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Grand Angle

Espagne : Le maire de Salt opposé au vote des Marocains

Après sa proposition récente de réduire le nombre d'immigrés dans sa ville, Jaume Torramadé, maire de Salt (Catalogne) s’est joint aux rangs d'hommes politiques espagnols opposés à la proposition du gouvernement espagnol de faire participer les Marocains d’Espagne aux élections locales. L’inquiétude sur la possible participation des Marocains à la vie politique espagnole semble gagner du terrain.

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Intervenant lundi 11 juillet sur les ondes de la radio catalane RAC1, Jaume Torramadé s’est lui aussi, opposé à la récente proposition gouvernementale, qui veut ouvrir les élections locales à la participation des MRE d’Espagne. Selon lui, la participation des Marocains d’Espagne aux élections municipales «augmenterait les différences, et compliquerait la gestion».

Il a argumenté que l’influence dans une ville comme Salt, peuplée à 45% d’immigrés dont les trois quarts sont d’Afrique du nord, l’influence de cet électorat lors des municipales serait trop important pour être négligé. Il a en outre, déclaré craindre des conflits religieux que pourrait, selon lui, causer de la participation de cet électorat.

Torramadé, qui a récemment déclaré qu’il y fallait réduire le nombre d’immigrés dans sa ville, en a remis une couche, lors de son intervention sur RAC1. «La ville de Salt est troisième en termes de pauvreté en Catalogne (…) 45% d’immigration extracommunautaire pauvre, et 80% de la population autochtone a plus de 58 ans. Cela doit changer» a-t-il déclaré, avant de  préciser «il ne s’agit pas de recevoir de l’argent pour des plans d’accueil, mais de mettre un terme à cette situation».

Un électorat qui fait peur

Depuis l’annonce faite par Trinidad Jiménez, ministre espagnole des Affaires étrangères, de faire participer les Marocains aux élections municipales en Espagne, les dirigeants de plusieurs villes espagnoles  concentrant une importante communauté de MRE, ont affiché leurs craintes. A Ceuta et Melilla, les gouvernements locaux s’étaient inquiétés du poids que pourrait représenter l’électorat marocain. Les craintes étaient surtout liées au caractère spécial de ces villes autonomes, où les élections municipales ont aussi un caractère régional. Toujours est-il que, dans ces villes, comme à Salt, la préoccupation reste la même : le poids de l’électorat marocain risque-t-il  de faire basculer l’avenir politique ?

Si le gouvernement espagnol semble prêt, au nom du principe de réciprocité, à faire participer les Marocains d’Espagne aux élections municipales, il faut rappeler que ce ne sera pas pour tout de suite. Il faudra attendre un accord entre les deux gouvernements, qui soit par la suite ratifié par le parlement espagnol. Un long processus en résumé. En attendant qu’il ne soit lancé, risque-t-on alors de voir cette peur envahir les autres villes espagnoles où la population marocaine représente un pourcentage important ?

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