Les férus de lecture et les mélomanes, les mordus de cinéma qui ne trouvaient pas l’objet de leur désir dans les librairies locales l’attendaient depuis longtemps. La FNAC ouvre ses portes au public le 20 octobre courant au Morocco mall, sur une surface de 2 700m², et sa page facebook de la FNAC rassemble déjà plus de 29 000 fans. Si le succès de la FNAC était menacé par la concurrence des circuits informels, l’annonce de la signature de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à Tokyo le 1er octobre rassure.
Partage internet : des limitations sévères
Cet accord, en préparation depuis 2007, mais officiellement en négociation depuis 2008, vise à établir des normes internationales pour faire respecter les droits de propriété intellectuelle, le but étant de lutter plus efficacement contre le problème de la contrefaçon et le piratage. Le Maroc avait même abrité le 5ème round des négociations à Rabat les 16 et 17 juillet 2009. L'ACTA imposerait aux pays signataires des limitations sévères sur le droit de la propriété intellectuelle touchant internet et le commerce de produits protégés par ce droit. Par exemple, les dispositions de l’ACTA prévoient qu'une inspection rigoureuse des supports informatiques soit aux frontières (disques dur, lecteurs mp3, etc.), pour empêcher les utilisateurs d’internet d’utiliser, télécharger ou mettre en ligne certains contenus placés sous copyright.
Une aubaine pour la FNAC ?
«Je ne sais pas si l’installation de la FNAC au Maroc résoudra le problème du pouvoir d’Achat. Ça va être difficile de révolutionner les vieilles habitudes du circuit informel» se demande Laurent Foulon, manager de la chanteuse Oum, interrogé par Actuel. Les autres personnes questionnées (Nour-Eddine Lakhmari, Abdallah Taia…etc.), quoique tous favorables à la FNAC, se demandent tous la même chose. Les vieilles habitudes d’achat ont la peau dure. Quand un DVD en médina coûte moins de 10 dh, alors que l’original coute 15 fois plus, le choix est vite fait surtout quand le revenu moyen n’excède pas les 50 à 60 000 dh par an. Le succès de la FNAC est donc tributaire du degré d’application de l’ACTA, mais aussi de l’effort d’adaptation que fera ce géant de la distribution de produits culturels au niveau des prix. La FNAC promet des prix pour toutes les bourses : des livres de poche à partir de 25 dh, des disques à 15 dh et des DVD à 40 dh. Pourvu que ce soit des «produits» intéressants et non le fond du panier de la nouveauté artistique.