«Avant, réclamer cet apprentissage n’était pas naturel. Aujourd’hui, c’est devenu une revendication légitime», estime Hanane, 33 ans. Toutefois, c’est dès 1983, qu’un accord, entre la France et le Maroc, a signé pour les Marocains émigrés en France, la possibilité d’apprendre l’arabe sous la leçon d’un professeur marocain. Depuis, des accords similaires ont été signés avec la Belgique, l’Espagne et l’Allemagne.
En France, organisé dans le cadre d’une commission mixte franco-marocaine, l’enseignement de l’arabe a lieu entre les murs des écoles publiques voire pendant les heures de classes règlementaires, sur les deniers du gouvernement marocain. «85% du budget de la Fondation Hassan II [150 millions de dirhams/an] sert à financer les salaires des enseignants», rapporte Brahim Abbar, responsable du pôle Education, Action et Echanges culturels à la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger.
Pas de programme ni de manuel
Depuis 1991, le nombre d’enfants à recevoir ces cours, chaque année, est passé de 34 000 à près de 63 000, en 2011. «Des cours interculturels ont été mis en place de façon complémentaire», souligne Brahim Abbar. C’est dans ces cours, qui réunissent des enfants de toutes les nationalités autour de la langue arabe, que l’histoire du Maroc et sa culture peuvent éventuellement être évoquées par le professeur.
Pour le reste, le contenu et la forme des enseignements n’a pas fondamentalement évolué. Les cours d’arabe sont toujours des cours d’arabe classique. «Nous avions réfléchi, en France, à faire apprendre aux enfants un arabe usuel maghrébin, mais ce fut impossible à réaliser en raison des disparités entre les différentes langues orales», raconte Brahim Abbar.
Aujourd’hui, les professeurs marocains n’ont aucun manuel pour enseigner. En France, «seul un guide pour l’apprentissage de la langue arabe destiné aux enseignants existe», reconnait M. Abbar. Toutefois, parce que la totalité de la demande n’est pas satisfaite, la Fondation est en train de mettre en place un enseignement à distance de la langue arabe par internet. «Nous pensons mettre en service, d’ici la fin de l’année, l’enseignement attaché au premier niveau», souligne M. Abbar.
Cet artisle a été précedemment publié dans Yabiladi Mag n°10