Chercheurs et professionnels de l’arganier s’unissent pour donner plus d’impact à leurs efforts. Ils se réunissent pendant trois jours à Agadir, capitale du Souss, pour échanger sur «les acquis et perspectives de la recherche sur l’arganier», thème du premier congrès qui vise à assurer une meilleure coordination des programmes de recherche. Bien que de nombreux chercheurs marocains et étrangers se soient intéressés à l’arganier, en étudiant notamment ses aspects génétiques, la valorisation de l’huile d’argan ou encore ses impacts socio-économiques, leurs recommandations tardent à se concrétiser sur le terrain. Principale raison : le manque de coordination.
L’objectif du congrès, ouvert ce matin en présence d’Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, «est le partage des connaissances scientifiques et techniques entre spécialistes de la communauté scientifique nationale et internationale, les gestionnaires forestiers, les acteurs économiques et les utilisateurs». Les connaissances partagées à l’issue de ces trois jours de conclave permettront peut-être d’aider à la lutte contre les différentes menaces qui pèsent sur l’arganeraie marocaine.
Des menaces à endiguer
Chaque année, cette arganeraie localisée dans le Haut-Atlas, l’Anti-Atlas et la vallée du Souss, perd quelques 600 hectares de sa superficie. La sécheresse, l’extension des zones industrielles, mais surtout les pertes dues aux passages des troupeaux de dromadaires en sont les principales causes. Sans parler bien évidemment, des techniques de cueillettes des populations locales, de plus en plus agressives.
Conscient de ces dégâts, l’Etat se mobilise pour sauver ce qui peut l’être. C’est dans ce cadre qu’un contrat-programme exécuté par l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) tente de réhabiliter 200 000 hectares à l’horizon 2020. Les exploitations modernes pour les arganiers devraient également passer à 5000 hectares. La production de l’huile d’argan, de 4000 tonnes par an actuellement, doit à son tour atteindre la barre des 10 000 tonnes dans les huit prochaines années.
Un programme ambitieux qui ne peut être atteint qu’avec l’implication des populations locales. Ces dernières, indiquent les chercheurs, souffrent encore du manque de sensibilisation. D’où l’urgence de mettre l’accent sur le volet formation. Une proposition qui ne manquera certainement pas de figurer sur les recommandations de ce premier congrès international du monde de l’arganier.