Dans un climat social et politique délétère, malgré les cris de désespoir d’une grande frange de la jeunesse marocaine, les immolations, les manifestations des diplômés chômeurs, le 20 février ... les jeunes diplômés, quant à eux, restent optimistes, révèle l’étude menée par AmalJob, portail de recrutement en ligne. Sur les 7 056 étudiants sondés, plus de 48% d’entre eux sont optimistes face au marché de l’emploi marocain. Les optimistes sont tous des jeunes entre 18 et 23 ans, élèves ingénieurs ou diplômés BTS pour la plupart. Leurs ainés, entre 24 et 26 ans, 31,6% se disent pessimistes contre seulement 20,79 % des moins de 20 ans.
Génération 2.0
Autre révélation de cette étude : les jeunes à la recherche d’un emploi passent pour la plupart par internet, en particulier les élèves ingénieurs et les diplômés d’écoles de commerce. Fait surprenant, 66% des sondés disent aller sur les sites des entreprises, «ce qui devrait pousser les entreprises à miser sur cela et travailler leurs sites internet», insiste Hicham Lakhmiri qui poursuit : «les jeunes passent beaucoup de temps sur internet et ont tous des adresses e-mail.» Cela explique, selon lui, le fait que 47% des jeunes indiquent qu’ils ont eu recours à la candidature spontanée. Les portails de recrutement arrivent en 3e position avec 42% des jeunes.
Les autres méthodes de recherche sont partagées entre les cabinets de recrutement, les salons de l'emploi, la presse, les stages de fin d’études et l’ANAPEC, entre autres. L’ANAPEC est particulièrement sollicitée par les diplômés de l’OFPPT et de BTS.
Dream job : grandes entreprises
La grande majorité, soit 71% de ces jeunes, rêve de travailler dans des grandes structures, surtout chez les ingénieurs, les diplômés d’écoles de commerces et les jeunes qui ont étudié à l’étranger. Les entreprises les plus convoités sont l’OCP qui arrive en tête, suivie par Maroc Telecom et le groupe CDG. Etrange quand on sait «que le tissu économique marocain est composé en majorité par les PME voire les TPE», s’étonne Hicham Lakhmiri. Cette préférence trouve sans doute son explication dans les avantages dont souhaitente bénéficier ces jeunes : 81% d’entres eux veulent des formations. Assurance maladie complémentaire et caisse de retraite arrivent ensuite.
Si aucun des sondés ne travaille encore à son compte, 79% d’entre eux ont manifesté leur désir de créer leur propre entreprise. Pourquoi ? «C’est une volonté de construire, d’entreprendre qu’il faut canaliser, mais aussi parce qu’ils ne veulent pas avoir de hiérarchie», analyse Hicham Lakhmiri. Les jeunes interrogés assurent vouloir créer leur entreprise dans 5 ans, le temps d’acquérir de l’expérience. «Ça montre une certaine conscience, de la maturité», affirme M. Lakhmiri.
Tout va bien, donc ? Pas si sûr. Selon une autre étude menée par le ministère de la Jeunesse et des Sports auprès des jeunes, diplômés et non diplômés confondus, et également présentée lors de cette journée de débat, «seulement 28% des jeunes pensent qu’il faut un piston pour décrocher un emploi, et 10% d’entre eux pensent que c’est la chance», assure Younes Jwahri, directeur de la Jeunesse, qui a remplcé le grand absent de la journée, M. le ministre Moncef Belkhayat. Cela fait 38% des jeunes qui ne croient pas en leurs capacités. Tout va bien ?