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Grand Angle  

Sortie officielle du clip « Fine Sakéne » : Mehdi K-Libre raconte Meknès

Mehdi K-Libre vit à cheval entre le Luxembourg et le Maroc, et passe souvent à Paris. Pourtant, son dernier clip officiel «Fine Sakéne» («Là où j’habite»), sorti vendredi dernier, parle de Meknès, sa ville natale. Et son premier album solo, prévu pour début 2012. «L’Mraya» veut donner «le reflet de la jeunesse marocaine».

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Rappeur marocain vivant au Luxembourg, Mehdi K-Libre vient de sortir son dernier single. «Fine Sakéne» nous entraine à Meknès, dans la ville natale du rappeur. Le clip nous fait découvrir par l'image, le texte et le son l'univers dans lequel a grandi Mehdi K-libre et sur lequel il pose un regard d'initié.

Les voisins MRE

Né en 1986, Mehdi K-Libre, de son vrai nom Mehdi Essabai, explique que dans sa ville, «les jeunes kiffent le rap». Plus que cela, beaucoup le pratiquent. Il y a une réelle culture du rap, dont le groupe H-Kayne n'était qu'une des premières émanations. Comment lui-même a-t-il découvert le rap ? Grâce à des voisins, des Marocains de France. «Chaque été, ils ramenaient des CDs de rap français que j’écoutais avec eux», raconte-t-il. C'est ainsi que les «grands» du rap français, comme IAM, FF, MC Solaar, Oxmo Puccino ou encore Kery James ont influencé le Meknassi. Par contre, pour «le charisme, le flow et la technique», les Américains restent les plus forts, explique ce fan de NAS, D.Dre et Busta Rhymes. En 1998, à l'age de 12 ans, Mehdi a écrit son premier texte de rap. Un an plus tard, en 1999, il a fait son premier enregistrement.

Il faudra attendre 2005 pour que Mehdi réussisse à réellement percer sur la scène nationale. Avec son groupe «K-Libre», il il a décroché, cette année là, le 1e prix du tremplin du Boulevard des Jeunes Musiciens, dans la catégorie rap et hip-hop. « L’Boulevard était un passage important pour nous, mais ça reste un titre», relativise cependant le rappeur. Pour lui, une autre étape importante était la participation au projet «Au delà de Gibraltar». Une rencontre internationale entre artistes de la chanson parlée travaillant sur les frontières entre l'Europe et l'Afrique.

«Bruxelles, c'est le Maroc !!»

Le détroit de Gibraltar, Mehdi va aussi le traverser, pour s'installer au Luxembourg en 2007. Séparé de sa formation, Mehdi ne délaisse pas pour autant le rap et se lance dans une carrière solo. C’est ainsi qu’il se produit pour la première fois en 2007 à Amsterdam, puis en Allemagne.

Depuis ce temps, les Marocains d'Europe ont toujours été un appui de taille. Récemment encore, Mehdi a pu le constater à Bruxelles, où il était en concert.«Là-bas c’est le Maroc !» De manière générale, «quand les Marocains de l’étranger entendent parler d’un groupe ou d'un artiste marocain qui va se produire, ils le soutiennent».

Entre Meknès et le Luxembourg

Interrogé sur ce que son départ du Maroc représente pour lui, Mehdi nuance. Ce n'est pas un réel départ, car tous les 3-4 mois il revient au Maroc. Il continue d'écrire ses textes en marocain, de traiter des sujets marocains. En même temps, si les sujets restent les mêmes, le regard change. «Etre loin du Maroc me permet de prendre du recul et de voir mon pays autrement», nous confie-t-il. Son prochain album qui devrait sortir début 2012 et dont Fine Sakène fera partie, témoigne de ce changement. «Le nom de l'album, L’Mraya, signifie miroir. C'est le reflet de la jeunesse marocaine», explique Mehdi K-Libre. Un reflet conciliant. «Je ne m'impose pas de limites dans mes textes. En même temps, ma musique, n'importe quel jeune Marocain peux l'écouter sans se cacher devant ses parents».

Loin du Maroc, mais aussi grâce au Maroc, Mehdi K-Libre fait de nombreuses rencontres avec des artistes internationaux, certaines très marquantes. Comme celle avec Sayd, qui deviendra son ami et producteur, et qu'il a rencontré grâce à un ami en commun, marocain. Sayd des Mureaux, beatmaker et producteur franco-marocain, a travaillé avec de grands artistes de rap, mais aussi de RnB en France. Rohff, Booba, Kery James, Sinik  et Wallen ont tous fait appel à Sayd pour leur composer des sons, la musique pour leurs paroles.

Pour l'album, L’Mraya, Mehdi a voulu faire les choses «dans les règles de l’art», et le duo avec Sayyd s'est formé sur cette base. «On avait la même vision au niveau de la musique, des artistes, des influences musicales, explique Sayd des Mureaux. J’ai voulu apporter à Mehdi mon savoir faire, partager mon expérience, essayer de lui donner des éléments très structurés au niveau professionnel pour qu’il puisse exprimer au mieux ce qu’il sait faire». En plus de cela, depuis environ trois ans, Sayd des Mureaux s'intéresse de près à la scène de rap au Maroc. «Il y a aussi la volonté de faire quelque chose avec un artiste marocain», avoue le producteur, qui a aussi travaillé avec H-Kayne. Avec Mehdi, il est sur le bon chemin. Le premier clip est sorti vendredi 1er juillet, un deuxième devrait suivre après le mois de ramadan et un troisième avant la fin de l'année, pour faire envie à l'album qui sortira dans les bacs début 2012...

Fine Sakène, là où j'habite...

Pourtant, le professionnel n'est pas tout, et dans le quotidien, Mehdi K-Libre semble regretter le quotidien au Maroc. «C’est vrai que le Smic est de 1450 euros là-bas [au Luxembourg, ndlr]…mais les gens ne sont pas vraiment dans le côté humain», se plaint-il. «J’habite dans un quartier depuis quatre ans et je connais deux voisins à moi. Chez nous à Meknès, tu connais tout le quartier y compris le moule téléboutique…». Est-ce pour cela que Mehdi, qui réside pourtant au Luxembourg, dit dans son morceau que Meknès est là où il habite ?

Clip officiel, Fine Skéne (Mehdi K-Libre)

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