L’Algérie a décidé de faire cavalier seul. D’après le journal algérien Echorouk online, le pays a refusé d’ouvrir ses frontières le temps du tour cycliste marocain prévu du 23 mars au 1er avril prochain. Un tour qui programmait une étape de 160 km devant relier la ville de Guercif dans l’est du Maroc à Maghnia, une ville en territoire algérien en passant par Oujda. Le passage frontalier entre les deux pays, Zouj Bghal, aurait été ouvert pendant une journée. Selon la publication algérienne, le premier ministre algérien a informé le ministre marocain des sports de cette décision. A l’heure actuelle, les autorités marocaines n’ont ni confirmé, ni infirmé ce refus d’ouverture de frontières.
Incompréhensible
Pourtant, il y a à peine une semaine, la Fédération Royale Marocaine de Cyclisme, à travers son secrétaire général avait affirmé à Yabiladi qu’après concertation des deux gouvernements, il y avait bien eu un accord et que la frontière allait être ouverte pour laisser passer les cyclistes du côté algérien. Aujourd’hui, chose incompréhensible, la FRMC fait marche arrière et affirme n’avoir reçu aucune réponse officielle à ce jour. «Si on n’a pas l’accord, c’est tant pis pour les Algériens !», lâche Mohamed Zeghloul, directeur administratif de la FRMC joint par nos soins, avant d’ajouter que les préparatifs du tour cycliste allaient bon train quelque soit la réponse finale.
Tête à tête entre El Othmani et Bouteflika
Ce refus des autorités algériennes de rouvrir leurs frontières avec le Maroc intervient alors que le Ministre des Affaires Etrangères Saad Eddine El Othmani est actuellement en Algérie depuis hier, lundi. D’ailleurs, il a été reçu ce mardi matin par le Président algérien Bouteflika, rapporte l’AFP. L’objectif de ce déplacement, qui est le premier d’un chef de la diplomatie marocaine en Algérie en 9 ans, est de rapprocher les deux pays sur le plan économique mais également de relancer le grand projet de l’Union du Maghreb, un projet en panne depuis 1994 et qui nécessite de passer par la réouverture des frontières pour se concrétiser.
Avec ce refus, on se demande si la réouverture des frontières a été réellement au cœur des discussions. «Alger et Rabat n’ont pas parlé hier des questions qui fâchent, au moins officiellement. Parmi elles figurent notamment le profond désaccord sur le Sahara Occidental», explique l’AFP. Pour ce qui est de l’ouverture des frontières entre les deux pays, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines avait été clair la veille de l’arrivée d’El Othmani. «La frontière s'ouvrira bien un jour.», avait-il déclaré avant d’insister sur le fait que les liens économiques entre les deux pays étaient plus importants.
Selon le quotidien marocain indépendant Akhbar el Yom, cité par l’AFP, Othmani devrait rentrer bredouille au Maroc, «sans aucune décision effective à se mettre sous la dent, puisque les frontières resteront fermées et les manœuvres algériennes se poursuivront pour entraver le règlement politique de la question du Sahara».