Un nouveau scandale vient éclabousser les services de renseignements marocains. Agé de 56 ans, un Germano-marocain est soupçonné, selon une annonce du Parquet Fédéral de Karlsruhe (sud-ouest), de «travailler pour les services secrets marocains». Il aurait été en outre tout particulièrement «chargé de surveiller le Front Polisario», rapportent plusieurs médias dont le quotidien américain The Washington Post.
Mohammed B. a ainsi été interpellé hier mercredi au motif qu’il aurait «livré des informations sur d’autres Marocains résidant en Allemagne, particulièrement des membres et sympathisants du Polisario», explique l’Agence France Presse. Des perquisitions ont été notamment effectuées dans «l’appartement de la personne interpellée, ceux de deux autres suspects et les locaux d’une association».
Espions marocains à l’étranger ?
Février 2011, un homme âgé d'une quarantaine d'années avait été suspecté d’être un espion à la solde des services secrets marocains par le parquet fédéral allemand. L’homme était accusé de surveiller les activités de membres du Polisario en Allemagne, entre octobre 2009 et octobre 2010.
En 2010, un ressortissant Maroco-néerlandais avait été reconnu «coupable d’espionnage pour les autorités marocaines» à la suite d’un procès largement médiatisé. L’ex-policier d’origine marocaine Redouane Lemhaouli, dit Ré était accusé d’avoir fourni des informations confidentielles aux autorités marocaines entre 2006 et 2008. La communauté marocaine des Pays-Bas s’était vue «confrontée à un passé de relations douloureuses avec les autorités marocaines - surveillance, espionnage - que beaucoup croyaient révolu».
Une enquête publiée par le quotidien Tel Quel à la suite de l’affaire Lemhaouli, révélait que «nos espions ont la tâche (secrète, bien entendu) d’infiltrer les milieux et les réseaux sensibles, à commencer par les rouages des chancelleries occidentales, mais aussi d’encadrer la communauté marocaine à l’étranger. Le but premier … étant de suivre à la trace les mouvements des «fortes têtes» (activistes politiques, islamistes) marocaines de la diaspora». Cette affaire vient alimenter les supputations à propos des «espions marocains» prétendument présents en Europe et en Amérique du nord, surtout dans les agglomérations avec une forte présence d’immigrés marocains.