Le roi Mohammed VI tient à la tenue d’élections législatives anticipées libres et transparentes le 25 novembre prochain. Le souverain a consacré une bonne partie de son discours à l'occasion du 58ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, à cette «compétition» qui agite la classe politique marocaine. Pour le Chef de l’Etat, ce scrutin est «plutôt une occasion pour hisser cette compétition au niveau d'un combat national qualitatif autour de la sélection des meilleurs programmes et du choix des élites qualifiées».
Neutralité de l’administration
A cet égard, Mohammed VI appelle les autorités gouvernementales et judiciaires concernées par l’organisation des élections à agir «dans le respect scrupuleux de la loi», de mettre en œuvre les dispositifs de «moralisation de la vie politique et parlementaire», mais surtout de «créer les conditions d’une compétition électorale libre» et de veiller à «l’égalité de traitement» entre les différents partis politiques en observant une «neutralité positive».
Il leur incombe aussi, selon le souverain, de s'opposer avec fermeté à toutes «les irrégularités et de lutter contre l'usage de l'argent et l'achat des voix visant à pervertir les élections». Mohammed VI leur recommande également de «sévir contre l'abus de pouvoir et l'instrumentalisation tendancieuse de la religion et des sacralités dans les batailles électorales à venir».
Pratiques scandaleuses
Quant aux acteurs politiques, le roi n’a pas du tout été tendre avec eux hier soir : «il est temps de rompre définitivement avec les pratiques électoralistes scandaleuses qui ont porté préjudice à la crédibilité des assemblées élues, et entaché la noblesse de l'action politique» a lancé le souverain au «citoyen-candidat». Mohammed VI ne supporte pas non plus «la suspicion politicienne à l’égard de ces élections». Une attitude qui, selon le souverain, sert les «ennemis de la démocratie, les défaitistes et autres nihilistes».
Sang neuf dans la classe politique
Le renouvellement de la classe politique marocaine semble également relever d’une importance capitale aux yeux du roi, qui appelle les partis politiques à donner «leur chance aux jeunes et aux femmes pour favoriser l'émergence d'élites qualifiées, à même d'apporter du sang neuf à la vie politique et aux institutions constitutionnelles.»
«Nouvelle révolution du Roi et du peuple»
Mohammed VI est par ailleurs revenu sur la nouvelle constitution approuvée par voie populaire le 1er juillet dernier. Une constitution «avancée» qui ouvre «des perspectives démocratiques prometteuses pour le parachèvement de l'édification d'un Etat moderne de droit et des institutions» a-t-il rappelé. Une nouvelle Loi fondamentale qui selon le souverain, pose de surcroît, les fondements d'une «régionalisation élargie». Cette dernière constitue «une nouvelle révolution du Roi et du peuple» selon Mohammed VI.
Les Marocains résidant à l’étranger ont eu droit, pour leur part, à un «hommage» royal pour leur attachement à «l’identité national». Quant aux grâces royales, elles ont été accordées à un peu moins de 290 détenus à l’occasion de la fête de la jeunesse, célébrée ce dimanche 21 août, qui coïncide avec le 48ème anniversaire de la naissance du roi.