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Grand Angle

Belgique : Le Maroc et la Turquie accusés de menacer la cohésion des musulmans

Après leurs frères d’Espagne et de France, c’est autour des musulmans de Belgique de faire les frais de l’ingérence des «Etats étrangers» dans leur pratique religieuse. L'Alternative Démocratique des Musulmans de Belgique (ADMB), dont trois membres ont été exclus de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB), l’instance suprême du culte musulman, accuse le Maroc et la Turquie de menacer la cohésion des musulmans du royaume d’Albert II.

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«L’équipe qui dirige actuellement l’EMB est téléguidée par les puissances étrangères pour imposer un agenda d’islamisation des populations musulmanes à la solde de Rabat et d’Ankara». Telle est le point de vue de l’Alternative Démocratique des Musulmans de Belgique (ADMB), auteure d’un communiqué incendiaire sur le déroulement des opérations de renouvellement de certaines instances de l’EMB, le vendredi 13 janvier dernier.

Après l’élection des membres du bureau de l’Exécutif, une motion de défiance a été votée «à l’encontre des membres rénovateurs, tous militants de  l’Alternative Démocratique des Musulmans de Belgique». Selon l’association, «ces derniers sont réputés pour leur lutte pour un islam  de transparence, citoyen, démocratique et surtout débarrassé de toute ingérence étatique», contrairement aux «membres proches des ambassades».

Ce qui fait ainsi dire à l’ADMB que «les  instances musulmanes Belges [sont] définitivement sous le contrôle des Etats étrangers». L’association qui compte saisir la justice après  «ce coup de force», attire l’attention sur «les conséquences directes de ces velléités», à savoir «la mise en péril de la cohésion sociale» et de «la cohabitation pacifique des différentes communautés par une gestion du temporel du culte arbitraire et totalitariste». Un rapport de la Services de sécurité paru quelques jours plus tôt, abonde dans de le même sens.  

En tout cas, au sein de l’EMB, l’interlocuteur officiel entre la communauté musulmane et les autorités publiques, on peine à s’attendre. L’instance est paralysée depuis 2008 en raison des bisbilles entre «réformateurs» et représentants de grandes fédérations islamiques «soupçonnées d’être à la botte des autorités diplomatiques du Maroc et de la Turquie». L’impasse a même poussé les autorités publiques à suspendre le mandat de l’EMB. L’arrêt des subventions dès ce janvier avait également été décidé, histoire de mettre la pression sur les belligérants et faire taire les querelles internes. Peine perdue. Car avec ce tout dernier scandale survenu vendredi, l’EMB semble beaucoup plus proche de l’éclatement que de la cohésion.        

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