec les français, çà peut aussi être positif d'être en bon terme ?
Et je doute qu'il soit très malin pour le Maroc d'acheter chinois, comme tu le dis.

Quand à dire qu'un projet (quel qu'il soit) qui fluidifie l'axe économique majeur du Maroc, le plus peuplé, parceque soit disant y a plus important à faire du genre des routes qui mènent au fond de l'Atlas pour les 3 bergers qui s'y trouvent. Je pense qu'à terme tout le monde y sera perdant (le berger comme l'urbain). C'est pathétique.

il y a d'autres priorités
Auteur : hammady
Date : le 22 février 2012 à 12h40
Bien que le TGV soit un moyen moderne de transport, je reste persuadé que ce n'est pas une priorité. pour notre Pays. Avec le cout exorbitant de ce projet , il aurait fallu étendre les lignes de train par exemple vers les provinces du sud .
Une ligne Ouarzazate /Marrakech, une ligne Errarchidia/Meknes . Rien que ces deux lignes soulageraient les transports en commun déficients pour ces deux régions qui ne cherchent qu'à se développer , le transport des marchandises via le rail est un atout favorable pour l'économie et l'environnement , on épargnerait aussi des vies sur les routes vers ces régions, dangereuses et mal entretenues.

Mais à quoi bon , je rêve ..... d'une vraie démocratie dans laquelle le peuple est consulté avant d'aller parader à la télé pour nous assommer de ces comédies
d'inaugurations et déplacements plus couteux parfois que la chose inaugurée.

P.s un député français a chiffré un simple déplacement du Président Sarkozy en priovince à: 220 000 euros en moyenne.
Alors imaginez au Maroc ...


Dernière modification le 22/02/2012 12:49
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