Une semaine après la prise du siège du parti de la majorité par quelques 2 000 diplômés chômeurs, et suite aux négociations menées, le gouvernement s’est engagé à intégrer ces diplômés chômeurs de 2010 et des années antérieurs dans la fonction publique, mais excluant les diplômés de 2011. La procédure devrait débuter en novembre pour être effective après l’adoption de la loi des finances pour 2012.
Une fin mitigée
Les négociations, en présence de Driss El Yazami et de Mohamed Sebbar du CNDH, s’étaient poursuivies mardi jusqu’à 3h30 du matin, heure à laquelle, les diplômés chômeurs ont accepté de quitter le siège de l’Istiqlal, sis à Bab El Had à Rabat. Mohamed Amine Sekkal nous explique : «Nous avons été contraints de quitter les lieux, parce que le parti menaçait de nous poursuivre en justice.» Une fin mitigée après une semaine électrique, et un pic de tension mardi 19 juillet.
Ils accusent !
En effet, les diplômés chômeurs accusent ce qu’ils appellent «les baltajias de Chabat» de les avoir visés avec des jets de pierres, occasionnant des blessures légères sur un nombre non connu des protestataires. « Ce serait vraiment étonnant que ce soit les membres de la jeunesse istiqlalienne qui nous ont visé […] Je pense que c’est plutôt les sbires de Chabat, nous explique Sekkal, il nous a déjà menacé». Abdelfattah Fathi, membre istiqlalien, rejette en bloc : «Les jeunes de l’Istiqlal sont des gens instruits, des intellectuels et trop bien élevés pour être coupables d’une telle agression. Ils ont juste essayé de récupérer leur siège pour poursuivre leurs réunions. […] Tous les travaux du parti ont été immobilisés pendant une semaine» nous assure-t-il avant de poursuivre «Chabat n’a jamais menacé personne. Il a dit au contraire que c’étaient «les enfants du peuple» et qu’il fallait mener des négociations jusqu’à la résolution du litige». Al Alam, journal arabophone du parti, dans son numéro de mardi, a par ailleurs renvoyé la balle dans le camps adverse. D'après ce journal, ce sont les diplômés chômeurs qui ont visé la jeunesse istiqlalienne avec des projectiles.
Toujours est-il que le problème s’est résolu dans le dialogue et la paix. «Nous croyons au dialogue, mais aussi à l’action directe» nous explique Mohamed Amine Sekkal. L’occupation du siège du parti de la majorité a porté ses fruits. Cependant, les diplômés chômeurs ne sont satisfaits qu’à moitié par ce qu’on leur propose. «Je n’avais d’autre choix que d’accepter cette solution partielle. On a dû sacrifier les jeunes diplômés de 2011 pour les plus anciens» se désole Sekkal.