Entre 2005 à 2010, les ventes de ciment ont explosé de plus de 40%. Elles sont passées de 10,3 millions de tonnes à 14,6 millions de tonnes, d’après des chiffres de la Vie Eco. Conséquence, les capacités de production des opérateurs se sont peu à peu saturées.
Cette saturation n’a pas empêché le groupe portugais CIMPOR de construire une nouvelle usine au Maroc, 15 ans après la première unité à Témara. La raison est toute simple : les portugais ont senti le bon filon puisque la demande en ciment n’arrête pas de progresser. D’après les chiffres récents de l’Association des Professionnels des Cimentiers, les ventes de ciment ont augmenté de plus de 36% en septembre dernier par rapport à septembre 2010. Plus d’1,3 millions de tonnes ont été vendues pour ce mois. Pour les neuf premiers mois de l’année, les ventes ont augmenté de près de 9% comparé à la même période de l’année dernière.
La concurrence est rude
En revanche, l’arrivée de cette nouvelle usine ne va certainement pas plaire aux autres cimenteries déjà existantes et qui ont du mal à décrocher leur part du gâteau dans un marché si saturé. En plus de celles de Lafarge, Holcim, Ciment du Maroc et de Lubasa, les dernières cimenteries qui ont commencé à produire dès 2010, sont celles du groupe Chaâbi avec l’usine d’Aït Baha dans la région du Souss. De son côté Addoha a deux usines. Une à Ben Ahmed dans la région de Chaouia-Ouardigha et la seconde se trouve dans la région de Beni Mellal. La fabrication de ciment pour cette dernière a commencé en janvier dernier.
Par conséquent, l’un des groupes qui a subi de plein fouet la forte présence de tous ces opérateurs sur un seul marché est Holcim. Le groupe a vu son résultat net fondre de 16% au premier semestre 2011, une contre-performance que le groupe a eu du mal à avaler. Fin juin, son chiffre d’affaires s’est établi à 1,8 milliard de DH contre 1,9 milliard un an auparavant. Ce qui représente tout de même un repli de 8%.
Côte d'Ivoire, nouvel eldorado du ciment
Ainsi face à ce nombre croissant d’opérateurs sur un même marché, certains groupes réfléchissent à la manière de revendre leur surplus de ciment vers d’autres destinations. C’est vers le continent africain que les regards se portent actuellement.
Le premier à avoir franchi le pas est Addoha. Le groupe a annoncé le mois dernier qu’il envisageait de construire une usine en Côte d’Ivoire avec pour objectif une capacité de production de 500 000 tonnes de ciment. Montant de l’investissement : 30 millions d’euros, rapporte les Echos dans son édition d’aujourd’hui. Addoha est actuellement à la recherche d’un site pour accueillir cette nouvelle usine.
La Côte d’Ivoire, un pays qui bouge énormément en ce moment depuis que le Président Ouattara a pris les commandes du pays. Il a annoncé le mois dernier, toute une série de grands travaux comme la construction de grandes autoroutes, de ponts ou de travaux d’assainissement à travers tout le pays. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire se réveille. Après de longues années de guerre, son taux de croissance est actuellement à moins 6%. Le président Ouattara a promis de le ramener à 8%. Le Maroc dans tout cela est bien décidé à avoir sa part du gâteau.