Le durcissement de la politique migratoire française, annoncée pour 2012, commence à prendre forme. Le durcissement des conditions de l’octroi de la nationalité française, qui figurait dans les «12 propositions pour 2012» destinées au candidat Sarkozy, devraient englober le mariage entre les Français et les étrangers, rapporte le Journal du Dimanche (JDD).
C’est Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, qui l’a annoncé lors de sa visite en fin de semaine, à Montfermeil (région parisienne), commune où avaient éclaté les tristement célèbres «émeutes des banlieues» en 2005. Lors de cette visite sur fond de lancement de campagne électorale, Guéant aurait déclaré que le fait que chaque année, 50 000 étrangers obtiennent le droit de travailler après leur mariage, était « plus qu’un feu vert» (pour le mariage blanc ?).
D’après le JDD, il sera désormais exigé aux ressortissants français désirant épouser des étrangers, de fournir les garanties de «ressources suffisantes et d’un logement suffisamment grand». Si en 2007, Nicolas Sarkozy avait opté pour un «rééquilibrage de l'immigration familiale», perçue comme une «immigration subie».
Ce n’est d’ailleurs pas la seule entrave posée à l’octroi de la nationalité française. Plus tôt ce mois, le Haut Conseil à l’intégration avait remis au ministère de l’Intérieur, une «Charte des droits et des devoirs du citoyen français», dans la quelle le gouvernement a décidé d’augmenter d’un cran le niveau de français exigé. Les étrangers devront avoir un niveau «fin de scolarité obligatoire». Ce qui exclut notamment les candidats analphabètes.
Les verrous se superposent
Guéant veut visiblement aller plus loin que le «rééquilibrage souhaité, car il est désormais question d’aligner la politique migratoire française sur celle plus restrictive de ses voisins, affirme le JDD. Le département de Guéant a d’ailleurs adopté plusieurs mesures au cours des derniers mois, allant dans ce sens, et toutes aussi polémiques les unes que les autres.
Le 31 mai, une circulaire du ministère de l’intérieur rappelle à l’ordre les préfectures, pour l’octroi de titre de séjours aux étudiants étrangers ayant trouvé du travail dans des entreprises françaises. Conséquence directe, plusieurs étudiants étrangers, diplômés de l’enseignement supérieur français se sont vus refusés des titres de séjour, alors que certaines entreprises avaient acté leur recrutement.
L’autre coup de force de Guéant intervient en juillet, lorsqu’il réduit le nombre de métiers ouverts aux résidents non communautaires. D’une trentaine, la liste des professions ouvertes aux immigrés est alors passé à une quinzaine. L’objectif, limiter à 20 000, le nombre de personnes admises chaque année au titre de l’immigration professionnelle.