Les Maghrébins sont les plus nombreux, parmi les personnes issues de l’immigration, à vivre dans les zones urbaines sensibles françaises. C’est ce que révèle l’étude que l’Onzus rend publique ce mercredi 2 novembre. A en croire cet organisme, 27,7% des habitants des Zus sont des immigrés maghrébins (13,2%) et leurs descendants (14,5%). Soit plus de la moitié des 52,6% de personnes issues de l’immigration recensées dans ces quartiers sensibles. Et loin devant les immigrés et fils d’immigrés issus d’origines européennes (7,1%), d’Afrique subsaharienne (6,6%) ou des autres régions du monde (11%). Dans les Zus de la région parisienne, le pourcentage des personnes issues de l'immigration monte à 64 %.
Toutefois, précise le rapport, «parmi les primo-arrivants (immigrés, ndlr), ceux qui ont le plus de chance de se retrouver en Zus sont les Turcs (31,5 %). Tandis que chez la deuxième génération, ce sont les enfants d'origine subsaharienne (28,1 %)».
Ghettoïsation et chômage
Les zones urbaines sensibles ont été créées en 1996, dans l’objectif de «réduire le fossé entre la République et ses territoires les plus délaissés». Près de 4,5 millions de personnes vivent actuellement dans les quelques 751 Zus que comptent la France. 85% des immigrés y ont pour voisin une personne issue de l’immigration. Une «Ghettoïsation» que l’Onzus ne manque d’ailleurs pas de pointer du doigt, accompagnée d’un fort taux de chômage.
En effet, 19,2 % des primo-arrivants et 28,6 % de leurs descendants sont au chômage. De mauvais chiffres que Maurice Leroy, ministre de la ville ne manque pas de reconnaitre dans un entretien accordé au Monde. Il souligne néanmoins que «l’écart entre le taux de chômage dans les Zus et le reste du territoire ne se creuse pas».
Français mais…
Ces habitants des Zus occupent les métiers les moins qualifiés avec 52,2 % d'ouvriers et seulement 4,4 % de cadres. «La part des immigrés ayant des salaires supérieurs à 1 500 euros par mois est inférieure à l'ensemble de la population», ajoute l’Onzus.
Concernant la nationalité française, les immigrés habitant les Zus l’acquièrent autant que les autres (non habitants des Zus): 40 % pour la première génération et 97 % chez leurs descendants. Mais le sentiment d'être perçu comme Français est de seulement 57 % parmi ceux vivant en Zus contre 78 % en dehors, précise encore l’Onzus.