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Grand Angle

La femme artiste dans le monde arabe

L’ouvrage «La femme artiste dans le monde arabe» de Rita El Khayat, publié en mai 2011, évoque tour à tour les différentes figures féminines de l’art arabe depuis ses origines. Il insiste sur le rapport entre la situation de ces femmes dans la société et leurs pratiques artistiques.

Publié
DR/ Le Soir
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Rita el Khayat a publié, en mai, aux éditions de Broca, «La femme artiste dans le monde arabe». Féministe, elle est à la fois médecin psychiatre, psychanalyste et femme de lettres. Auteur de plus d’une trentaine de livres, elle publie avec «La femme artiste dans le monde arabe», un ouvrage qui doit en appeler d’autres. Chaque chapitre, généralement court, évoquant une figure d’artiste féminine arabe, n’est qu’une ébauche de lui-même.

 Du moins, l’ouvrage permet il de caresser des richesses culturelles et artistiques d’autant moins connues que les femmes dont parle Rita El Khayat subissaient généralement un statut social des plus ingrats. «Les femmes artistes dans le monde arabe sont assimilées à des prostituées», affirme l’auteur. Un constat historique.

 Les Qiyyane, chanteuses poétesses, ont été admirées par de grands poètes arabes durant la période pré-slamique. Elles chantaient, dansaient, jouaient des instruments de musique, maîtrisaient le lexique de la poésie arabe. Leur statut social n’en restait pas moins celui d’une esclave. Les Almées, «celle qui est instruite et savante», sont aussi femmes de tous les plaisirs. Elles dansent, chantent, s’accompagnent d’instruments, improvisent des vers..., en somme divertissent les hommes grâce au raffinement de leur art. Les jariat - dont Shéhérazade, elle-même - jouent le même rôle au sein des harems. 

Il existe toutefois plusieurs exceptions à la règle  qui  veut qu’une  femme  artiste,  dans l’histoire du monde arabe, souffre, au sein de la société où elle vit, du statut le plus dévalorisé. Dans les premiers temps du soufisme, des femmes se réunissaient au sein de zaouiyat. «Non seulement elles prient, chantent, observent les rites et les pratiques soufis, mais elles prêchent et enseignent», souligne Rita El Khayat.

Les Chikhats dansent et chantent avec les hommes. Là, ces pratiques artistiques ne  dévalorisent pas leurs acteurs, elles ont au contraire une  dimension sociale très importante. Face à la variété et au nombre de tribus berbères, la danse et les chants, spécifiques pour chacune d’elle, signent une appartenance sociale au groupe. Ces chants dansés interviennent à chaque étape de la vie familiale et sociale. 

En insistant sur la dimension artistiques des traditions culturelles arabes et marocaine, Rita El Khayat pousse son lecteur à offrir une reconnaissance artistique à ce que d’aucuns appellent le folklore.  

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