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Grand Angle

La stérilité au Maroc : Entre fatalité sociale et solutions médicales

La stérilité est toujours une douloureuse expérience, elle l’est plus encore pour les femmes marocaines. Leur position dans la société et dans leur famille est telle qu’elles sont les premières à en subir les conséquences. Aujourd’hui, des solutions médicales existent pour bien des cas, mais elles restent méconnues et chères.

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Au Maroc, quand un couple ne parvient pas avoir d’enfant, l’épouse est frappée par tous les maux. Elle est immédiatement tenue pour responsable. A défaut d’une évolution des mentalités et des comportements, des solutions thérapeutiques existent.

Pour l’heure, «quand un couple ne parvient pas à avoir d’enfant, c’est toujours la femme qui, en premier, vient consulter un médecin. C’est donc à travers sa démarche que l’on peut atteindre l’homme pour savoir lequel des deux est stérile», explique M. Bennis, gynécologue spécialiste du traitement de la stérilité à Casablanca.

Pourtant, «l’infertilité est répartie quasi-équitablement entre les hommes et les femmes», atteste le docteur Bennis. Enfin, l’infertilité d’un couple, est parmi les premières causes de divorces, or une femme divorcée qui serait réputée stérile voit ses chances de refaire sa vie avec un nouvel époux très fortement réduites. A elle seule, alors, de subvenir à ses propres besoins.

Pourtant, aujourd’hui, des traitements de la stérilité existent, mais restent chers. «La CNSS ne rembourse pas la Fécondation In Vitro (FIV), notamment, souligne le Dr Bennis, or l’ensemble des démarches à réaliser jusqu’à la FIV coûtent au total près de 30 000 DH.» Les femmes qui arrivent dans le cabinet du Dr Bennis ont attendu environ 5 ans après leur mariage. Le couple suit à partir de là une série d’examens : bilan infectieux et hormonal, échographie pour vérifier s’il y a ovulation, spermogramme, puis hystérographie(radio de l’utérus).

Au Maghreb, 30% des cas d’infertilité temporaires sont dus à des troubles ovulaires. Les cas d’excès de poids sont en grande partie responsables de ses dérèglement hormonaux», explique le Dr Bennis. Dans les pays en voie de développement les cas d’adhérence des trompes de l’utérus sont aussi très fréquents. «Ils sont causés par des maladies infectieuses comme les maladies sexuellement transmissibles», ajoute le docteur.

Les traitements se sont beaucoup développés au Maroc. Les troubles hormonaux se corrigent simplement par voie médicamenteuse. La chirurgie tubaire permet de remédier au phénomène d’adhérence des trompes (bouchées). Les inséminations artificielles interviennent, notamment, dans les cas où le taux de spermatozoïdes du sperme est trop faible. Enfin, au Maroc, e nombre de FIV est passé de 400 en 1996 à 2500 en 2010.

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