Le Maroc bénéficiera le premier du programme européen de soutien à la démocratie, annonce faite lundi par le Secrétaire général du Conseil européen, Thorbjørn Jagland, lors de l’Assemblée général du Parlement européen.
Comme l’a signifié un responsable de l’institution à la MAP, le programme sera d’abord mis en place au Maroc, puis en Tunisie. Ce programme doté d’une enveloppe de 4,3 millions d’Euros, devra aider les pays bénéficiaires à poursuivre leurs réformes démocratiques, leurs indépendances et l’efficacité de leurs pouvoirs juridiques.
Pour Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, à travers cette aide, les européens «encadrent les relations de bon voisinage avec le Maroc. Nous avons une panoplie d’engagements réciproques qui nous donnent un avantage.», a-t-il déclaré à Yabiladi.
Démocratie, efficacité des pouvoirs juridiques, où en est le Maroc ?
Alors que le gouvernement Benkirane s’attelle à lancer des plans d’actions et des programmes pour l’année 2012, beaucoup de sujets font parler. Si l’heure est encore aux réflexions, aux débats et aux échanges d’idées, les attentes sont grandes.
Les hommes de médias assaillaient déjà le nouveau premier ministre après son investiture, tant les besoin de réformes dans le secteur de la presse est strident. Dans une interview accordée à l’Economiste, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, évoquait déjà quelques éléments du nouveau code de la presse qui sera dévoilé dans quelques semaines. Il préconise la séparation des délits d’opinion des diffamations et autres atteintes à la vie privée. «Personnellement, je suis contre les condamnations pour délits d’opinion…», a précisé le ministre, dans un souci de respect de la liberté d’expression. Un point qui touche directement à la démocratie. «Pour moi, il y a une autre question cruciale : celle des amendes. Parfois, ces dernières sont lourdes et démesurées par rapport au délit. Et c’est ce qui tue l’entreprise de presse qui y a été condamnée».
En matière de droits de l’homme, Human Rights Watch n’est toujours pas satisfaite. L’organisation juge la liberté d’expression partielle. Elle réclame «la fin des emprisonnements injustes de personnes critiquant le gouvernement de façon pacifique» et attend à cet effet, des décisions courageuses de la part du gouvernement en exercice.
D’un autre côté, il y a la justice. Entre ouverture de l’année judiciaire, ce mardi, et revendications des professionnels du métier, Mustapha Fares, président de la cour de cassation, a présenté le bilan 2011. En énonçant les réformes de l’année judiciaire écoulée, M. Fares a tenu à souligner la phase «historique» que vit la justice marocaine dans le sens où elle devient un «pouvoir indépendant», rapporte l’Economiste. Il prévoit en 2012 de faire preuve de «plus de transparence».
Les autorités gouvernementales auront le temps de décider des différentes orientations données à l’année 2012, avant l’arrivée à Rabat en février prochain d’une délégation de haut niveau du Conseil de l’Europe. Une visite ayant pour but de «consulter les autorités marocaines en vue d'identifier des projets précis où son expertise pourra aider les réformes politiques, sociales et juridiques en cours au Maroc», a expliqué un responsable de l’Organisation.