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Grand Angle

Maroc : La drogue, une activité génératrice de revenus pour les femmes du Rif

Les locaux du Centre de Recherche sur l'Afrique et la Méditerranée (CERAM), rattaché à l’Ecole de Gouvernance et d’Economie de Rabat ont abrité mardi 14 février une conférence sur le thème de la sécurité dans la zone sahélienne. La principale intervenante Kenza Afsahi, chercheuse en économie et en criminologie comparée, s’est chargée de faire le point sur les «femmes et la drogue» mais aussi leur «rôle et invisibilité dans l’économie illégale» au Maroc. Ainsi, la culture du cannabis par exemple en zone rurale dans le Nord permet à de nombreuses femmes de subvenir à des besoins primaires.

Publié
Des femmes marocaines ont pu s'acheter des biens de consommation grâce à la culture du cannabis
Temps de lecture: 3'

En Turquie, les femmes étaient impliquées dans la culture quand le pays produisait du pavot à opium, pendant les années 1970. «Il s’agit d’une activité comme une autre. D’ailleurs, au Pérou ce sont surtout les femmes qui sont visibles dans la culture de la coca et non de la cocaine qui est la plante transformée», révèle Kenza Afsahi. Au Maroc, il est difficile d’évaluer le nombre de femmes cultivatrices de drogue. Elles ne mesurent pas pleinement la notion de «criminalité» en jeu. Car «c’est ce qu’on a bien voulu qu’elle fasse» : cultiver du cannabis.

Economiste de formation, Kenza Afsahi a souligné au cours de son intervention qu’elle a élargi son travail à la sociologie et à l’anthropologie. Auteur d’une thèse intitulée «les producteurs de cannabis dans le Rif-Maroc : étude d’une activité économique à risque», la jeune femme avait préalablement mené des enquêtes de terrain sur les usages à risque de la consommation de drogue ainsi que le processus de vente en France et en Belgique.

Une véritable économie informelle …

Au Maroc, la moitié de la population est rurale et les terrains agricoles souvent parcellisés. Les femmes sont peu rémunérées dans ce secteur et elles interviennent dans plusieurs aspects de l’activité agricole. La production, la commercialisation ou encore la consommation de drogue constitue véritablement une économie informelle puisque le cannabis rapporte 12 à 16 fois plus que l’orge quand il est irrigué.

Les chiffres officiels font état d’une baisse de la culture du cannabis néanmoins elle est encore pratiquée par certaines entreprises agricoles familiales. Il y a en outre une floraison de villages qui ont introduit la culture du cannabis. «Un homme va propager dans son village l’intérêt particulier de cultiver du cannabis et apprendre ensuite aux femmes les techniques». Ainsi, «il est difficile de parler d’économie d’échelle dans le Rif. Les économies d'échelle sont liés à la parcellisation des terres, ainsi il ne peut pas y en avoir puisque les terres sont éloignées les unes des autres...ou les surfaces trop petites», explique la chercheuse marocaine.

En outre, dans les zones historiques de culture, consommer du kif, en fumer fait partie de la tradition, ajoute-t-elle.

… dans laquelle les femmes sont sous-représentées

Kenza Afsahi n’a pas manqué de noter une «sous-représentation des femmes» dans le secteur agricole. Les femmes ne participent pas toujours à toutes les étapes de la culture du cannabis notamment. Généralement, elles sont autorisées à participer au désherbage et à la récolte mais pas à l’irrigation par exemple.

Parmi les enquêteurs d’une recherche socio-économique commandée en 2003 par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Kenza Afsahi était la seule femme. «Je suis allée ainsi facilement à la rencontre de ces femmes du Nord. Et il n’est pas très évident de criminaliser cette culture du cannabis auquel ces femmes s’adonnent au Maroc ». «Ce n’est pas parce que l’on en cultive qu’on est un criminel», s’insurge Kenza Afsahi. 

Quant à la commercialisation, elle reste exclusivement masculine. Dans les zones nouvelles de division du travail, la présence des femmes est néanmoins prégnante dans toutes les étapes.   

Peu rentable mais satisfaisant

Ces «actrices invisibles … qui ne réalisent pas qu’elles peuvent être incarcérées» ne sont pas toujours rémunérées. Elles bénéficient néanmoins d’une plus vaste liberté de mouvement et d’un pouvoir de décision qui ne leur était pas toujours accordé. «La culture du cannabis a amélioré leur niveau de vie certes, mais leur statut n’a pas considérablement évolué». 

La majeure partie d’entre elles ont pu, grâce à la culture du cannabis, s’acheter des biens de consommation. «Elles ne cherchent pas à s’enrichir», explique Kenza Afsahi et cette culture illégale a amélioré l’accès aux soins dans certains villages. «Le cannabis a changé quelque chose dans certains villages on l’on se nourrit mieux».

La culture du cannabis a baissé ces dernières années suite aux pressions gouvernementales. Les femmes rencontrées, sources du développement de leurs contrées se sont tournées vers d'autres types de cultures alternatives à présent. Elles se donnent à tout prix les moyens d’alphabétiser leurs enfants, entre autres.

A qui profite cette situation ?
Auteur : participant
Date : le 19 février 2012 à 20h22
l'alcool est encore plus destructeur que cette plante naturelle. Il n'y a que la légalisation ou le contrôle de la vente de cette plante qui permettra à ces pauvres agriculteurs de vivre decement , et de limiter par la prevention et l'information transparente la consommation de ce produit.
A quand une regie du kif au Maroc ? en ces temps ou on a besoin de revenus.
cette plante n'est qu'un anti depresseur et un relaxant comme un autre. Pourquoi les grands groupes pharmaceutiques vendent des anti depresseurs chimiques ??? je crois bien que ce sont eux qui bloquent des mains et des pieds la legalisation de ce produit.
y a malheureusement beaucoup d gens qui se font de l'argent sur le dos des marocains ..... allah yahdina....
lucratif pour certain mais destructrice pour d'autre...
Auteur : baker67
Date : le 18 février 2012 à 22h40
Vous savez que cette drogue venant du maroc detruit la jeunesse en France...moi meme MRE comme vous nous appellez je me desole de voir ces jeunes qui ne veulent plus se casser la tete à chercher du travail et prefere tenir les entrées d'immeuble afin de vendre leurs saloperie qui detruit les neurones de nos enfants.Tous les jour j implore notre bon dieu pour arreter ce massacre et envoyer les coupable en enfer.Allah y chef...
bah..........
Auteur : Daït Aoua
Date : le 18 février 2012 à 17h15
Bah.........en fabrication du Kif au Rif ....on n'est pas à ça prés :)
culture
Auteur : georges
Date : le 18 février 2012 à 11h01


Oui rien de mal a cultiver , et en fait elles ne sont payées que des clopinettes comme on dit ,mais les benefs juteux sont faits apres ces femmes , et en France ,meme dans les petits pays de campapgne , a la sortie des ecoles cette saloperie est vendues au travers de faineants crapuleux avides d'argent facile,pour frimer l'ete au bled avec des voitures qui font baver les pauvres ,
si on appelle çà civilisation , chapeau, celle du crime oui
car ces traffics debouchent sur le crime .
honte à ceux qui font ce traffic , car la marchandise arrive non stop, à part quelques articles dans le journal ou on dit avoir saisi 40kg dans une golf , 4000kg passent ailleurs , on croit rever !!!!
mensonges permanents comme d'hab .
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