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Grand Angle

Greffes d’organes : Diagnostic sévère pour le Maroc

La journée mondiale du don d’organe du 17 octobre dernier,  a été l’occasion de se rappeler de la situation délicate du Maroc dans ce domaine. Cette journée, célébrée dans le but d’attirer l’attention sur le nombre sans cesse croissant de demandeurs d’organes, a surtout permis de se rappeler qu’au Maroc, 10 000 patients sous dialyse espèrent un rein, et doivent faire face à l’insuffisance des donneurs. Cependant, tout le problème des greffes d’organes dans le Royaume, ne repose pas sur la population. 

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La pratique n’est pas assez implantée au Royaume. Le professeur Ramdani, du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Casablanca, contacté par nos soins, nous explique que, même si l’unique greffe de cœur réalisée au Maroc a eu lieu en 1994, les greffes de rein sont les seules régulièrement pratiquées au Maroc.

«Les greffes de rein sont les seules qui peuvent se pratiquer avec un donneur vivant, pour les autres organes, il faut des patients en état de mort cérébrale. Il faut en plus toute une logistique et une infrastructure, et un cadre juridique qui n’est pas encore en place», poursuit le Pr Ramdani, qui nous a également confié que des praticiens étaient actuellement formés pour des greffes du foie.

Si les greffes du rein sont donc pour l’instant les seules pratiquées dans le Royaume, il faut dire que les statistiques ne sont pas fameuses. Au cours des 20 dernières années, moins de 250 interventions ont été pratiquées, soit une moyenne de moins de 3 greffes par an, alors qu’il y aurait actuellement pas moins de 10 000 demandeurs. L’absence de donneurs pose donc un gros problème.

Comment être donneur ?

Selon ce que nous a expliqué le Pr Ramdani, les personnes désirant faire don de leurs organes doivent se rendre aux tribunaux de première instance de leurs villes de résidence, où deux registres sont mis à leur disposition.  L’un qui atteste qu’ils sont bien disposés à faire don de leurs organes en cas de décès ou de mort cérébrale. Le deuxième est un registre de refus. Le signer implique que même en cas de décès, les organes ne seront pas prélevés.

«Lorsqu’un admet un patient qui n’a signé aucun registre, ou qui est inscrit sur le registre des admissions, il faut demander l’avis de la famille avant d’effectuer le prélèvement. Lorsqu’il est inscrit sur le registre de refus, on ce n’est même pas la peine de soumettre une demande à la famille, car il s’y est déjà opposé de son vivant.» Pour le Pr Ramdani, s’il est important de s’inscrire sur les registres de don, il est encore plus important de faire part de sa position à sa famille.

Un tabou à briser

Le Pr Ramdani nous a également confié que ce n’est qu’en 2010 qu’ont eu lieu les premières greffes à partir de donneurs en état de mort cérébrale. Jusqu’à présent, seuls 4 patients ont pu en bénéficier, d’après le quotidien Aufait. Dans de nombreux cas, «les familles veulent préserver l’intégrité du corps», nous explique le Pr Amal Bourquia, néphrologue, et fondatrice de l'Association REIN de lutte contre les maladies rénales.

Pour beaucoup, poursuit-elle, il est surtout question que la dépouille du défunt soit bien présentée. «Beaucoup pensent que le prélèvement d’organes va à l’encontre de la religion. Il faut donc prendre le temps de leur expliquer» précise le Pr Bourquia.

Pour s'inscrire comme demandeur, il faut aller à Casablanca

Pour elle il y a certes, un important travail de sensibilisation à mener auprès des populations, mais le problème des transplantations d’organes au Maroc ne doit pas être limité aux donneurs. «Il ne suffit pas d’avoir une carte de donneur pour régler le problème des dons d’organe, il ne faut pas transposer le problème à la population».

«Toutes les maladies chroniques touchant des organes vitaux nécessitent des transplantations, mais il y a un manque d’infrastructures, et de personnel qualifié, qu’il faudrait combler» poursuit la fondatrice de l’Association REIN.

Elle a également déploré le fait que les personnes favorables à un don d’organes soient obligées de se déclarer au niveau des tribunaux pour signer les registres. Elle estime que vu l’urgence des interventions, les registres devraient être disponibles dans les hôpitaux, pour plus de réactivité. Si de son côté, le Pr Ramdani reconnait la nécessité de changer la procédure d’inscription, il rappelle que «la législation prévoit que les registres soient accessibles dans les hôpitaux, mais les praticiens sont réticents à l’idée de devoir expliquer à un patient qui vient se soigner, qu’il devrait faire un don d’organe en cas de décès. De plus, placer le registre dans les tribunaux confère au don une valeur légale».

Outre ce dilemme éthique sur la présence des registres de don au niveau des hôpitaux, il existe un vrai problème au niveau de l’organisation des listes d’attente pour les demandeurs. Le Pr Ramdani confie ainsi que la liste d’attente pour les demandeurs de rein, n’est disponible qu’au niveau du CHU de Casablanca. Ceci implique que tous les patients du Royaume doivent se rendre à Casablanca pour y être inscrits. Cette liste a donc l’avantage de faire office de liste nationale, et présente l’avantage, en termes d’organisation, de centraliser les données. Cependant, d’un point de vue pratique, ce sont les chances des patients des petites villes enclavées et éloignées de la capitale économique, qui sont compromises.

tkharbi9
Auteur : amir
Date : le 20 octobre 2011 à 21h27
y a des naifs qui donnent leurs sang et ce meme sang est revendu par l'hopital ou la clinic tres tres tres tres chere.

les mentalités doivent évoluer.
Auteur : abdennahi
Date : le 19 octobre 2011 à 15h16
on partage en réalité peu de chose .on se donne bonne conscience en donnant au plus pauvre mais l'acte de donner ce que l'on a de plus chers et très difficile souvent l’être aimé qui vient a décédé ne peut être partagé car on a l'impression de l’abîmer si on l'enterre sans l'un de ses organes alors qu'en réalité en donnant un de ces organes on fait acte de charité suprêmes tout en permettant la vie de suivre son cours pour un autre. c'est le vrai dons de soi et de savoir surmonter sa peine en donnant ce qui nous est le plus précieux .
pour comprendre cela et l'enseigner il va falloir convaincre les personnes qui peuvent influencer le mode de vie de nos citoyens. l’éducation et la base du changement et surtout l'exemple doit venir des personnes qui servent d'exemple dans cette société sportifs ,acteurs , médias et surtout la famille royale.
l'exemple doit venir de la reussite et du savoir
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