Les cols bleus au Maroc, à Tanger en particulier seraient victimes de mauvais traitement et travailleraient dans des «mauvaises conditions». Durée de travail hebdomadaire atteignant les 72 heures, harcèlement, coups et injures, rémunération inférieur au SMIG… En tout cas c’est ce que rapporte une fédération regroupant 10 ONG espagnoles. L’étude publiée il y a quelques jours dresse un tableau tout noir de l’industrie du textile au Maroc.
AMITH : «nos membres ont la fibre citoyenne»
Des «accusations» qui, si elles ne sont pas réfutée en bloc, sont atténuées par l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) ainsi que par l’Association de la zone industrielle de Tanger. «Nos membres ont la fibre citoyenne et défendent la légalité», assure Mustapha Sajid, président de l’AMITH. Il précise cependant au quotidien les Echos que certains électrons libres du textile préfèrent ne pas adhérer à l’AMITH pour en pas avoir à se soumettre aux normes exigées par l’association. Même son de cloche chez Adil Rais, à quelques différences près. Pour le président de l’association de la zone industrielle de Tanger, qui est directement visée par ce rapport incendiaire, il peut y exister des «ateliers clandestins» responsables de tels dépassements, tout en insistant sur le fait que les usines présentent sur la zone industrielle de Tanger respectent toutes le code du travail. «C’est clair que l’on ne peut pas dire que nos industriels sont irréprochables, mais ils le sont tout autant que les industriels espagnoles ou italiens» nuance-t-il.
Un rapport aux motivations douteuses
Adil Rais appelle également à mettre en contexte cette étude. «Le contexte économique espagnol (est) marqué par la pire crise de son histoire. […] c’est plutôt bas de vouloir incriminer les industriels marocains pour ramener des commandes» explique-t-il. Une machination donc ? Diffamation ? En tout cas les questionnements posés par ce rapport financé par l’Union Européenne en appellent d’autres. Intitulé «Made in Morocco», ce rapport ressemble à un pamphlet, et a été présenté au gouvernement Catalan qui se procure des uniformes auprès des industriels tangérois. Le rapport argue qu’il est inconcevable que «les deniers publics soient destinés à l’achat de marchandises produites dans des conditions d’exploitation» et regrettent que «les acheteurs publics […] soient incapables d’exiger la traçabilité totale des conditions de travail».