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Biopic #21 : Al-Khawarizmi, le scientifique qui posa les bases de l’algèbre

Al-Khawarizmi resta l’un des plus célèbres et des plus grands savants musulmans, pour son apport scientifique et ses grandes réalisations en mathématiques. En effet, c’est à lui que revient les progrès notables en matière d’algèbre et de calculs, notamment le système de numération jusqu’à 9, auquel il intégrera le 0.

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Al-Khawarizmi fut le scientifique qui révolutionna l’algorithmie / Photomontage : Mohamed El Majdouby (Yabiladi)
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Un savant d’une grande influence en sciences mathématiques et astronomiques. Ainsi fut Mohamed ben Moussa Al-Khawarizmi, né en 780 à Khorazm, ville située dans l’actuel Ouzbékistan. Il se distingua tellement par sa rigueur dans les disciplines scientifiques les plus pointues qu’il gagna la confiance des Abbassides (750 – 1258), alors portés sur la mise en valeur du savoir et la promotion de toutes les connaissances.

Dans ce sens, c’était le calife Al-Ma’mun (813 – 833) qui le nomma à la tête de Bayt al-Hikma, première institution scientifique de la civilisation musulmane, dont les travaux contribuèrent grandement à l’avancement des mathématiques. Là-bas, Al-Khawarizmi acheva ainsi nombre de ses recherches.

«Les Arabes furent les auteurs de plusieurs ouvrages sur le calcul, dont la traduction vers les autres langues ne se fit que plus tard. Abû Ja’far Muhammad ben Mūsā al-Khawārizmī était sans doute le premier spécialiste du domaine sous les Abbassides», nota Attia Mohamed Attia dans «Introduction à la civilisation arabo-musulmane et ses systèmes mathématiques».

Le théoricien principal des mathématiques modernes

Al-Khawarizmi mit en place les jalons de l’algèbre, excellant dans les sciences de l’arithmétique auxquelles il consacra d’ailleurs tout un ouvrage, intitulé «La restauration et la comparaison», comme le rappela Magdy Mahmoud dans «Les mathématiques ludiques». De son côté, Hafez Touqan écrivit que ce livre constituait «une étude exhaustive qui inspira scientifiques arabes et européens». «Ces derniers s’en inspirèrent pour leurs recherches, ce qui leur permit de développer nombre de théories qui firent évoluer l’algèbre», souligna le chercheur.

Mais en plus des mathématiques, Al-Khawarizmi porta son intérêt à d’autres disciplines scientifiques, bénéficiant notamment de la bibliothèque d’Al-Ma’mun mise à sa disposition à Baghdad. Ainsi étudia-t-il la géographie, l’astronomie, l’histoire ainsi que les ouvrages des scientifiques indiens mais aussi grecs. Il en produisit des livres, tous parus en arabe avant d’être traduits vers d’autres langues.

«Al-Khawarizmi était connu pour être le plus grand mathématicien, astronome et géographe, mais il était aussi un traducteur de renom», souligna pour sa part Atef Muhammad dans «Les savants célèbres de l’histoire». «Ainsi il lui revint d’avoir intégré à la culture arabe des ouvrages de la Grèce antique, d’Inde et de Perse en les traduisant», décrivit-il.

En Europe, les travaux de ce savant furent ainsi traduits et enseignés dans les universités les plus prestigieuses, même que le terme «algorithme» fut dérivé de son nom, pour exprimer un processus mathématique de résolution des problèmes et des calculs scientifiques les plus complexes. Dans «Les mathématiques ludiques», Magdy Mahmoud l’expliqua par ces mots :

«Le mot algorithme trouva son origine dans le nom d’Al-Khawarizmi (…), ce grand homme des sciences et d’astronomie qui sut se distinguer parmi les autres. Il posa en effet les bases de l’algèbre, mot qui fut introduit ensuite à plusieurs langues.»

Un apport déterminant dans le développement des sciences

Pour sa part, Mohammed Rached expliqua dans «Programmes de mathématiques et méthodes d’enseignement» qu’«Al-Khawarizmi était le premier à écrire le zéro dans son livre, bouleversant la science et le calcul. Il était également le premier à utiliser le terme de racine carrée».

Dans ce sens, cet usage inspiré des premiers mathématiciens indiens révolutionna le progrès des sciences, dans la mesure où les algorithmes dont Al-Khawarizmi posa les bases servirent en informatique, non seulement à trouver des solutions pour produire des programmes, mais aussi à trouver la meilleure parmi les solutions possibles.

«Al-Khawarizmi fut incontestablement le plus éminent des scientifiques de la civilisation musulmane et l’un des plus grands savants du monde qui laissèrent des innovations déterminantes pour le développement des sciences mathématiques et de l’astronomie», selon Maurice Charbel dans «Encyclopédie des mathématiciens, vies et œuvres».

Cela dit, Al-Khawarizmi mourut laissant sa date exacte de décès une énigme à résoudre pour les historiens, qui s’accordèrent uniquement sur sa disparition après 847. Ses théories, elles, furent charnières dans l’évolution des mathématiques et de leur application dans le progrès technique.

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