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Grand Angle

«Le gouvernement n’est pas responsable des condamnations des activistes», déclare El Othmani

A la Chambre des conseillers, Saâdeddine El Othmani a refusé d’endosser la responsabilité de son gouvernement dans les peines prononcées par les tribunaux contre les activistes du Rif, de Jerada et de Zagora, arguant que la «justice est indépendante».

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Le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani. / DR
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La Journée mondiale des droits de l’Homme s’est invitée, cet après-midi, à la Chambre des conseillers lors du passage du chef du gouvernement. Saâdeddine El Othmani a saisi cette occasion pour en brosser, dans une longue intervention, un tableau presque rose, refusant catégoriquement d’accepter toutes les critiques exprimées par des parlementaires sur ce sujet.

«Il n’y a pas de recul [des droits de l’homme au Maroc]», a-t-il martelé. Et de botter en touche toutes les observations sur les condamnations à des peines d’emprisonnement des activistes du Hirak du Rif et des autres militants des mobilisations sociales.

«La justice est indépendante du pouvoir exécutif et il faut respecter ses verdicts. Le gouvernement n’assume aucune responsabilité dans les décisions prises par la justice», a expliqué El Othmani.

Il a ensuite présenté une liste des mesures prises par son cabinet dans le processus de consolidation des droits de l’homme au Maroc. «Depuis 2011, nous sommes en train de mettre en place les infrastructures des droits de l’homme», a-t-il expliqué.

Aucun mot sur les actions des sections du CNDH à Laayoune et Dakhla

Il a notamment mentionné la réorganisation du CNDH conformément à la loi n° 76-15 publiée au Bulletin officiel du 1er mars 2018, la consolidation des prérogatives de l’institut du Médiateur et l’opérationnalisation du Conseil de la concurrence. Le chef du gouvernement s’est félicité, par ailleurs, des «cinq millions» de personnes qui ont protesté dans les rues de 2017 à 2019, veillant toutefois à faire l’impasse sur les raisons qui ont poussé les Marocains à battre le pavé. 

Evidemment, le tableau rose brossé par El Othmani n’a pas convaincu des conseillers de l’opposition, mais aussi au sein de sa propre majorité. Le représentant de l’Istiqlal a reproché au chef de l’exécutif d’avoir omis de mentionner, dans sa longue intervention, les rôles joués par les antennes régionales du CNDH à Laayoune et Dakhla.

«Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans son rapport, a salué les actions menées par les deux sections», a indiqué Naama Mayara, le secrétaire général du syndicat de l’UGTM. Le représentant de la Balance a déploré, par ailleurs, le retard dans l’opérationnalisation des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation.

Le représentant du PJD a pris la parole pour condamner «l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques», a déclaré Abdellatif Hallouti, le secrétaire général de l’UNMT, le bras syndical du PJD, citant nommément le procès du conseiller Abdelali Hamieddine. Il a également demandé l’ouverture d’une enquête sur les allégations de tortures des détenus du Hirak.

Pour sa part, le groupement de la CDT a dénoncé l’«approche sécuritaire» adoptée par le gouvernement dans le traitement des protestations du Rif, de Jerada et Zagora.

En revanche, les conseillers parlementaires du RNI n’ont pas pris part aux discussions sur ce premier axe consacré à la situation des droits de l’homme au Maroc. Le passage d’El Othmani à la Chambre des conseillers se poursuit avec le deuxième axe consacré aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.

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