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Grand Angle

Les mosquées de Fès : Lieux de prière et d’érudition

Les mosquées ont joué un rôle central dans l’histoire de Fès jusqu’à nos jours. Elles constituent des lieux de prière, de recueillement mais aussi d’enseignement théologique. La mosquée Quaraouiyine, devenue une université de renommée mondiale, en est le parfait exemple.

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«Nous comptons aujourd’hui plus de 400 mosquées rien que dans la ville de Fès. Plus de la moitié se trouve dans l’ancienne médina et le reste dans les nouveaux quartiers», indique Abdesalam Gharmini, délégué régional du ministère des Habbous et des Affaires islamiques. L’Etat régit la pratique et les rites mais certaines de ces mosquées sont toujours gérées par des familles religieuses appartenant à des confréries soufies, comme les Tijanes. Dans la vieille médina, les minarets de ces mosquées millénaires dominent le décor et attirent les visiteurs.

Mosquée des Quaraouiyine. Cette gigantesque mosquée, capable d’accueillir plus de 20 000 fidèles, a été construite à partir de 859. C’est une pieuse et riche héritière, la légendaire Oum Al Banine fatima Al Fihriya qui l’a fondée. Le minaret de cette mosquée que les différentes dy- nasties n’ont cessé d’agrandir aurait été érigé en 955. La mosquée n’aurait atteint ses dimensions actuelles qu’en 1135, par la volonté du sultan almoravide Ali Ben Youssef. Elle devient la première université du Maroc et accueille des hôtes célèbres tels que l’historien Ibn Khaldoun, le poète et écrivain Ibn al Khatib, le médecin philosophe Averroès et Léon l’Africain.

Mosquée des Andalous. La mosquée située dans le quartier des Andalous a été fondée, elle aussi, par une femme, qui n’est autre que Mariyam el Fihriya, la sœur de la fondatrice de la mosquée des Quaraouiyine. Sa construction remonte à la même époque, en 859-860. La mosquée des Andalous a été, à son tour, agrandie par les différentes dynasties qui se sont succédées au pouvoir. Elle est reconnue visuellement pour son monumental portail orienté au nord, orné de zelliges avec un auvent en cèdre sculpté et par son minaret blanc doté de faïences vertes foncées.

Zaouia Moulay Driss II. Située entre la place Nejjarine et le souk Attarine, la zaouia abrite le tombeau de Moulay Idriss II. Elle est l’un des grands lieux saints de la vieille médina. Ce tombeau a été découvert vers 1458 dans le souk de la médina par le vizir wattasside, Zakariya Yahya, du sultan mérinide Abdal Haqq. Ce vizir pensait en faire une opération politique à son profit, mais ce fut un descendant d’Idriss qui en profita pour se faire proclamer sultan de Fès. Actuellement, ce mausolée est en pleine rénovation mais ouvre ses portes aux visiteurs, notamment musulmans.

Mosquée Sidi Ahmed Tijan,. Cette mosquée-mausolée renferme le tombeau de l’un des grands saints de la ville. Sidi Ahmed, descendant du prophète et originaire d’Algérie. Chaleureusement accueilli à Fès par le sultan Moulay Slimane, au XVIIIe siècle, Cheikh Ahmed Tijani profita des conditions favorables pour organiser, consolider et diffuser la Tariqa (confrérie) qui porte son nom : la Tijania. Celle-ci se répandit tant au Ma- ghreb qu’en Afrique subsaharienne. Fès devint ainsi le passage obligatoire des populations de certains pays d’Afrique tels que le Sénégal, le Mali, le Nigé- ria, qui venaient se recueillir sur le tombeau du Cheikh de la Tariqa Tijania. Ils venaient y prier et assister aux réunions de «zikr». Aujourd’hui, ils continuent de venir nombreux d’effectuer le pèlerinage dans ce mausolée.

Les Medersas. La médina de Fès compte également de nombreuses «medersas», des écoles coraniques où sont formés des théologiens. Parmi elles, la Medersa Bouanania, la plus grande, construite entre 1350 et 1355 par le sultan mérinide Abou Inan. La Medersa Attarine, fondée en 1323, par le sultan Mérinide Abou Said, figure également parmi les plus populaires de la ville, ainsi que la medersa de Bab El Guisa, construite par le sultan Alaouite Sidi Mohamed Ben Abdallah au XVIIIe siècle et fréquentée surtout par les étudiants du nord de Fès.

La Medersa Essefarine, édifiée en 1272, accueillait les étudiants venus principalement du Souss, dans le Sud du Maroc. Fès compte également, les medersas Cherratine, construite par le sultan Moulay Rachid en 1670, Sahrij construite par le sultan Abou Saïd Othman, Mesbahia - ou mé- dersa Rokham ou encore médersa El Khassa - construite par le sultan mérinide Abou Hassan, en 1347, et la medersa Sbaiyine où l’on enseignait les sept manières de réciter le Coran.

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