En 2011, les femmes sont toujours victimes de violences

Les femmes, désignées par le nom évocateur du «sexe faible», continuent à subir toutes sortes de violences partout dans le monde. La journée du 25 novembre est donc dédiée à l’élimination des violences faites aux femmes. Pour l’occasion, Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies «invite les gouvernements et les organismes partenaires dans le monde entier à mobiliser les énergies, les idées et l’esprit d’initiative des jeunes afin qu’ils nous aident à mettre un terme à la pandémie de violence.» Au Maroc, le fléau continue d’exister. Pire, les violences, surtout conjugales, perpétrées sur les femmes sont banalisées et considérées comme «normales».

«la violence psychologique est la plus répandue»

«Au début, je pensais que ça n'arriverait jamais à moi. Et quelques mois après mon mariage, mon mari m’a frappé pour la première fois. Il s’est excusé, mais quelques jours après il a recommencé, raconte Karima, institutrice de 29 ans et mère de deux enfants. Bien sûr il avait une raison à chaque fois, mais un jour, je n’en pouvais plus, alors j’ai pris mes affaires. Mais je suis revenue pour mes enfants». Des cas comme celui de Karima sont légion. En 2007, 74% des Marocaines étaient victimes de violence. Une violence qui n’est pas que conjugale comme on pourrait toujours le croire, mais qui représente cependant 43,6% des cas. En 2010, elles étaient 63% selon un rapport du Haut commissariat au plan (HCP). «Sur 9 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans, près de 6 millions ont subi un acte de violence [...] durant les 12 mois ayant précédé l'enquête, qui s'est déroulée entre juin 2009 et janvier 2010» indique le rapport qui précise que «la plus fréquente et la plus répandue est la violence psychologique». 

En attendant une loi…

Début 2011, 40 affaires de harcèlement sexuel, 92 cas de viol, 823 cas de violences corporelles en 2011 ont été recensés par le ministère du développement social, de la famille et de la solidarité, contre 9 373 cas de violences à l'encontre des femmes enregistrés pour toute l’année 2010. La même année, une proposition de loi avait été présentée au parlement par un ensemble d’associations locales, chapeautées par Global Rights, une ONG américaine, afin de protéger les femmes qui souffrent de violences. Le texte n’a toujours pas été adopté à ce jour. Le texte prévoit cependant une liste exhaustive des formes de violences que peuvent endurer les femmes avec une mesure préventive qui consiste à éloigner les femmes de leur «agresseur» même avant toute enquête policière. La Fédération de la ligue démocratique des droits de la femme (FLDDF) a saisi l’occasion du 25 novembre pour faire tourner un spot de sensibilisation. Le spot sera diffusé sur Atlantic Radio, Aswat, Casa fm ainsi que sur la Radio Nationale à partir de demain et jusqu’au 25 novembre. L’objectif étant de faire comprendre aux femmes que la violence qu’elles subissent n’est pas «normale», et qu’il est possible de dire non… en attendant un texte de loi.