Un quadragénaire marocain domicilié en Italie comparait demain, lundi 9 janvier, devant le tribunal correctionnel de Thionville. Il est accusé d’avoir facilité le séjour et la circulation d’étrangers sur le sol français, ou tout simplement de «trafic d’êtres humains». Les faits qui lui sont reprochés ne remontent qu’au Jeudi 5 janvier dernier. Ce jour là, son véhicule (un break) est arrêté à la sortie de l’A31 en direction de Florange, par les agents de la Police aux frontières (Paf). Les limiers découvrent, à leur plus grand étonnement, six Afghans- un couple avec ses deux enfants âgés de deux et trois ans ainsi que deux mineurs isolés nés en 1995 et 1997- entassés à l’arrière de la voiture.
Le conducteur marocain est immédiatement conduit au commissariat. Devant le procureur et le juge des libertés, il déclarera «rendre service à un ami» en allant seulement déposer le véhicule à Bruxelles, sans faire allusion aux passagers. Un argument trop facile pour convaincre les autorités judiciaires qui l’ont placé ce samedi, en garde à vue. Sa clef USB, qui contient des documents aux allures de faux contrats de travail, et d’autres retraçant des itinéraires de voyage, est venue lui compliquer les choses.
Quant aux six Afghans, indique le procureur de la République de Thionville, Jean-François Mailhes, ils «auraient été pris en charge à la gare de Milan où ils ont remis 5 000 euros à une autre personne chargée d’organiser leur déplacement. Les dépositions laissent penser qu’ils ont quitté leur pays il y a deux ou trois mois et qu’ils ont pu, depuis, bénéficier de relais familiaux. Ils étaient en transit en France avant de rejoindre le Danemark».
Le ressortissant marocain ferait «visiblement» parti d’ «un réseau organisé de passeurs de clandestins» a encore ajouté le procureur. Demain, devant le tribunal correctionnel de Thionville, il risque non seulement une amende de 1 500 euros pour chacun des six Afghans transportés, mais aussi jusqu’à dix ans de prison.