Si l’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le Virus d'immunodéficience humaine (VIH), 35 000 personnes sont mortes du sida au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Selon le rapport de l’Onusida paru en 2011 à l’occasion de la journée mondiale du Sida, la circoncision médicale masculine est en mesure d’atténuer le risque de transmission sexuelle des femmes aux hommes d’environ 60%. Une thèse tout à fait «véridique», confirme le Dr Mostapha Arsalane, chirurgien pédiatre à Casablanca, joint par Yabiladi. De nouvelles preuves viennent ainsi confirmer les avantages déjà avancées de cette pratique opérée constamment chez les populations musulmanes et juives.
Une pratique qui donne de bons résultats...
A en croire les résultats du rapport, «dans de nombreux pays affichant une prévalence élevée du VIH, les jeunes hommes commencent à être circoncis. Les essais cliniques au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda montrent que «ce geste chirurgical est efficace» dans la lutte contre la maladie. Plus encourageant, «le Kenya pourrait éviter 73 000 nouvelles infections à VIH entre 2011 et 2015 si 80 % des hommes adultes non circoncis l’étaient d’ici 2015». De manière globale, ce sont 3,4 millions de nouvelles infections à VIH qui seront évitées d’ici 2015, suite à la circoncision de 20 millions d’hommes en Afrique du Sud et de l’Est.
Les conditions d’hygiène et d’asepsie doivent être remplies de l’avis du Dr Arsalane. «Cet acte médical ne doit pas être effectué par tout un chacun ou par n’importe qui», prévient-il. Il est indispensable de recourir à des praticiens reconnus qui mèneront un check-up en bonne et due forme.
... néanmoins prise avec des pincettes en Occident
Un parallèle entre la circoncision et l’excision est souvent établi par les détracteurs de la circoncision. De l’avis de Patrick Pognant, «l'excision du prépuce est une mutilation, certes moins lourde de conséquences que l'excision du clitoris, mais quand même une ablation physique parfois non librement consentie». Poursuivant sur sa lancée, il lui semble «nécessaire de s'interroger sur les effets pervers d'une telle campagne massive de circoncisions». «Outre le fait de toucher à l'intégrité physique des personnes, n'y a-t-il pas danger que le nouveau circoncis se croit invulnérable à la contamination par le VIH?», s’interroge cet enseignant-chercheur à l’Université Paris-Descartes.
«L’ablation du clitoris chez la fille est un acte barbare» répond le Dr Mostafa Arsalane. Condamné par la totalité des praticiens du domaine médical, il ne devrait pas être assimilé à la circoncision masculine qui n’a aucune incidence sur le plaisir sexuel. Par ailleurs, dire que les circoncis sont bien plus heureux que les non circoncis est un pas qu’il ne faudrait quant même surtout pas franchir selon le praticien.