L’Etat major du PJD a certainement fait un des meilleurs choix en délégant Saâd Eddine El Othmani aux Affaires étrangères. Moins d’une semaine après sa prise de fonctions, l’homme, en plus de son tempérament soft, est apparu encore plus diplomate en manient à merveille le fameux langage diplomatique. Ce lundi 9 janvier, face aux journalistes, Saâd Eddine El Othmanie, apparemment très à l’aise dans son nouveau rôle, est revenu sur la plupart des grands dossiers de l’heure avec une maitrise quasi parfaite.
Primo, le nouveau chef de la diplomatie marocaine exclut toutes éventuelles divergences de vues entre le Palais et son parti : «La diplomatie marocaine est beaucoup plus importante que les relations entre le Palais et le PJD». Secundo, El Othmani refuse d’interpréter la nomination de son prédécesseur, Taieb Fassi Fihri au cabinet royal et celle de Youssef Amrani, en tant que ministre délégué comme une «entrave» à son action. «Il y a un ministre et un ministre délégué. Nous devons tous représenter le Maroc. Quant au conseiller royal, il n’est pas le responsable du ministère des Affaires étrangères. Je pense que nos actions doivent être complémentaires».
Continuité
Une complémentarité qui maintient la diplomatie du royaume sur sa voie traditionnelle : «Nous ne sommes pas là pour changer les orientations globales de la politique étrangère du Maroc», a assuré le nouveau ministre. Par conséquent, le royaume entend «approfondir ses relations avec ses partenaires traditionnels». Sur la question du Sahara, de l’Union pour la Méditerranée, des engagements du Maroc sur le plan international, ce sera de la «continuité», même si de nouveaux axes de coopérations seront dorénavant prioritaires.
L'Algerie, une des priorités
«Nous privilégions les relations avec nos voisins maghrébins» a répété El Othmani, qui a par ailleurs indiqué qu’il effectue, ce 14 janvier, sa première visite en Tunisie, sur instructions du chef de l’Etat, pour la commémoration du premier anniversaire de la révolution tunisienne. Les rapports avec l’Algérie seront au cœur des préoccupations de son équipe, a-t-il ajouté, même si la date de l’ouverture des frontières reste encore une inconnue.
En plus de renforcer la coopération avec les pays arabes, dont le nouveau ministre a eu des échanges avec les représentants à Rabat, le royaume entend encrer sa présence sur le continent africain. «Le Maroc n’est pas membre de l’Union africaine, mais n’est pas absent de la scène africaine non plus. Beaucoup souhaitent notre retour au sein de l’instance continentale. Cela se fera au moment opportun. Mais la politique africaine du Maroc va se renforcer».
Voisins espagnols, évitons les problèmes
Last but not least, les fameuses relations tumultueuses avec le voisin espagnol. Le ministre Pjdiste va-t-il contester l’occupation de Sebta et Melilla ? «Nos relations avec l’Espagne sont sous-tendues par certains facteurs : le voisinage, car nous y sommes condamnés par la géographie. Ensuite, nous devons renforcer les points d’accords et laisser en instance les points de désaccords. En d’autres termes, s’appuyer sur les points qui permettent de renforcer nos relations. Telle est l’orientation que nous adoptons avec l’Espagne et tous les autres partenaires». A bon entendeur…