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Grand Angle

Textile marocain : Après la crise, l'explosion de la demande [Magazine]

La Chine se retourne, les Européens se détournent, le Maroc en profite. Un changement de stratégie des opérateurs chinois pousse, depuis le printemps 2010, les donneurs d’ordre européens du secteur textile à reporter leur attention sur les pays du Maghreb et la Turquie pour sous traiter leur production. Le Maroc fait face à un nouvel afflux de demandes auquel il peine à répondre.

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Temps de lecture: 3'

6000 opérateurs textiles ont été formés et embauchés dans les entreprises marocaines du secteur textile, entre début avril et début juillet. 6 ans après la fin douloureuse des Accords MultiFibre (AMF) avec l’Union européenne,
3 ans après la crise du secteur en Europe, les entreprises reçoivent, cette année, tellement de commandes venues de l’autre côté de la Méditerranée qu’elles ne parviennent plus à toutes les honorer et embauchent massivement. Les groupes européens Beaumanoir et Tesco envisageraient aussi de s’implanter au Maroc.

Lors de la 6° édition du salon professionnel du textile, tenu à Paris du 8 au 10 février, l’AMITH (Association Marocaine du Textile et de l’Habillement) avait annoncé que le secteur ouvrirait, à très court terme, 20 000 nouveaux postes. Une situation qui n’est pas seulement symptomatique de la reprise des exportations marocaines du secteur – 28,5 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2010 - mais aussi de l’état de faiblesse
dans lequel l’avait laissé la dernière crise, en 2008 et 2009.

Avec la fin partielle des AMF, au 1er janvier 2005, «le Maroc est passé d’un marché textile européen quasiment administré, où le Maroc, notamment, bénéficiait de préférences, à une situation où il était mis sur un pied d’égalité avec des compétiteurs redoutables», explique Mohamed Tazi, secrétaire général de l’AMITH. La Chine
était le premier d’entre eux. En l’espace d’un an, en 2005, la Chine avait vu augmenter ses exportations textiles à destination de l’Europe de 45% au dépend des productions des pays d’Europe de l’est et méditerranéens.

Le secteur textile marocain s’était alors rapidement repositionné sur le fast fashion : des séries de vêtements courtes, des délais et des coûts de livraison réduits. Sa position géographique lui a permis d’investir ce créneau sans craindre la concurrence asiatique. Se faisant, le Maroc a aussi repositionné ses flux d’exportations. «Le
secteur a beaucoup investi dans ses relations avec le Royaume Uni au point qu’il est devenu le troisième débouché des produits marocains», souligne Mohamed Tazi.

En 2008 et 2009, deux évènements majeurs marquent cette relation de dépendance. D’une part les principaux clients des entreprises marocaines, entrent dans une phase sévère de restructurations internes, liées à la crise financière internationale. «Il y avait des villes entières, au Maroc, qui ne travaillaient que pour Marc and Spencer», rappelle Mohamed Tazi. D’autre part, une livre sterling qui valait jusque là 16 à 17dh, ne vaut bientôt plus que 13 à 12dh. «Pour une même livraison en livres, l’exportateur marocain, qui consent le même coût, rapatrie un montant en dirham inférieur de 30% à ce qu’il gagnait par le passé», explique le secrétaire général de l’AMITH.

Les conséquences de la crise sur le secteur sont terribles. La zone de Rabat-Salé passe de 70/80 entreprises textiles à à peine plus d’une dizaine d’entreprises après la crise. «Ce qui est encore plus regrettable, insiste Mohamed Tazi, c’est que ce sont ces entreprises là qui étaient les mieux structurées, celles qui respectaient le mieux les codes de conduites internationaux.» Les deux premiers mois de l’année 2009 marquent une chute de près de 30% des exportations marocaines par rapport à la même période de l’année précédente.

Le gouvernement marocain, pour sortir de la crise, décide un plan de soutien dont bénéficie le secteur textile, au même titre que 3 autres secteurs cruciaux de l’économie. La chute des exportations, grâce aux perfusions de l’Etat, est contenue à 6 ou 7% à la fin de l’année 2009, contre 30%, pendant, les deux premiers mois de
l’année. Au total, le plan de soutien n’a bénéficié qu’à 400 entreprises sur les 1600 que compte officiellement le Maroc. Une centaine d’entreprises, qui réalisaient, à l’exportation, entre 4 et 5 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, ont définitivement fermé leurs portes.

Rebond salutaire

En avril 2010, le secteur textile international connait un nouveau bouleversement : la roue tourne au bénéfice du Maroc et des autres pays proches de l’Europe. L’Asie et la Chine voient leurs coûts de production et de transports augmenter considérablement. En Chine, outre les augmentations de salaires concédées, le secteur change de stratégie : il sélectionne les commandes les plus rémunératrices et celles qui correspondent aux caractéristiques de son marché, d’autre part, il s’oriente de plus en plus manifestement vers sa demande intérieure. Les donneurs
d’ordre européens ne trouvent donc plus leur compte en Chine et se tournent à nouveau vers la Tunisie, le Maroc, l’Egypte et la Turquie pour ne citer que les principaux.

La demande des donneurs d’ordre se redresse, en témoignent les chiffres de créations d’emplois, mais le secteur marocain, affaibli par la crise de 2008 et 2009, ne s’est pas préparé à relever pareil défi. «Les aides du  gouvernement nous ont permis de sauvegarder le secteur, mais nous aurions pu faire beaucoup mieux si nous
avions anticipé la reprise», estime Mohamed Tazi. Il prévoit, toutefois, un chiffre d’affaire avoisinant les 31 milliards de dirhams d’exportation pour l’ensemble de l’année 2011. 18.5 milliards étaient déjà acquis début juillet.

Cet article a été précédemment publié dans Yabiladi Mag n°10

textiles
Auteur : georges
Date : le 12 octobre 2011 à 10h52


Bien, ! si les banques mettaient la main aux coffres comme c'est leur devoir social, les ntreprises disparues
pourraient , operer de nouveau dans le marché,et embaucher tous ces chomeurs chomeuses,laisses pour compte ,

Peut etre encore des capitaux etrangers ????
attendons,
plaisant
Auteur : ElChamali
Date : le 12 octobre 2011 à 09h53
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