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Grand Angle

Settat devient la capitale marocaine de la production de ciment

Settat, nouvel eldorado des producteurs de ciment ? Il semblerait que oui. Lafarge, Holcim et les Ciments de l’Atlas sont trois groupes qui sont d’ores et déjà implantés dans la région. Avec la consommation de ciment qui explose dans le pays, installer une cimenterie dans la région de Settat parait être un choix judicieux.

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Pourquoi la région de Settat attire tant les cimentiers ? Pour trois raisons principalement.

La première est que la région de Chaouia-Ouardigha se situe dans une localisation géographique stratégique, entourée au total de six régions dont celles de Casablanca et Marrakech. Elle est également desservie de grands axes routiers reliant le Nord et le Sud et est également proche des grandes installations de transport comme le Port de Casablanca ou celui de Jorf Lasfar.

La deuxième raison est que la région possède un sous-sol extrêmement riche en matières premières, des matières indispensables à la fabrication du ciment.

Enfin, la troisième raison est parce que la région possède de solides infrastructures industrielles, lui permettant d’accueillir des investissements dans de nombreux secteurs d’activité. Dans un article datant de 2007, l’Economiste rappelle que l’Etat a permis de développer cette région grâce à des terrains qu’il a mis à la disposition des industriels pour qu’ils puissent créer des zones industrielles, notamment celles de Settat, Berrechid, Sahel, Khouribga, Oued Zem et Ben Ahmed.

Aujourd’hui Chaouia-Ouardigha est la 4ème région industrielle au royaume, et ce grâce à une présence stratégique de l’Office Chérifien des Phosphates.

Les cimenteries présentes dans la région

Aujourd’hui les plus grands cimentiers marocains et étrangers ont une usine de ciment dans cette région. La Map rappelle que Ciments de l’Atlas est le dernier groupe à s’être implanté à Ben Ahmed, relevant de la province de Settat.

Le groupe français Lafarge est également présent à Ben Ahmed et pour ce qui est de Holcim, il «a créé deux sites dans cette province, l’un à Sidi Hajjaj et l’autre à Tamdrost pour accroître sa capacité de production (…) en vue d’accompagner la forte progression du marché des ciments au Maroc», explique la MAP.

Consommation du ciment en hausse

Depuis début de l’année 2011, la production marocaine de ciment a augmenté, de quoi réjouir les professionnels du secteur.Et si la production a augmenté, c’est parce que la demande et la consommation ont elles aussi augmenté. Et les chiffres le prouvent.

Dans un communiqué de presse publié le 22 décembre dernier, le Ministère de l’Habitat a fait savoir que la consommation du ciment a augmenté de 9.25% cette année par rapport à 2010. A la fin du mois de novembre dernier, la consommation rien que pour ce mois s’élevait à 1.24 millions de tonnes. Soit près de 15 millions de tonnes pour toute l’année.

A quoi est due cette demande ? Tout simplement à la bonne santé du secteur de l’immobilier marocain et notamment celui du logement social. En effet, l’année passée, des incitations fiscales ont été introduites dans le budget 2010, des mesures qui ont été de l’exonération de la TVA au profit de l’acquéreur à l’exonération des promoteurs de l'impôt sur les sociétés et l'impôt sur le revenu, des incitations qui ont dopé la demande de ce genre de logements. Certains opérateurs, d’ailleurs comme le groupe Alliance, avait radicalement changé de stratégie en faisant du social, leur principal axe de développement sur les prochaines années, avait souligné l’Economiste, afin de profiter de ces mesures fiscales.

Risque de saturation

Mais face à la hausse de consommation de ciments, certains opérateurs sont tentés de construire de nouvelles cimenteries pour décrocher eux aussi leur part du gâteau. Cela a été le cas, il y a quelques mois du portugais CIMPOR qui avait décidé de construire une nouvelle usine au Maroc, 15 ans après une première à Témara.

L’arrivée de cette nouvelle cimenterie n’a pas été vue d’un bon œil par les autres groupes concurrents opérant dans le secteur. En effet, depuis 2010, de nouvelles cimenteries, notamment celle du groupe Chaâbi (avec l’usine d’Aït Baha dans la région du Souss) et les deux unités du groupe Addoha (l’une à Ben Ahmed à Chaouia-Ouardigha et la seconde dans la région de Beni Mellal) avaient commencé à produire du ciment, auxquelles il faut ajouter celles de Lafarge, Holcim, Ciments du Maroc et de Lubasa. Résultat : trop de producteurs pour un seul et même marché, ce qui a entraîné une saturation.

Pour éviter cette saturation, certains groupes ont donc décidé d’opérer sur un marché étranger, notamment africain. Le premier à avoir franchi le pas est Anas Sefrioui, le PDG d’Addoha. Il s’était envolé le mois dernier vers la Côte d’Ivoire pour inaugurer une nouvelle usine de ciment à Abidjan avec une capacité de production de 500 000 tonnes. Montant de l’investissement : 30 millions d’euros.

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